Heilly
Heilly est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Heilly | |
![]() L'église Saint-Pierre. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Somme |
Arrondissement | Amiens |
Canton | Corbie |
Intercommunalité | Communauté de communes du Val de Somme |
Maire Mandat |
Bernadette Gallet 2014-2020 |
Code postal | 80800 |
Code commune | 80426 |
Démographie | |
Gentilé | Hautefeuillois |
Population municipale |
424 hab. (2017 ![]() |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 57′ 15″ nord, 2° 32′ 16″ est |
Altitude | Min. 31 m Max. 107 m |
Superficie | 9,37 km2 |
Localisation | |
Géographie
Géographie physique
Nature du sol et du sous-sol
Dans la vallée de l'Ancre, le sol est formé d'alluvions. Au bas des versants, la terre est argilo-siliceuse. Sur le plateau, elle est limoneuse. D'une façon générale, le sol est argileux et le sous-sol crayeux[1].
Relief, paysage et végétation
Au nord-ouest, la vallée de l'Ancre est encaissée. Deux plateaux assez réguliers dominent la commune. Ils sont marqués par deux dépressions : au nord-ouest, le fond du Sart ; à l'ouest, la vallée Maître Jean Morel. Le paysage de la vallée est marqué d'étangs issus de l'exploitation de la tourbe[1].
Hydrographie
Heilly est traversée par l'Ancre, affluent de la rive droite de la Somme. La nappe phréatique est peu profonde. Une rivière temporaire que la population appelait la « mer rousse » apparait, en cas de fortes précipitations ou de fonte des neiges, dans la rue Bordevillers[1].
Climat
Le climat de la commune est tempéré océanique avec vents dominants d'ouest.
Géographie humaine
Voies de communication
La commune est traversée par la voie ferrée d'Amiens à Arras et par la route départementale 52 entre Bonnay et Ribemont-sur-Ancre, ainsi que par la route départementale 929 (Amiens - Albert) qui suit le tracé de la voie romaine Amiens - Bavay.
Transports en commun routiers
La localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France (ligne no 37)[2].
Urbanisme et aménagement du territoire
Le village d'Heilly est bâti en amphithéâtre pour partie à flanc de coteau, pour partie dans la vallée.
Activités économiques et de services
L'essentiel des activités économiques de la commune repose sur l'agriculture, le commerce et l'artisanat de proximité. Un restaurant-motel est situé dans le village, non loin de l'église.
Communes limitrophes
Toponymie
On trouve dans les textes anciens plusieurs formes pour désigner Heilly : Helleium, Helliacum, Hilly, Hilli, Heilli[1].
Histoire
Antiquité
Des traces d"habitat gallo-romain ont été retrouvées à Heilly au XIXe siècle.
Moyen Âge
Au XIIe siècle, la seigneurie d'Heilly passa par mariage à la famille de Créquy.
Au XIIIe siècle, la seigneurie d'Heilly passa à la famille de Pisseleu.
Epoque moderne
Au XVIe siècle, François Ier venait au château d'Heilly rendre visite à Anne de Pisseleu.
En 1553, les Espagnols incendient le château.
En 1636, le château est ruiné par les troupes espagnoles. En 1649, le château est à nouveau détruit. Il fut reconstruit à partir de 1650 sur les fondations médiévales.
Au XVIIIe siècle, Louis Charles de Gouffier, seigneur d'Heilly, fait embellir le château (cf. l'ensemble de lambris en bois doré avec consoles et miroirs d'époque Louis XV mentionné supra) et les jardins par Pierre Contant d'Ivry; les grilles sont réalisées par Jean-Baptiste Veyren.
En 1789, les cahiers de doléances d'Heilly demandent la possibilité du rachat des droits de champart et de dîme[3].
Époque contemporaine
En 1792, le conseil municipal réclame à Choiseul-Gouffier, ancien seigneur d'Heilly, 23 200 livres d'indemnités pour la tourbe extraite dans le marais communal ; la commune tente d'acquérir, sans rachat, 349 arbres plantés sur le marais communal par l'ancien seigneur[3].
Le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur à Constantinople, refuse de rentrer en France et devient émigré ; grâce à son épouse restée sur place, il retrouve presque intact leur domaine d'Heilly à son retour d'émigration[4].
En 1817, Antoinette Françoise Sidonie de Choiseul-Gouffier et son époux le marquis de Torcy offrent deux cloches à l'église d'Heilly en remplacement de celles fondues en 1793[4],[5].
En 1846, le chemin de fer arrive à Heilly (ligne Paris – Lille). La même année, le comte de Chabrillan, héritier du château, le met en vente[6]. Faute d'acheteur il est vendu à démolir ; la grille de chasse est déposée et remontée à l'entrée du château de Bertangles ; en février 2015, un ensemble de lambris en bois doré composé de deux consoles surmontées de leur miroir en trumeau et d'un miroir de cheminée (vers 1760) "ancienne collection du marquis de Gouffier au château d'Heilly" a été vendu par l'antiquaire Alain Berger à la Brafa de Bruxelles (Marie Potard, Une Brafa plus lente, dans "Le Journal des Arts" n°429, 13-26/02/2015, p.22).
Pendant la Première Guerre mondiale, sa position sur la ligne de chemin de fer Albert-Amiens lui a valu d'accueillir, à partir de 1916, plusieurs unités médicales (centres d’évacuation de blessés, hôpital de campagne). Le cimetière militaire britannique voisin, sur le territoire de la commune de Méricourt-l'Abbé, compte plus de 3 000 tombes, la plupart victimes de la bataille de la Somme.
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].
En 2017, la commune comptait 424 habitants[Note 1], en augmentation de 8,72 % par rapport à 2012 (Somme : +0,23 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Vie locale
Enseignement
L'école primaire publique Les quatre saisons accueille 54 élèves pour l'année scolaire 2017 - 2018[13].
Équipements
Sport
L'ASL - Tennis Club d'Heilly dispose de deux courts communaux, un couvert et un découvert.
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre construite de 1778 à 1780 par la famille Choiseul-Gouffier[14]. Sa façade est munie d'un cadran solaire. Cette église renferme une statue de saint Vincent de Paul en bois bruni
Classé MH (1984) attribuée à Jean-Baptiste Carpentier.
- Vestiges du château du XVIIIe siècle et des aménagements de l'ancien parc (parterres, canal) par Pierre Contant d'Ivry. Belle orangerie en pierre (façade avec niches) et en briques construite sous la terrasse du château.
- Plusieurs bâtiments de ferme du XVIIIe siècle sont visibles dans le village.
- Monument aux morts.
- Calvaire.
- Le site est accessible par la rue de la Grande-Carrière. Érigé sur une pente formant terre-plein descendant vers le village, et constitué d'une croix surmontant un rocher artificiel abritant une grotte, plusieurs de ses statues sont endommagées (résultat de vandalisme). Sans que soit envisagée pour l'instant une restauration, la remise en valeur du site semble amorcée (fauchage et élagage) même si les hauts arbres d'une propriété voisine empêchent de jouir du panorama sur le village et la vallée de l'Ancre.
- L'église.
- Vue partielle du monument aux morts.
- Le terre-plein du Calvaire.
- Vestiges du château : la maison du portier (le concierge).
Héraldique
![]() |
La commune a adopté les armes de la famille d'Heilly seigneur du lieu au Moyen Âge. Blasonnement :
Supports :
Devise :
Ornement extérieur :
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Légende
Sur le territoire de la commune, se serait trouvé un château qui, selon une légende, aurait appartenu à Ganelon de Hautefeuille, accusé de la mort de Roland à Roncevaux dans la Chanson de Roland.
Cette légende raconte que Charlemagne serait venu en personne à Heilly pour s’assurer que Ganelon ne l’avait pas trahi. Celui-ci jura par la tour de son château qu’il était innocent et, au même instant, la tour se fendit, Ganelon fut écartelé dans le potager du château et la terre de Hautefeuille fut donnée par Charlemagne à son cousin Karl d’Heilly. C’est depuis cette époque que la seigneurie et le village portent le nom d’Heilly, mais les habitants sont restés des Hautefeuillois[16].
Personnalités liées à la commune
- Anne de Pisseleu, favorite de François Ier, vécut une grande partie de son enfance à Heilly ; elle y est morte entre 1575 et 1580.
- Charles Fournier, professeur émérite de théologie au collège d'Amiens, curé d’Heilly de 1757 à 1791. Il fut élu député du clergé pour le bailliage d’Amiens aux États généraux de 1789 en même temps que l'évêque d'Amiens Louis-Charles de Machault. Refusant d'adhérer aux idées nouvelles, il démissionna de son mandat de député le . Il refusa de prêter serment de fidélité à la constitution. Prêtre réfractaire, il émigra et mourut à Erfurt en 1794[17].
- Jean-Louis Baudelocque, né le 30 novembre 1745 à Heilly, décédé le 2 mai 1810 à Paris. Chirurgien, accoucheur, il est considéré comme un des pères de l'obstétrique.
- Louis-Charles Deneux, également médecin et accoucheur, notamment de la duchesse de Berry. Né à Heilly en 1767, décédé le 28 décembre 1846 à Nogent-le-Rotrou, il était cousin de J.-L. Baudelocque, et son successeur comme titulaire de chaire à l'École de médecine de Paris en 1828[18].
- Alain Gest, député, conseiller municipal de 1989 à 2001.
Pour approfondir
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune d'Heilly, rédigée par Monsieur Hugues, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- Pierre Desbureaux, Des Picards en Révolution, l'exemple du Doullennais, collection Souvenance, Woignarue, La Vague verte, 1995.
- Jean-Marie Wiscart, La Noblesse de la Somme au XIXe siècle, Amiens, Encrage Édition, 1994.
- Inscriptions sur les cloches de 1817 : "J'ai été faite en 1817, 22e année du règne de Louis XVIII, bénie par Mr Pierre Fournier, curé dess[erva]nt d'Heilly & nommée Adélaïde [l'une, Sidonie l'autre] par Mr Alexandre Marie Louis du Mouchel [sic, Monchel en fait], marquis de Torcy, & Dame Antoinette Françoise Sidonie de Choiseul-Gouffier Marq[ui]se de Torcy - Mr Dupuis maire et Mr Cordier adjoint".
- « Affiche de mise en vente ».
- Le maire sortant a été réélu au terme des élections municipales de 2008. Il s'agit de son septième mandat Source : Quotidien Le Courrier picard - édition Région d'Amiens du 29 mars 2008
- « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le 9 juin 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
- « L'école sur le site du ministère de l'Éducation nationale ».
- Jacques Cuvillier, Famille et patrimoine de la haute noblesse française au XVIIIe siècle, le cas des Phélypeaux, Gouffier, Choiseul., Paris, L'Harmattan, , 560 p. (ISBN 2-7475-9154-9), p. 232
- http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=2357
- http://www.heilly.fr/histoire_036.htm
- Assemblée nationale : Charles Fournier (député du clergé du bailliage d'Amiens
- Biu Santé : Louis-Charles Deneux
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