Gare de Toulouse-Matabiau
La gare de Toulouse-Matabiau est une gare ferroviaire française des lignes de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville, de Toulouse à Bayonne et de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac. Elle est située à proximité du centre-ville de Toulouse, chef-lieu du département de la Haute-Garonne et de la région Occitanie.
Toulouse-Matabiau | |||||
![]() Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare. | |||||
Localisation | |||||
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Pays | France | ||||
Commune | Toulouse | ||||
Quartiers | Marengo-Jolimont Matabiau |
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Adresse | 64 boulevard Pierre-Semard 31000 Toulouse |
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Coordonnées géographiques | 43° 36′ 41″ nord, 1° 27′ 15″ est | ||||
Gestion et exploitation | |||||
Propriétaire | SNCF | ||||
Exploitant | SNCF | ||||
Services | TGV inOui Ouigo Intercités de nuit Intercités Intercités 100% Éco TER Occitanie ![]() ![]() ![]() |
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Caractéristiques | |||||
Ligne(s) | • Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville • Toulouse à Bayonne • Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac |
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Voies | 14 (dont 4 en impasse) | ||||
Quais | 7 (dont 6 centraux) | ||||
Transit annuel | 8 712 234 voyageurs (2018) | ||||
Altitude | 146 m | ||||
Historique | |||||
Mise en service | |||||
Architecte | Marius Toudoire | ||||
Protection | ![]() |
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Correspondances | |||||
Métro | ![]() ![]() |
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Bus BHNS Tisséo | ![]() |
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Bus Tisséo | ![]() |
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Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
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Elle est l'élément central du réseau ferroviaire de Toulouse. En outre, la gare routière, située à proximité, permet d'effectuer les correspondances avec de nombreuses lignes d'autocars.
Son bâtiment voyageurs fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].
Situation ferroviaire
Établie à 146 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Toulouse-Matabiau est située au point kilométrique (PK) 256,412 de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville, entre les gares de Route-de-Launaguet[2] et de Montaudran[3] ; elle est l'origine, au PK 0,000, de la ligne de Toulouse à Bayonne, avant la gare de Toulouse-Saint-Agne[4] ; et elle est l'aboutissement, au PK 396,635, de la ligne de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac, après la gare de Montrabé[5].

Elle est également l'origine au PK 0,000, de la ligne de Saint-Agne à Auch, avant la gare de Toulouse-Saint-Agne[6].
Elle s'inscrit dans un complexe ferroviaire comportant : immédiatement au nord, le chantier de Toulouse-Raynal, ancien triage reconverti en remisage de voitures et atelier de maintenance, et, jouxtant la gare du côté est, le dépôt de Toulouse-Périole.
Histoire
Durant la première moitié du XIXe siècle, le moyen le plus rapide de relier Bordeaux à Sète est de prendre la diligence de Bordeaux à Toulouse, en 18 heures, puis d'emprunter le canal du Midi pour rejoindre Sète en 28 heures. À cette époque, Toulouse est en retard sur la révolution industrielle, et beaucoup[Qui ?] blâment le maire Joseph de Villèle d'avoir refusé le chemin de fer au début du siècle[réf. nécessaire].


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En 1853, Émile et Isaac Pereire fondent la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Ils ouvrent, trois ans plus tard, la ligne ferroviaire d'Agen à Toulouse, qui est bientôt complétée par une ligne de Bordeaux à Sète, en 1857. Pour éviter toute concurrence, la compagnie rachète même les droits d'exploitation du canal du Midi.
La gare primitive est inaugurée le [7]. Le bâtiment voyageurs actuel est construit entre 1903 et 1905. Le nom du quartier Matabiau vient de l'occitan mata buòu (« tuer le bœuf »). D'après une légende populaire, on aurait tué à proximité, en l'an 250 après J.-C., le taureau responsable de la mort de Saturnin, premier évêque de Toulouse[8]. En réalité, il semble que le nom du quartier provienne plutôt de la présence, à cet endroit, des abattoirs de la ville[9].
Le bâtiment voyageurs est l'œuvre de l'architecte toulonnais Marius Toudoire, et est réalisé en pierre de Saintonge. Les 26 principales villes desservies, de Bordeaux à Sète, ont chacune leur blason sur la façade.
En 1938, la Compagnie du Midi est fusionnée et nationalisée avec les quatre autres grandes compagnies de chemin de fer nationales (Nord, Est, Paris-Orléans, Paris-Lyon-Méditerranée) pour former la SNCF.
Le bâtiment fait l'objet d'un remaniement en 1983, juste avant d'être inscrit au titre des monuments historiques en 1984[1].
Depuis 1990, elle reçoit les TGV en provenance de Paris-Montparnasse via la LGV Atlantique ; cette LGV se terminant près de Saint-Pierre-des-Corps, les trains continuent leur trajet sur la ligne classique Paris – Bordeaux et desservent Bordeaux-Saint-Jean. Cet itinéraire ramène Toulouse à 5 h 30 min de Paris, au lieu de 6 h par la ligne historique passant par Les Aubrais-Orléans et Limoges.
En 1995, est construite à proximité la gare routière de Toulouse.
En 2004, la gare devient le terminus nord de la ligne D, une ligne TER Midi-Pyrénées cadencée vers Muret mise en place en collaboration avec Tisséo, la régie des transports en commun toulousains.
Le , un sixième quai est inauguré, accueillant deux nouvelles voies : les voies 10 et 11. Cette réalisation entend répondre à la saturation de la gare, en permettant d'améliorer le service et d'augmenter le nombre de trains (jusqu'à cinquante de plus par jour)[10],[11].
En 2009, elle est fréquentée par neuf millions de voyageurs annuels[12].
À la fin de l'année 2016, une voie supplémentaire est inaugurée : la voie 1C. Celle-ci jouxte le quai desservant les voies 1, 1A, et 1B.
Depuis le , la durée du trajet des TGV à destination de Paris est abaissée à 4 h 17 min (meilleur temps de parcours), ces trains rejoignant la LGV Sud Europe Atlantique au nord de Bordeaux. La fréquence quotidienne passe alors de cinq à six[13].
En 2018, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 8 712 234 voyageurs, contre 10 309 397 en 2017, 9 539 321 en 2016 et 10 010 314 en 2015[14].
Service des voyageurs
Accueil
Gare SNCF, elle dispose notamment : d'un bâtiment voyageurs (avec guichets) ouvert tous les jours, ainsi que d'automates pour l'achat de titres de transport[15] ; d'une salle d'attente ; d'un service pour les jeunes voyageurs. C'est une gare « Accès plus » avec des aménagements, des équipements et des services pour les personnes à la mobilité réduite[15]. Un restaurant, buffet, bar et d'autres commerces y sont installés.
Desserte

Internationale
Depuis le , Toulouse-Matabiau est reliée directement (c'est-à-dire sans changement de train) à la gare de Barcelone-Sants[16] en trois heures et huit minutes, dans le cadre du réseau Renfe-SNCF en Coopération[17] ; cet unique aller-retour quotidien est assuré en AVE S-100. À partir de 2016, sa période de circulation est réduite, passant de toute l'année aux seuls mois compris entre début avril et fin septembre[18] ; le matériel roulant jusqu'alors utilisé est remplacé par des TGV Euroduplex l'année suivante[19].
Nationale
La desserte TGV comporte des relations entre les gares : de Toulouse-Matabiau et de Paris-Montparnasse (TGV inOui et Ouigo) ; de Lyon-Part-Dieu et de Toulouse-Matabiau (desserte de type « intersecteurs »).
La desserte Intercités est composée de trains circulant sur les relations entre les gares : de Paris-Austerlitz et de Toulouse-Matabiau (dont Intercités 100% Éco) ; de Bordeaux-Saint-Jean, ou de Toulouse-Matabiau, et de Nîmes, ou de Marseille-Saint-Charles ; d'Hendaye, ou de Bayonne, et de Toulouse-Matabiau. À cela s'ajoutent des Intercités de nuit, circulant entre Paris-Austerlitz et Toulouse-Matabiau, ou Cerbère / Portbou ; par ailleurs, l'aller-retour nocturne quotidien entre Paris-Austerlitz et Latour-de-Carol - Enveitg s'arrête également à Toulouse (séparation / fusion des deux tranches), mais ce n'est pas une desserte commerciale.
Régionale
La desserte régionale des TER Occitanie est réalisé par des trains qui effectuent des missions entre les gares : de Toulouse-Matabiau et de Rodez, ou Cerbère, ou Pau, ou Tarbes, ou Montréjeau - Gourdan-Polignan, ou Foix, ou Ax-les-Thermes, ou Latour-de-Carol, ou L'Isle-Jourdain, ou Auch, ou Montauban-Ville-Bourbon, ou Cahors, ou Brive-la-Gaillarde, ou Limoges-Bénédictins, ou Saint-Sulpice, ou Castres, ou Mazamet[15].
La desserte urbaine de la ligne D du réseau de transports en commun toulousain est une relation TER cadencée entre Toulouse-Matabiau et Muret.
Intermodalité
Un parc pour les vélos et des parkings sont aménagés à ses abords[15]. La gare de Toulouse-Matabiau, située au cœur de la ville, en bordure nord-est du centre historique et du canal du Midi et le long du boulevard Pierre-Semard, est un important pôle d'échanges de l'agglomération toulousaine.
Elle est connectée par un réseau de passages souterrains à la station Marengo – SNCF de la ligne A du métro. Elle est également par des bus du réseau urbain de Toulouse, Tisséo (lignes : L8, L9, 14, 23, 27 et 39).
La gare routière de Toulouse, située à proximité, est desservie par des autocars : du réseau interurbain départemental Arc-en-Ciel (devenu LiO en 2018) ; du réseau régional TER Occitanie (lignes 915, 920, 924, 925, 940, 941, 942, 945, 946, 947 et 948) ; la navette de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Par ailleurs, diverses compagnies, dont BlaBlaBus et FlixBus, s'y arrêtent.
Projets
LGV Bordeaux - Toulouse
Le projet non finalisé de LGV Bordeaux - Toulouse, en attente de la décision de l'État, permettrait un temps de trajet d'une heure entre Toulouse et Bordeaux, et de 3 h 10 entre Toulouse et Paris. Son ouverture serait prévue pour 2027. Les trains empruntant cette ligne auront pour terminus Toulouse-Matabiau.
RER nord
Le projet de RER Nord, en lien avec les aménagements ferroviaires du nord de Toulouse, eux-mêmes liés à la LGV Bordeaux - Toulouse, prévoit la création d'une ligne de type RER, dont la desserte serait cadencée au quart d'heure entre la gare Matabiau et Saint-Jory.
Grand Matabiau
D'ici à l'ouverture de la nouvelle LGV Bordeaux - Toulouse, le nombre annuel de voyageurs devrait atteindre 16 millions, soit une importante augmentation par rapport à 2017. Un important réaménagement de la gare (notamment pour l'arrivée de cette LGV et de la 3e ligne de métro[20],[21],[22],[23]) et un projet de vaste centre d'affaires à vocation métropolitaine (Grand Matabiau, qui sera implanté autour de cette gare) sont prévus[24],[25].
Une organisation en quatre parvis, permettant tous l'accès aux trains, est également prévue[26] :
- un parvis « Canal », donnant sur le canal du Midi et sur le bâtiment voyageurs historique, avec un nouvel accès au métro ;
- un parvis « Marengo », non loin de la médiathèque José-Cabanis et de la station de métro, comprenant notamment la gare routière déplacée et un nouveau bâtiment voyageurs ;
- un parvis « Périole » ;
- un parvis « Lyon », donnant sur l'avenue de Lyon.
En , les travaux de rénovation et de réaménagement du parvis « Canal » sont presque terminés ; il est entièrement rouvert au public à la même période[27].
Lignes nouvelles Toulouse - Narbonne et Montpellier - Perpignan
À plus long terme, Toulouse pourrait également bénéficier d'une meilleure connexion avec Barcelone, ainsi qu'avec Montpellier, par l'intermédiaire des lignes nouvelles Toulouse - Narbonne et Montpellier - Perpignan (toutes deux en projet).
Notes et références
- « Gare de Toulouse-Matabiau », notice no PA00094527, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Douté, 2011, [640/2] Agen - Toulouse, p. 40.
- Douté, 2011, [640/3] Toulouse - Carcassonne, p. 41.
- Douté, 2011, [650/1] Toulouse - Montrejeau, p. 45.
- Douté, 2011, [718/4] Tessonnières - Toulouse, p. 78.
- Douté, 2011, [648] Toulouse - Auch, p. 44.
- Jean Coppolani, Toulouse: étude de géographie urbaine, Privat-Didier, 1954, p. 145 extrait en ligne (consulté le 15 octobre 2010).
- « D’où vient le nom du quartier Matabiau ? », sur Toulouse Infos, (consulté le 16 février 2017).
- « [#LeBQE] Pourquoi la gare de Toulouse s’appelle-t-elle Matabiau ? - Le Journal Toulousain, journal de solutions », Le Journal Toulousain, journal de solutions, (lire en ligne, consulté le 9 septembre 2018).
- Anne-Marie Chouchan, « La gare Matabiau s'agrandit », sur La Dépêche, (consulté le 11 décembre 2009).
- Philippe Emery, « Gare Matabiau. Nouveau quai : 50 trains de plus par jour », sur La Dépêche, (consulté le 11 décembre 2009).
- Les grands départs à la gare Matabiau, La Dépêche du Midi, .
- Bernard Collardey, « 1968-2019 : La longue révolution du rail en Occitanie : Un demi-siècle de chemin de fer en Occitanie », Rail Passion, no 34H (hors-série : Le rail en Occitanie), , p. 54-55 (ISSN 2264-5411).
- « Fréquentation en gares : Toulouse Matabiau », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le 1er novembre 2019).
- Site SNCF TER Occitanie, Gare de Toulouse-Matabiau (consulté le ).
- (es) EFECOM, « SNCF y Renfe ultiman trabajo para homologar material en línea Barcelona-París », sur expansion.com, (consulté le 9 juillet 2019).
- « Carte des destinations : Réseau France-Espagne », sur renfe-sncf.com (consulté le 21 août 2018).
- Philippe Emery, « TGV : Barcelone ne fait pas recette », sur ladepeche.fr, (consulté le 21 août 2018).
- « Le retour du TGV pour Barcelone », sur ladepeche.fr, (consulté le 21 août 2018).
- Pôle d’Échanges Multimodal de Toulouse Matabiau - SNCF Gares & Connexions.
- Cyril Doumergue, « Découvrez les images inédites de la future gare Matabiau à Toulouse », La Dépêche du Midi, (lire en ligne).
- Beatrice Colin, « Toulouse: Découvrez le futur visage de la gare Matabiau... et donnez votre avis », 20 Minutes, (lire en ligne).
- Gabriel Kenedi, « EN VIDÉO. Découvrez le futur visage de la gare Matabiau à Toulouse », Actu Toulouse, (lire en ligne).
- David Saint-Sernin, « Toulouse. Voici le projet d’extension du quartier Matabiau, avant une grande réunion publique mardi », Actu Toulouse, (lire en ligne).
- « Toulouse EuroSudOuest : Aménagements autour de la gare », sur Mairie de Toulouse (consulté le 10 janvier 2019).
- « Une gare modernisée, ouverte sur la ville - Toulouse Grand Matabiau », sur www.toulouse-grandmatabiau.fr (consulté le 6 janvier 2020).
- « Toulouse. Le nouveau visage de la gare Matabiau », sur ladepeche.fr, (consulté le 20 décembre 2019).
Voir aussi
Bibliographie
- Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 601 à 990, vol. 2, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-44-0).
Articles connexes
- Liste de gares en France
- Liste des gares d'Occitanie
- Liste des gares de la Haute-Garonne
- Liste des gares desservies par TGV
- Liste des gares desservies par Intercités
- Liste des gares des trains urbains de Toulouse
- Liste des gares françaises accueillant plus d'un million de voyageurs par an
- Ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville
- Schéma de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville
- Ligne de Toulouse à Bayonne
- Schéma de la ligne de Toulouse à Bayonne
- Ligne de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac
- Schéma de la ligne de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac
- Réseau ferroviaire de Toulouse
- Ligne D du réseau de transports en commun de Toulouse
- Ligne F du réseau de transports en commun de Toulouse
- RER nord de Toulouse
Liens externes
- / La gare de Toulouse-Matabiau, sur le site officiel Gares & Connexions de la SNCF
- La gare de Toulouse-Matabiau sur ter.sncf.com Occitanie, un site officiel de la SNCF
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