Monocorde
Le monocorde est un instrument de musique constitué d'une caisse de résonance et d'une corde unique séparée en deux parties par un chevalet mobile[1]. Il sert en particulier à comprendre les rapports de hauteurs entre les intervalles musicaux [2].


Histoire

Boèce attribue l'invention du monocorde en tant qu'instrument expérimental à Pythagore[réf. souhaitée], mais il existait probablement avant en Égypte[2].
Pythagore a fait la démonstration que la hauteur , du son est inversement proportionnelle à la longueur de la corde[réf. nécessaire]. De cette expérience, Pythagore tire les conclusions suivantes :
- En plaçant le chevalet au milieu de la corde tendue — donc, en divisant celle-ci en deux —, la corde en question donne l'octave supérieure du son initial. On obtient cette même note des deux côtés du chevalet.
- De la même façon, en plaçant le chevalet au tiers de la corde — donc, en divisant celle-ci en trois —, la corde en question donne alors le redoublement de la quinte supérieure du son initial (autrement dit, la « douzième supérieure »). De l'autre côté du chevalet, avec une longueur de , on obtient "tout naturellement" la quinte supérieure du son initial.
Théorie
En divisant la corde en intervalles égaux de 2 à 6 on obtient les principaux accords purs[2] :
- par 2 : c'est l'octave supérieure par rapport à la corde entière (rapport 2/1) ;
- par 3 : c'est la quinte (rapport 3/2) ;
- par 4 : c'est la quarte (rapport 4/3) ;
- par 5 : c'est la tierce majeure (rapport 5/4) ;
- par 6 : c'est la tierce mineure (rapport 6/5).
Soit la longueur de la corde, et sa fréquence ; Pythagore a donc remarqué[réf. nécessaire]que .
On remarque aussi que
Comme , la pratique arithmétique grecque fait noter les nombres rationnels plus grands que 1 comme 1 + X.
En posant , on obtient
d'où on déduit , la notation revient donc à nommer X, depuis X = 0 pour le do à X=1 pour le do de l'octave supérieur.
On déduit aussi :
et
Pour un donné, on voit que la corde est partagée en deux longueurs : et
Or
Par exemple, si la corde à vide donne un Do, le Sol a pour fréquence N = No (1 + 1/2). Il se joue donc avec la frette au [(1/2/(1+1/2)]=1/3 de la longueur).
Les sept notes de la gamme correspondaient à des rationnels "simples" et approximatifs d'une assonance.
Le tableau ci-après donne les valeurs X, encadrant 1+1/2 == 1+5/10(qu'on pourra réduire aisément) et les écarts (rapport de fréquences de deux notes consécutives) ; il apparaît que ces écarts ne sont évidemment pas constants, et il y a un problème à régler simplement l'écart entre les notes (l'écart musical , irrationnel, conduira à la crise majeure des mathématiques, appelée crise pythagoricienne).
Note | do | ré | mi | fa | sol | la | si | do | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
X | 0 | 1/8 | 1/4 | 1/3 | 1/2 | 2/3 | 7/8 | 1 | ||||||||
1 + X | 1 | 1 + 1/8 | 1 + 2/8 | 1 + 3/9 | 1 + 5/10 | 2 - 3/9 | 2 - 1/8 | 2 | ||||||||
Rapport | 1 | 9/8 | 5/4 | 4/3 | 3/2 | 5/3 | 15/8 | 2 | ||||||||
Ecarts | 9/8 | 10/9 | 9/8 | 10/9 | 9/8 |
Variétés actuelles de monocordes
- Đàn bầu (ou đàn độc huyền)
- Duxianqin
- Ichigenkin
- Monocorde à clavier
Notes et références
- Abromont 2001, p. 255
- Abromont 2001, p. 334
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Claude Abromont et Eugène de Montalembert, Guide de la théorie de la musique, Librairie Arthème Fayard et Éditions Henry Lemoine, coll. « Les indispensables de la musique », , 608 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-213-60977-5)
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