Lucienne Boyer
Lucienne Boyer, née dans le 6e arrondissement de Paris le , et morte le dans le 10e arrondissement de Paris[1], de son vrai nom Émilienne-Henriette Boyer, fut l’une des chanteuses françaises les plus en vogue de l’entre-deux-guerres. Elle a pour surnom « La Dame en Bleu ». Parlez-moi d'amour est son plus célèbre succès.

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(à 82 ans) 10e arrondissement de Paris |
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De Paris à Broadway
Son père, pompier, est tué au cours de la Première Guerre mondiale. Après avoir contribué bien jeune à l’effort de guerre dans une usine d’armement, elle débute bientôt dans le métier de sa mère : modiste.
Devenue mannequin, sa beauté lui fait rencontrer Foujita dont elle devient le modèle.
Lucienne Boyer se fait engager comme dactylo au théâtre de l’Athénée pour se rapprocher de la scène. Elle y fera ses premiers essais au théâtre, puis à partir de 1916-1917 ses débuts dans la chanson, toujours au théâtre de l’Athénée, mais aussi au Michel, au Concordia et à l'Eldorado, Chez Fysher, puis au Concert Mayol.
Le producteur américain Lee Schubert la découvre à cette occasion et l’engage pour un contrat à Broadway qui durera neuf mois en compagnie de Germaine Lix et de l'excentrique Môme Moineau.
Sa carrière aux États-Unis et en Amérique du Sud à Buenos Aires (1927) sera désormais aussi brillante qu’en France. Elle chantera en 1924 à New York au « Rainbow Room » et au « Little Theater » de la 44e rue.
Retour en France et Grand Prix
De retour à Paris, en 1928, elle ouvre le cabaret « Les Borgias » et enregistre ses premiers disques dont Tu me demandes si je t'aime. Elle pose nue pour la première fois à l'été 1929.
C’est en 1930 qu’elle crée Parlez-moi d'amour, écrite par Jean Lenoir en 1923.
Le premier Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros vient couronner ce succès la même année.
Elle enchaîne alors plusieurs succès comme Mon Cœur est un violon, Si petite, ou encore Un amour comme le nôtre. Elle enregistre quelques titres avec le duo Pills et Tabet et épouse en 1939 Jacques Pills[1] en secondes noces.
De cette union naîtra Jacqueline Boyer en 1941, qui fera aussi une carrière de chanteuse.
Lucienne Boyer rouvre son cabaret « Chez elle » dès et y appose une pancarte « interdit aux juifs » (elle affirmera ensuite que c'était le seul moyen pour éviter la déportation de son compagnon Jacques Pills)[2].
Une des dernières interprétations marquantes qu’elle enregistre est Que reste-t-il de nos amours ?[3], chanson écrite et composée par Charles Trenet en 1942. Ce dernier se souviendra que, « créée par Lucienne Boyer, [cette chanson] n’avait pas très bien marché, et que ce sont les Américains qui en ont fait un succès[4] », sous le titre, I Wish You Love, adaptation écrite par Albert Askew Beach.
En 1970, elle apparaît dans le film Le Clair de Terre de Guy Gilles où elle interprète deux chansons.
C’est en compagnie de sa fille qu’elle fera une dernière apparition sur scène en 1976.
Egalement le à la télévision elle interprète en compagnie de Claude François, dans l'emission "La bande à Cloclo" sa célèbre chanson Parlez-moi d'amour.
Au début des années 1980, elle fait encore des spectacles, comme par le passé, avec la même présentation (dont sa robe bleue), par exemple pour l'Association La Roue Tourne, comme au palais d'Hiver de Lyon avec Marcel Zanini dans le même programme.
La « Dame en bleu » s’éteint le . Elle repose au cimetière de Bagneux, près de Paris.
Famille d’artistes
- En 1939, elle épouse l’auteur-compositeur-interprète Jacques Pills. De leur union nait, en , Jacqueline Boyer, qui, devenue chanteuse, remporte le Concours Eurovision de la chanson 1960, avec le titre Tom Pillibi.
Revues
- Novembre 1926 : La Revue de Montmartre revue de Georges Merry et Géo Charley, théâtre du Perchoir
Chansons
Titre | Détails | Année |
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Ça ne s’apprend pas | Paroles Pierre Bayle, Musique de Eblinger | 1926 |
Tu me demandes si je t’aime | (reprise de Cora Madou) (Jean Bertet & Vincent Scotto - Vincent Scotto) | 1926 |
Youp et youp | 1927 | |
Pas comme avec toi | 1927 | |
On trompe son mari | de l'opérette La Petite Dame du train bleu, musique de Georges Van Parys | 1927 |
L’amour est un jeu | de l'opérette La Petite Dame du train bleu, musique de Georges Van Parys | 1927 |
Je l’aimais tant | de l'opérette La Petite Dame du train bleu, musique de Georges Van Parys | 1927 |
Qui m’aurait dit | de l'opérette La Petite Dame du train bleu, musique de Georges Van Parys | 1927 |
Dans la fumée | Jane Bos, paroles de Charles Trenet | 1930 |
Le coup dur | ||
Prenez mes roses | 1930 | |
Mon sort est dans vos mains | Léon Uhl - Thomas Waller | 1930 |
Parfum d’amour | 1930 | |
Attends | 1930 | |
Ma p’tit’môme… à moi | Pierre Bayle et R. Chamfleury, Jane Bos | 1930 |
C’est un chagrin de femme | 1930 | |
Parlez-moi d'amour | Paroles et Musique : Jean Lenoir | 1930 |
Gigolette | Paroles : M. Eddy, Musique : F. Lehár, R. Ferreol | 1930 |
La Belle | 1930 | |
Le plus joli rêve | X... d’Arezzo | 1930 |
Désir... (Garde-moi dans tes bras) | reprise de Damia, Bertal-Maubon, A-H Monfred | 1931 |
Les filles qui la nuit | Maurice Aubret & Léo Lelièvre fils - Jean Boyer | 1931 |
Ah ! Pourquoi mens-tu ? | Camille François & Jean Lenoir - Jean Lenoir | 1931 |
La barque d’Yves | Jean H. Tranchant - Jean Tranchant | 1932 |
Landerirette | Jamblan - Jean Delettre | 1932 |
Ballade | Jamblan - Jean Delettre | 1932 |
Si petite | Gaston Claret - Pierre Bayle | 1933 |
La voyageuse | Paroles : Maurice Aubret - Musique : Jean Delettre | 1933 |
Tourne et vire | avec Jacques Pills, paroles et musique de Jean Tranchant | 1933 |
Parle-moi d’autre chose | Musique et Paroles : Jean Delettre | 1933 |
Moi, j’crache dans l’eau | Musique et Paroles : Jean Tranchant | 1933 |
J’ai rêvé de t’aimer | G Goublier - C. Fallot | 1934 |
L’étoile d’amour | Paul Delmet - Charles Fallot | 1934 |
Un amour comme le nôtre | Paroles : Axel Farel, Musique : Charles Borel-Clerc | 1935 |
Ta main | Jean Delettre, Maurice Aubret | 1935 |
Chez moi (venez donc chez moi) | Paroles : Jean Féline, Musique : Paul Misraki | 1935 |
Mais si tu pars | T. Grouya - Louis Poterat - Lapointe | 1935 |
C’est toujours la même chanson | Paroles : Roger Fernay, Musique : Jean Delettre | 1936 |
L’hôtel du Clair de Lune | Paroles : Rosemonde Gérard, Musique : Jaque-Simonot) | |
Estampe Marocaine | ||
Les Prénoms effacés | Paroles et Musique : Jean Tranchant | 1936 |
C’est à Robinson | de l’Opérette "La belle saison", paroles : Jean de Letrazl, musique : Jean Delettre, Alec Siniavine | 1937 |
La Vagabonde | de l’Opérette "La belle saison", paroles : Jean de Letrazl, musique : Jean Delettre, Alec Siniavine | 1937 |
Pour toi | de l’opérette : La Belle Saison, Jean Delettre, Arrangements : A Siniavine - Jean de Létraz | 1937 |
La romance du Printemps | avec Jacques Pills et Georges Tabet, de l’opérette La Belle Saison, paroles : Jean de Létraz, musique : Jean Delettre, Alec Siniavine | 1937 |
Chez nous | avec Jacques Pills et Georges Tabet, de l’opérette La Belle Saison, paroles : Jean de Létraz, musique : Jean Delettre, Alec Siniavine | 1937 |
Mon meilleur ami | ||
Entraîneuse | Georges Tabet | |
Mon P’tit Kaki | Paroles de Georges Van Parys, musique de René Bernstein | 1939 |
Parti sans laisser d’adresse | J. Payrac - F. Gardoni - Pierre Dudan | 1940 |
Berceuse | musique et paroles: Bruno Coquatrix | 1941 |
J'ai raté la correspondance | paroles: Mireille Brocey, musique : Georges Van Parys | 1941 |
C’est mon quartier | M. Yvain - Louis Poterat | 1941 |
Si l’on avait enregistré | Mireille Brocey | |
C’est ma rengaine | Paroles : Lucienne Boyer, musique Fred Arlys | |
Que reste-t-il de nos amours ? | Paroles : Charles Trenet, musique : Léo Chauliac | 1942 |
Bonne nuit, mon amour, mon amant | Bruno Coquatrix, Fred Arlys - J. Poterat | 1943 |
Aussi simple que ça | Miarka (Marie) Laparcerie | |
Rêver | Paroles : René Rouzaud, Rachel Thoreau, Musique : Guy Luypaerts | 1945 |
De la Madeleine à l’Opéra | musique et paroles Georges Tabet | 1945 |
Mon cœur est un violon | Paroles de Miarka (Marie) Laparcerie, d’après un poème de Jean Richepin. Musique de Miarka (Marie) Laparcerie | 1945 |
Un air d’accordéon | Paroles : Henri Contet, Musique : P. Durand | 1946 |
Mon petit bal musette | E. Checkler - Georges Tabet | 1947 |
Le petit trottin ou une simple histoire | Paroles : André Hornez, Musique : Henri Bourtayre | 1947 |
La lettre à Nini | ||
Les mots nouveaux | ||
Le Relais des hirondelles | Paroles : Jean Lambertie, Lucienne Boyer. Musique : Pierre Arvay. Orchestre : Pierre Arvay | 1950 |
J’entends ta voix | Paroles : Jean Lambertie, Lucienne Boyer. Musique : Pierre Arvay. Orchestre : Pierre Arvay | 1950 |
Laissez-moi seule | Paroles : Jean Lambertie, Lucienne Boyer. Musique : Pierre Arvay. Orchestre : Pierre Arvay | 1950 |
Nuit bleue | Paroles : Lucienne Boyer. Musique : Franck Pourcel, Claude Normand. Orchestre : Pierre Arvay | 1950 |
Bibliographie
Gianni Lucini, Luci, lucciole e canzoni sotto il cielo di Parigi - Storie di Chanteuses nella Francia del primo Novecento), Novara, Segni e Parole, 2014, 160 p. (ISBN 978-88-908494-4-2)
Notes et références
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance N° 6/2533/1901, avec mentions marginales du mariage et du décès
- http://lhistgeobox.blogspot.com/2011/06/238-pierre-dac-tout-ca-ca-fait-1944.html
- Disque 78 tours, Que reste-t-il de nos amours ? - Colombe, Columbia (BF 68).
- Stéphane Offmann, Le Grand Charles, Éditions Albin Michel, Paris, 1998, (ISBN 978-2-226-23430-8), p. 1967.
Article connexe
- Georges Romanovitch a été son pianiste
Liens externes
- Discographie de Lucienne Boyer sur le site du compositeur Pierre Arvay
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