Illfurth
Illfurth est une commune française de l'aire urbaine de Mulhouse située dans le département du Haut-Rhin, en région Grand Est.
Illfurth | |
![]() La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Canton | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sundgau |
Maire Mandat |
Christian Sutter 2014-2020 |
Code postal | 68720 |
Code commune | 68152 |
Démographie | |
Population municipale |
2 474 hab. (2017 ![]() |
Densité | 270 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 40′ 24″ nord, 7° 15′ 57″ est |
Altitude | Min. 255 m Max. 391 m |
Superficie | 9,16 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | illfurth.fr |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
La signalisation routière distingue depuis peu, en périphérie de l'agglomération principale, les quartiers Illfurth-Collège et Illfurth-Largue (du nom de la rivière qui longe ce quartier).
La rivière la Largue se jette dans l'Ill sur le ban de la commune d'Illfurth.
Le territoire communal repose sur le bassin houiller stéphanien sous-vosgien.
Communes limitrophes
Histoire
Origine du nom : de l'allemand Furt (gué) et de la rivière l'Ill qui traverse la commune[1].
Le site de la colline du Britzgyberg est d'abord occupé sporadiquement durant l'âge de la pierre polie ou l'âge du bronze, puis devient le siège, du VIIe au Ve siècle av. J.-C., d'un important village du premier âge du fer. Des fouilles mettent au jour les vestiges d'une ville fortifiée ainsi qu'une quantité de petits objets témoignant d'une intense activité artisanale. L'oppidum, haut lieu de la civilisation celtique, était en relation avec les comptoirs grecs du bassin méditerranéen auprès desquels il se fournissait en céramiques. Le territoire d'Illfurth ne se dépeuple pas à l'époque gallo-romaine et accueille de multiples fermes, une opulente villa rustica, fondée au Ier siècle av. J.-C. et détruite au cours du IIe siècle apr. J.-C.. Les tribus franques s'établissent enfin au pied du Britzgyberg et fondent le village d'Illfurth. Deux cimetières signalent la densité du peuplement mérovingien[1].
Au Xe siècle, la décadence de l'empire carolingien profite aux seigneurs locaux qui se font les protecteurs des villageois. Illfurth est alors un des villages les plus peuplés de la seigneurie d'Altkirch et constitue à lui seul une mairie. Le monastère de l'Oelenberg y possède une cour colongère. En 1324, le village passe aux mains des Habsbourg. Frédéric de Burnkirch, seigneur du lieu, meurt sans descendant direct en 1375 lors des combats qui l'opposent, lui et d'autres nobles de la région, aux « Anglais » d'Enguerrand de Coucy, mercenaires qui profitent des troubles de la guerre de Cent Ans pour piller les villages. Le château de Burnkirch est détruit dans la bataille. La guerre de Trente Ans est fatale à Illfurth. Les troupes impériales, la peste, les Suédois, la famine, s'attaquent successivement au village. La cour d'Oelenberg est incendiée. Il ne reste plus que 70 habitants lorsque le Sundgau passe au roi de France par les traités de Westphalie en 1648. Les deux siècles suivants sont les plus favorables[1].
Une houillère artisanale est exploitée par intermittence entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle[2],[3].
En 1807 débute la construction du canal du Rhône au Rhin. L'industrialisation de la commune commence. La ligne de chemin de fer Mulhouse-Altkirch, et bientôt Belfort, s'arrête à Illfurth en 1857. Si la guerre de 1870 épargne le village, la Première Guerre mondiale cause des dégâts[1].
Le village est connu pour une histoire de possession qui fut médiatisé. En 1864, deux frères, Thiébaut et Joseph, furent atteints d'une mystérieuse maladie. Le docteur Alfred Szerlezkin ne trouvait pas la cause et fit en désespoir de cause appel au prêtre du village Charles Brey. Les enfants avaient des réactions disproportionnées au contact ou à la vue des objets religieux. Les parents étaient débordés, aussi, l'évêque ayant appris leur infortune leur envoya deux religieuses du couvent de Strasbourg afin de les aider. L'enquête de l'évêque menée par trois théologiens en conclu à la possession au vu des événements extraordinaires constatés (force physique déraisonnable pour leur âge, objets se mouvant seuls, etc...). L'exorcisme fut donc mené le au nom de la Vierge Marie et les deux enfants furent délivrés de l'emprise démoniaque.[4] Un monument est dédié à la Vierge pour cette délivrance, on peut y lire « In Memoriam perpetuam liberationis uorum possessorum Theobaldi et Josephi Burner, obtentae per intercessionem Beatae Mariae Immaculatae. Anno Domini MDCCCLXIX » (en souvenir perpétuel de la délivrance des deux possédés Théobald et Joseph Burner, obtenue par l’intercession de Marie, la Vierge Immaculée dans sa conception. L’an du seigneur 1869).
Héraldique
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Les armes d'Illfurth se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[7].
En 2017, la commune comptait 2 474 habitants[Note 1], en diminution de 1,47 % par rapport à 2012 (Haut-Rhin : +1,17 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Enseignement
Illfurth a un collège public d'enseignement secondaire, le collège de l'Ill. La commune possède également une école maternelle (trois classes en 2012) et une école élémentaire (5 niveaux répartis en 6 classes en 2012). Une structure périscolaire est gérée par la communauté de communes du secteur d'Illfurth (CCSI).
Une vingtaine d'associations animent la vie (sportive, culturelle, cultuelle, éducative, citoyenne, économique ou sociale) de la commune. Une bibliothèque municipale permanente offre de multiples possibilités (prêts de livres et revues, conférences, etc.) à ses adhérents. La commission culturelle du conseil municipal, associée à des associations locales, organise régulièrement des concerts, conférences, expositions ou salons (se renseigner à la mairie).
La commune propose à la location deux salles pouvant accueillir des manifestations : la salle polyvalente et la « maison des œuvres » (se renseigner à la mairie).
Lieux et monuments


- Le collège de l'Ill.
- La chapelle du Burnkirch chapelle du VIIe siècle, qui fut le théâtre du désenvoutement d'un des frères possédés (Joseph) en 1869. La chapelle est inscrite au titre des « monuments historiques ».
- La chapelle Saint-Brice (également dite « du Britzgyberg »).
- Le site archéologique du Britzgyberg (hallstattien).
- Le monument dédié à l'abbé Bochelen (prêtre réfractaire).
- Le clocher de l'ancienne église paroissiale (inscrit aux « monuments historiques »).
- Le cimetière militaire allemand de la Première Guerre mondiale où sont enterrés les disparus de la galerie Kilian de Carspach.
- L'église paroissiale Saint-Martin, construite en 1978.
Personnalités liées à la commune
- Joseph Conombo, personnalité politique du Burkina Faso après guerre, participe à la libération de la France, et notamment à celle d'Illfurth durant la campagne d'Alsace en 1944. Il se lie alors d'amitié avec le sénateur maire de la ville Marcel Nuninger dont il épouse la fille Geneviève. Il a été à l'origine du jumelage d' Illfurth avec Kombissiri.
- Albert Mayer (1892-1914), premier soldat allemand tué lors de la Première Guerre mondiale.
- Anne-Marie Adam, professeure émérite de l'Université de Strasbourg et spécialiste de l'âge du fer a fouillé en 2006, 2014 et 2017 la fortification celte de la colline du Britzyberg[10].
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
Références
- Le Patrimoine des communes du Haut-Rhin, éditions FLOHIC - 1998.
- Joseph Delbos, Description géologique et minéralogique du département du Haut-Rhin, Périsse, (lire en ligne), p. 437.
- Bulletin, vol. 7, Société industrielle de Mulhouse, (lire en ligne), p. 241 et 293.
- https://www.lalsace.fr/haut-rhin/2015/07/24/il-y-a-150-ans-les-possedes-d-illfurth
- Archives Départementales du Haut-Rhin
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
- https://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-3-2016/archimede-3-2016-dossier-la-palissade-dans-tous-ses-etats/
Liens externes
- Site officiel
- Site de la communauté de communes du secteur d'Illfurth
- Illfurth sur le site de l'Institut géographique national
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