Hollow Man : L'Homme sans ombre
Hollow Man : L'Homme sans ombre ou L'Homme sans ombre au Québec, est un film américano-allemand de science-fiction de Paul Verhoeven, sorti en 2000.
Titre québécois | L'Homme sans ombre |
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Titre original | Hollow Man |
Réalisation | Paul Verhoeven |
Scénario | Andrew W. Marlowe |
Sociétés de production |
Columbia Pictures Global Entertainment Productions GmbH & Company Medien KG |
Pays d’origine |
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Genre | science-fiction |
Durée |
112 minutes (cinéma) 119 minutes (Director's Cut) |
Sortie | 2000 |
Synopsis
Sebastian Caine est un brillant scientifique, effectuant des recherches sur l'invisibilité pour le compte de l'armée américaine. S'injectant le produit permettant de rendre invisible, sa paranoïa s'accroît dès lors qu'il voit que ses collègues, inquiétés par son comportement mégalomane, veulent arrêter l'expérience et le dénoncer à l'armée. Sa perversité et sa cruauté vont en faire un ennemi hors pair.
Résumé détaillé
Sebastian Caine a mis au point un sérum qui peut rendre un sujet invisible. Son équipe de recherches comprend son ex-petite amie Linda McKay, Matt Kensington, Sarah Kennedy, Janice Walton, Carter Abbey et Frank Chase. L'équipe réussit à inverser la procédure, rendant ainsi visible à nouveau un gorille qui était alors invisible. Sebastian s'éprend à nouveau de Linda mais, à son insu, celle-ci entretient une relation amoureuse avec Matt.
Au lieu de faire un rapport concernant le succès de l'opération du gorille aux militaires, Sebastian ment au comité de surveillance qui comprend son mentor, le Dr Howard Kramer, et convainc son équipe de se lancer dans des tests sur l'homme. La procédure est effectuée sur Sebastian lui-même. Malgré la douleur qu'il subit, le test est une réussite et Sebastian devient complètement invisible. Il aime se faufiler dans le laboratoire pour effrayer et faire des farces à ses collègues, notamment en agressant sexuellement Sarah un soir, alors qu'elle s'est endormie. L'équipe craint que Sébastian n'aille trop loin. La procédure pour le rendre à nouveau visible échoue et il est presque tué dans le processus.
Sebastian est mis en quarantaine dans le laboratoire en raison de son état de santé et les autres chercheurs lui fabriquent un masque en latex qu'il peut porter dans tout le laboratoire, afin qu'il puisse être partiellement visible à nouveau. Incapable de faire face à son isolement, il transgresse les règles et quitte le laboratoire. Après s'être rendu à son appartement pour récupérer des affaires, il remarque par la fenêtre de son espace de travail que sa voisine se déshabille et s'apprête à prendre une douche. Il se dépouille de ses vêtements, retire son masque, se rend jusqu'à l'appartement de sa voisine et la viole. Linda prévient Sebastian que si jamais il quitte à nouveau le laboratoire, elle et Matt parleront de ses expériences au comité. Ignorant leur menace, Sebastian falsifie la caméra de surveillance de sa cellule avec une carte mère défectueuse, qui fait tourner en boucle la vision thermique de lui-même dans sa cellule. Il quitte à nouveau le laboratoire, se rend chez Linda et Matt, et devient furieux quand il les voit faire l'amour. Sebastian, de plus en plus instable, tue également, dans un accès de rage, un chien utilisé comme cobaye de laboratoire.
L'équipe découvre rapidement que Sebastian a falsifié la caméra de surveillance de sa cellule et qu'il s'est échappé du laboratoire à leur insu. Linda et Matt se rendent chez le Dr Kramer et avouent leurs expériences. Après leur départ, le Dr Kramer tente d'alerter l'armée, mais Sebastian, qui a discrètement suivi Linda et Matt jusqu'à sa demeure, le tue en le noyant dans sa piscine. Le lendemain, Sebastian attend que toute l'équipe soit à l'intérieur du laboratoire avant de couper la tonalité des téléphones et désactive les codes d'identification de l'ascenseur, sauf le sien. Il commence à traquer et assassiner l'équipe, Janice étant sa première victime.
Linda et les autres se cachent dans le laboratoire, tandis que Matt et Carter s'équipent de pistolets tranquillisants pour endormir Sebastian et de lunettes à imagerie thermique, afin de pouvoir le voir. Sebastian blesse mortellement Carter avant de se battre avec Matt. Linda parvient à sauver Matt. Sebastian tue ensuite Sarah et Frank, et enferme Matt et Linda, blessés, dans la chambre froide, les condamnant à mourir. Linda construit un électro-aimant à l'aide d'un défibrillateur pour ouvrir la porte, puis se munie d'un lance-flammes. Pendant ce temps, Sebastian construit une bombe faite de nitroglycérine qui détruira tout le bâtiment, après son départ.
Juste au moment où Sebastian entre dans l'ascenseur, Linda le brûle au lance-flammes. Sebastian parvient à peine à s'échapper et Linda et lui se battent. Avant que Sebastian ne puisse tuer Linda, Matt frappe Sebastian avec un pied-de-biche, l'assommant momentanément. Sebastian reprend vite conscience, s'approche de Matt et Linda par derrière avec le pied-de-biche, mais Matt dévie le coup, et pousse Sebastian sur un boîtier électrique, l'électrocutant et le rendant partiellement visible. Linda et Matt parviennent à trouver la bombe, mais se voient incapables de l'arrêter. Ils tentent de sortir du laboratoire en grimpant sur une échelle dans la cage d'ascenseur lorsque la bombe explose. Sebastian, malgré ses blessures, parvient à saisir la cheville de Linda. Il la fait tomber de l'échelle, ce qui la fait chuter sur le toit de l'ascenseur. Linda parvient à débrancher les câbles de l'ascenseur, ce qui provoque la chute de Sebastian dans la cage d'ascenseur et entraîne donc sa mort. Linda et Matt sortent du laboratoire en feu et le personnel d'urgence les fait rentrer dans une ambulance, les conduisant tous deux à l'hôpital le plus proche.
Fiche technique
- Titre original : Hollow Man
- Titre français complet : Hollow Man : L'Homme sans ombre
- Titre québécois : L'Homme sans ombre
- Réalisation : Paul Verhoeven
- Scénario : Andrew W. Marlowe, d'après une histoire de Gary Scott Thompson et Andrew W. Marlowe
- Photographie : Jost Vacano
- Musique : Jerry Goldsmith
- Décors : Allan Cameron
- Direction artistique : Dale Allen Pelton
- Costumes : Ellen Mirojnick
- Montage : Mark Goldblatt (Ron Vignone pour la version longue)
- Production : Alan Marshall et Douglas Wick
- Producteur délégué : Marion Rosenberg
- Coproducteurs : Stacy Lumbrezer
- Producteur associé : Kenneth J. Silverstein
- Sociétés de production : Columbia Pictures et Global Entertainment Productions GmbH & Company Medien KG
- Budget : 95 000 000 $[1]
- Pays d'origine :
États-Unis, Allemagne - Langue originale : anglais
- Format : Couleur - 35 mm - 1.85:1 - son Dolby Digital / SDDS / DTS
- Genre : science-fiction, horreur, action, thriller
- Durée : 112 minutes (version cinéma) ; 119 minutes (Director's Cut)
- Dates de sortie[2] :
États-Unis, Canada : France, Belgique :
- Classification : interdit aux moins de 12 ans à sa sortie en salles en France et en vidéo
Distribution
- Kevin Bacon (VF : Philippe Vincent) : Sebastian Caine
- Elisabeth Shue (VF : Rafaèle Moutier) : Linda McKay
- Josh Brolin (VF : Boris Rehlinger) : Matt Kensington
- Kim Dickens (VF : Anneliese Fromont) : Sarah Kennedy
- Greg Grunberg (VF : David Krüger) : Carter Abbey
- Joey Slotnick (VF : Franck Capillery) : Frank Chase
- Mary Randle (VF : Annie Milon) : Janice Walton
- William Devane (VF : Jean-Yves Chatelais) : Dr Howard Kramer, l'initiateur du projet sur l'invisibilité
- Margot Rose : Mme Martha Kramer
- Pablo Espinosa : Ed, le gardien
- Rhona Mitra : la femme habitant en face de chez Sebastian
Production
Genèse et développement
Après Starship Troopers, le réalisateur Paul Verhoeven souhaite faire un film avec moins de sexe et de violence et veut un projet de blockbuster plus conventionnel[4].
L'histoire est imaginé par Andrew W. Marlowe et Gary Scott Thompson. Marlowe signe ensuite le scénario, qu'il décrit comme « une fable sur un personnage charismatique que les lois de la société tiennent en échec. On assiste à ce qui se passe en lui tandis qu'il est peu à peu libéré de ces contraintes – exactement comme il est dépouillé couche par couche de son enveloppe corporelle »[3].
La production a engagé comme consultants des spécialistes en anatomie, Beth Riga et Stuart Sumida. Ces derniers déclarent que « les recherches accomplies par Sony Pictures Imageworks pour Hollow Man vont permettre d'avancer les études en anatomie médicale. [...] En tant qu'enseignants, nous avons longtemps cherché un outil aussi détaillé, aussi précis, mais malheureusement introuvable dans la communauté scientifique… Ce qui a été conçu comme un effet visuel brillant a le potentiel pour devenir un outil d'enseignement extrêmement utile »[3].
Pour utiliser le titre Hollow Man, les producteurs achètent les droits du roman homonyme de Dan Simmons[5], publié sous le titre L'Homme nu en France
Casting
Le rôle de Linda McKay a été proposé à Jennifer Lopez[5], avant de finalement revenir à Elisabeth Shue. Robert Downey Jr. a quant à lui été envisagé pour incarner Matthew Kensington[5].
Tournage
Le tournage débute le [6]. En , Elisabeth Shue s'est blessée au tendon d'Achille, ce qui interrompt la production pendant plusieurs semaines. Alors que son remplacement a un temps été envisagé, elle est finalement revenue sur le plateau[5].
Hollow Man est l'un des rares films à avoir eu l'autorisation de tourner devant le Pentagone[3].
Effets spéciaux
Les effets spéciaux ont principalement été réalisés par la société Sony Pictures Imageworks et supervisés par Scott E. Anderson. Ce dernier explique la technique de « volume rendering » (littéralement « rendu de volume ») qui a été utilisé pour montrer le corps sans peau de Kevin Bacon : « avec cette méthode, un cœur humain peut-être montré à l'écran vivant, apparaissant graduellement sous la forme de quelques fibres d'un système capillaire qui croît et pulse. Les vaisseaux sanguins deviennent des artères et des veines, puis des couches de muscles se développent autour d'eux pour former au final un cœur parfait »[3].
Les effets spéciaux représentent environ 50 millions de dollars parmi les 95 millions du budget total du film[4]. Sony Pictures Imageworks (SPI)[7] et Tippett Studio s'en sont chargés[8]. Le réalisateur Paul Verhoeven a dû faire des storyboards de près de 90 % des scènes ; tout changement d'angle de caméra impliquait des couts assez importants (300 000 $)[7].
Kevin Bacon ou les cascadeurs le doublant portaient des combinaisons similaires aux écrans d'incrustation dans la couleur variait (vert, bleu ou noir) en fonction des besoins des scènes. L'acteur a ainsi été « peint » en noir pour les scènes sous-marines pour mieux refléter la texture de l'eau[9],[7],[5].
Musique
Original Motion Picture Soundtrack
Sortie | [10] |
---|---|
Durée | 51:22 |
Genre | musique de film |
Compositeur | Jerry Goldsmith |
Label | Varèse Sarabande |
Critique |
Albums de Jerry Goldsmith
La musique du film est composée par Jerry Goldsmith, qui avait déjà collaboré avec Paul Verhoeven pour Total Recall (1990) et Basic Instinct (1992). La bande originale de Hollow Man a été commercialisée par le label Varèse Sarabande en [10]
- Liste des titres
- The Hollow Man – 2:59
- Isabelle Comes Back – 6:03
- Linda and Sebastian – 2:58
- This Is Science – 6:19
- Not Right – 2:42
- What Went Wrong? – 1:44
- Broken Window – 3:00
- False Image – 1:59
- Hi Boss – 2:50
- Find Him – 4:40
- Bloody Floor – 10:02
- The Elevator – 3:00
- The Big Climb – 3:06
On entend également au long du film :
- « Power Struggle » du groupe Sunna (en), au tout début du film, lorsque Sebastian se rend à son travail
- « Hotels » de Juliana Hatfield, lorsque Linda et Matt évoquent le mensonge de Sebastian
- « Charlie Big Potato (en) » de Skunk Anansie, lorsque Sebastian s'échappe du laboratoire et s'amuse à effrayer deux enfants à un feu tricolore
- « Jaguar » du groupe Boss Hog
Sortie
Accueil critique
Aux États-Unis, le film reçoit des critiques assez négatives. Sur l'agrégateur Rotten Tomatoes, il ne récolte que 27% d'opinions favorables, pour 114 avis recensés[11]. Sur Metacritic, il obtient une moyenne de 24/100 pour 35 critiques[12].
Sur le site français Allociné, le film obtient une moyenne plus favorable de 3,5/5, pour 25 titres de presse[13]. Certains journalistes ont apprécié le film comme Noël Herpe, de Positif, qui écrit « le spectateur ressort épuisé de ce cauchemar frénétique - qui s'acharne par tous les moyens à montrer l'immontrable et à exaspérer le vide, en somme le contraire de ce qu'on appelait naguère le suspense »[13]. Samuel Blumenfeld du Monde pense que la « visée métaphysique prend le pas sur tout l'arsenal d'effets spéciaux et de poursuites orchestrées dans le film. Celui-ci minimise le spectaculaire et joue sur la déception, mais cette déception ne peut que satisfaire le spectateur »[13]. Dans Le Nouvel Observateur, François Forestier écrit « les effets spéciaux sont hallucinants et le délire total. Verhoeven a mauvais esprit, on l'aime pour ça »[13]. Éric Leguèbe du Parisien décrit un film « étrange, malsain, diabolique et envoûtant »[13]. Dans L'Écran fantastique, David Matarasso pense que ce film « impose Paul Verhoeven comme l'un des plus délirants metteurs en scène d'effets spéciaux du cinéma américain »[13]. Jean-Yves Katelan de Première souligne le fait que le réalisateur « s'amuse (...) à passer, souvent en douce, les bornes du sexuellement correct »[13].
Certains critiques sont moins positives. Sur le site Fluctuat.net, Samir Ardjoum pense que Verhoeven « alourdit ses propos et sa mise en scène par des facilités visuelles » et regrette « des poursuites inutiles et surtout des rebondissements de dernière minute carrément épouvantables »[13]. Jean-Marc Lalanne écrit dans Libération que « Hollow Man reste un film en creux, à peine visible, trop tôt enseveli par les conventions d'un cinéma d'action en pilotage automatique »[13].
Box-office
Malgré des critiques majoritairement négatives, le film est un bon succès au box-office. Aux États-Unis, il réalise le meilleur démarrage pour son premier week-end d'exploitation avec 26 414 386 $[1]. Le film rapporte 190 213 455 $ dans le monde, pour un budget total de 95 millions de dollars[1].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
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73 209 340 $[1] | [14] | 15 |
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1 502 343 entrées[15] | - | - |
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190 213 455 $[1] | - | -
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Distinctions
Source : Internet Movie Database[16]
Récompenses
- Festival international du film de Locarno 2000 : prix du public
- Saturn Awards 2001 : meilleurs effets spéciaux
- Blockbuster Entertainment Awards 2001 : meilleur acteur dans un film de science-fiction pour Kevin Bacon
- Taurus World Stunt Awards 2001 : meilleure cascade avec du feu pour Phil Culotta (scène où le personnage principal brule dans l’ascenseur)
Nominations
- Oscars 2001 : meilleurs effets visuels
- Saturn Awards 2001 : meilleur film de science-fiction, Saturn Award de la meilleure musique pour Jerry Goldsmith
- Blockbuster Entertainment Awards 2001 : meilleure actrice dans un film de science-fiction pour Elisabeth Shue, meilleure actrice dans un second rôle dans un film de science-fiction pour Kim Dickens, meilleur acteur dans un second rôle dans un film de science-fiction pour Josh Brolin
- MTV Movie Awards 2001 : meilleur méchant pour Kevin Bacon
Clins d’œil
- Le film a été parodié dans Scary Movie 2.
- Le logo de l'OCP, une entreprise de l'univers de RoboCop, est visible dans le moniteur de surveillance du laboratoire. Paul Verhoeven a réalisé le film RoboCop (1987).
Suite
Hollow Man a fait l'objet d'une suite, Hollow Man 2, réalisée par Claudio Fäh et sortie directement en vidéo en 2006. Christian Slater y incarne un soldat à qui on injecte le produit rendant invisible.
Notes et références
- (en) « Hollow Man », sur Box Office Mojo.com (consulté le 9 février 2015)
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- « Secrets de tournage », sur Allociné (consulté le 9 février 2015)
- (en) Douglas Keesey, Paul Verhoeven, , 166–169 p. (ISBN 3-8228-3101-8)
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- (en) « Hollow Man (2000) - Misc Notes - TCM.com », sur Turner Entertainment
- Verhoeven, Paul, Marlowe, Andrew and Bacon, Kevin. Audio commentary. Hollow Man DVD. Sony Pictures, 2001.
- « Hollow Man | Tippett Studio », Tippett Studio (consulté le 9 avril 2014)
- (en) [vidéo] The Making Of Hollowman sur YouTube
- (en) « Jerry Goldsmith Hollow Man (Original Motion Picture Soundtrack) », sur AllMusic.com (consulté le 9 février 2015).
- (en) Hollow Man (2000) - Rotten Tomatoes
- (en) Hollow Man - Metacritic
- Critiques presse Hollow Man - Allociné.fr
- (en) « Hollow Man - weekly », sur Box Office Mojo.com (consulté le 9 février 2015)
- « Hollow Man », sur JP box-office.com (consulté le 9 février 2015)
- (en) Distinctions sur l’Internet Movie Database
Liens externes
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