Humbert de Villars
Humbert de Villars, dit également de Thoire ou encore Humbert (VIII) de Thoire-Villars[Note 1], mort durant le mois de , est un noble de la Maison de Thoire-Villars, sire de Rossillon et Trévoux, héritier du titre et des droits de comte de Genève[Note 2], en succédant à son oncle maternel, Robert de Genève, en 1394.
Humbert (VIII) de Thoire-Villars | ||
Titre | Comte de Genève (1394-1400) |
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Prédécesseur | Pierre III de Genève Robert de Genève |
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Successeur | Odon de Villars | |
Biographie | ||
Dynastie | Maison de Thoire-Villars | |
Nom de naissance | Humbert de Villars | |
Décès | v. mars 1400 |
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Père | Humbert VII de Thoire | |
Mère | Marie de Genève | |
Conjoint | Louise de Poitiers | |
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Certains historiens, notamment Marie-Claude Guigue, donne parfois son père, Humbert VII de Thoire-Villars, comme comte de Genève.
Biographie
Origine
Humbert est le fils d'Humbert VII de Thoire († 1424), dernier seigneur de Thoire et Villars[3],[5] et de Marie, fille de l'ancien comte Amédée III de Genève (mort en 1367), épousée en 1368[2],[6],[7], sa seconde épouse[8]. Elle est la sœur du comte Aymon III de Genève[6],[7].
Humbert a deux sœurs, Alix et Louise[3],[8]. Cette dernière, dame de Lauson, épouse, Guillaume de Vienne[8].
Une difficile succession au comté de Genève
Humbert est fiancé à la suite du traité du à Louise de Poitiers[9], fille du comte de Valentinois, Louis II. Le mariage est célébré le [8]. Le contrat de mariage indique q'elle reçoit 40.000 florins de dot[10].
Le , Humbert est désigné comme l'éventuel héritier du comté de Genève, après une entente entre son père, son oncle paternel, Odon, et Guillaume de Vienne[3]. Son oncle maternel, Pierre III de Genève, comte de Genève, le désigne comme son héritier dans son testament[3] du [7],[5]. Le frère de Pierre, Robert, devenu l'anti-pape Clément VII, conteste cette succession. Il prend le titre, mais s'engage à faire de Humbert son successeur le [3],[5]. L'anti-pape meurt l'année suivante, le [11].
Sa grand-mère, la comtesse douairière Mathilde d'Auvergne dit de Boulogne[7], conteste son héritage, de même que trois de ses tantes, filles d'Amédée III, comte de Genève[5] : Blanche veuve d'Hugues II de Chalon-Arlay, vicomte de Besançon (1362-1392), vicaire impérial (1364-1392) ; Jeanne, épouse Raymond V des Baux, prince d'Orange, et Catherine, qui a épousé Amédée de Savoie-Achaïe[7],[6]. Auquel s'ajoute Jean III de Chalon-Arlay, qui a épousé la princesse d’Orange, Marie des Baux, fille de Jeanne de Genève, donc sa cousine germaine[7].
Le comte de Savoie, Amédée VIII a lui aussi tenté de contester la succession[12],[13]. Il l'obtiendra d'Odon de Villars, le successeur d’Humbert, contre 45 000 francs d'or, le [12],[13].
Humbert hérite donc du titre et du comté de Genève à la suite d'un « procès devant le conseil du comte de Savoie »[14]. Une solution est ainsi trouvée le , notamment par la concession de certaines villes[7], mais aussi la cession de l'usufruit sur les États du Genevois à la comtesse douairière[15].
Comte de Genève
Le , l'Empereur le reconnaît officiellement comme comte de Genève[7].
Il meurt très probablement durant le mois de [7], avant la fin des suites du procès[5], sans que les historiens n’aient pu déterminer la date exact[16]. Sans héritier mâle, ses droits sur « les terres de Thoire, en Bugey, et de Villars, en Dombes, ainsi que le comté de Genève » » passent à son oncle Odon de Villars[5],[7],[16]. Cette succession sera à nouveau contesté puisqu'Odon n'a aucun lien avec la maison de Genève[7].
Voir aussi
Bibliographie
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie - La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X).
. - Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p. (ISBN 978-2-90110-218-2).
- Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe-XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.
- Michel Germain, Personnages illustres des Savoie, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-9156-8815-3).
- Paul Guichonnet, « de Genève » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Humbert est désigné sous la forme Humbert de Villars par les historiens, notamment Duparc. Il lui est attribué le numéro VIII[1].,[2], et non le VII comme parfois dans certains ouvrages, alors qu'il s'agit du numéro de son père[3].
- L'historien Paul Guichonnet rappelle dans son article consacré au « Genève (de) » que la traduction de comes gebennensis est « comte de Genève ». Certains auteurs ont commis l'erreur de parfois le traduire sous la forme « comte de Genevois »[4], notamment le Régeste genevois (1866).
Références
- Marie-José de Belgique, La maison de Savoie : Amédée VIII, le duc qui devint pape, vol. 2, Paris, A. Michel, (ASIN B00CJ720YG, lire en ligne), p. 133
- Renée-Paule Guillot, Histoire secrète de Genève, L'Age d'homme, , 293 p. (ASIN B0000EA36A, lire en ligne), p. 103.
- Duparc 1978, p. 331 (Lire en ligne).
- Paul Guichonnet, « Genève (de) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Daniel Chaubet, « Une enquête historique en Savoie au XVe siècle », Journal des savants, nos 1-2, , p. 93-125 (lire en ligne)notamment les notes 11 et 12, p.106 - note 32 p.110Daniel Chaubet est docteur en historiographie médiévale savoyarde (Notice sur data.bnf.fr).
- Duparc 1978, p. 302-303 (Lire en ligne).
- Christian Regat, « Pourquoi le roi des Pays-Bas porte les armes des comtes de Genèves ? », Les Rendez-vous de l’Académie salésienne, no 28, , p. 19 (lire en ligne [PDF]).
- Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg-en-Bresse, Gromier Ainé, (lire en ligne), p. 455. L'auteur donne toutefois pour nom « Humbert VII ».
- Duparc 1978, p. 337 (Lire en ligne).
- Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Archives départementales de l'Isère, Impr. typographique et lithographique de F. Allier, 1919, p. 122.
- Recherches historiques sur le département de l'Ain. 5 vols, 1838, p.74
- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 12-13.
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05101-676-3), p. 58.
- Nicolas Carrier, La vie montagnarde en Faucigny à la fin du Moyen Âge : Économie et société (fin XIIIe début XIVe siècle), L'Harmattan, coll. « Logiques historiques », , 620 p. (ISBN 978-2-7475-1592-4, lire en ligne), p. 49.
- Jean-François Gonthier, « Sainte Colette et la Balme de Sillingy », Revue savoisienne, , p. 99-105 (lire en ligne).
- Duparc 1978, p. 338 (Lire en ligne).
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