Paul Meurisse
Paul Meurisse, né le à Dunkerque et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un comédien français.
Nom de naissance | Paul-Gustave-Pierre Meurisse |
---|---|
Naissance |
Dunkerque, France |
Nationalité | Française |
Décès |
Neuilly-sur-Seine, France |
Profession | Acteur |
Films notables |
Le Dessous des cartes Les Diaboliques La Tête contre les murs La Vérité L'Armée des ombres Le Majordome Le Deuxième Souffle |
Biographie
Issu d'une famille de la petite bourgeoisie, il passe son enfance en Corse puis à Dijon. Après des études de droit à Aix-en-Provence, il devient clerc de notaire. Mais, attiré par le spectacle et doté d'une très belle voix, il monte à Paris participer à un radio-crochet qu'il gagne en 1936. Cela lui permet de débuter dans une revue au Trianon comme danseur et d'entamer un tour de chant dans des cabarets, interprétant de façon lugubre des chansons gaies. Pierre Dac le remarque et l'emmène en tournée. On peut voir un court extrait de son tour de chant dans 24 heures de perm', son premier film tourné en 1940, mais sorti en 1945.
Après avoir été mobilisé en 1939, il retourne sur scène et côtoie Maurice Chevalier. En , il crée aux côtés d'Édith Piaf, qui devient sa compagne jusqu'en 1942, Le Bel Indifférent de Jean Cocteau au théâtre des Bouffes-Parisiens. Par la suite, il se mariera successivement avec trois actrices : Michèle Alfa de 1942 à 1946, Micheline Cheirel de 1951 à 1955, et Micheline Gary de 1960 à sa mort en 1979.
Après quelques rôles secondaires, sa carrière cinématographique démarre véritablement en 1946 avec Macadam dans le rôle d'un voyou.
Acteur prolifique au cinéma, il est également un comédien de premier plan au théâtre. Il est pensionnaire de la Comédie-Française à partir de 1956, mais refusera de signer un contrat de sociétaire.
Il interprète la plupart de ses rôles avec la même élégance et le même flegme, tour à tour ironique ou inquiétant. De même que Jean Gabin ou Lino Ventura, il ne compose pas ses rôles, restant lui-même avec une affectation touchant parfois à l’autodérision comme dans L'Œil du Monocle.
L'un de ses meilleurs rôles, pour ne pas dire le meilleur, est celui du commissaire Blot dans Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville, débutant par un quasi-monologue époustouflant. On n'oubliera pas non plus sa brillante plaidoirie d'avocat faussement cynique, face aux non moins époustouflants Brigitte Bardot et son défenseur Charles Vanel, dans La Vérité, de Henri-Georges Clouzot... ni son « statut de Commandeur » humaniste et secret, à l'autorité naturelle, du rôle de Luc Jardie, sorte de Jean Moulin de L'Armée des ombres, de nouveau dirigé par Melville...
Paul Meurisse meurt d'une crise cardiaque le à sa sortie de scène où il jouait Mon père avait raison de Sacha Guitry[1]. Il est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.
Ses mémoires, Les Éperons de la liberté, paraissent peu de temps après sa mort.
Théâtre
- 1940 : Le Bel Indifférent de Jean Cocteau, théâtre des Bouffes-Parisiens
- 1941 : Trois jeunes filles nues, opérette en 3 actes, livret de Yves Mirande et Albert Willemetz, musique de Raoul Moretti, Théâtre Marigny[2]
- 1952 : La neige était sale de Georges Simenon, adaptation Frédéric Dard, mise en scène Raymond Rouleau, théâtre des Célestins
- 1953 : Le Coup de grâce de Joseph Kessel et Maurice Druon, mise en scène Jean Wall, théâtre du Gymnase
- 1954 : Un nommé Judas de Pierre Bost et Claude-André Puget, mise en scène Jean Mercure, Comédie-Caumartin
- 1955 : Un nommé Judas de Pierre Bost et Claude-André Puget, mise en scène [Jean Mercure, théâtre des Célestins
- 1955 : Orvet de et mise en scène Jean Renoir, théâtre de la Renaissance
- 1956 : Coriolan de William Shakespeare, mise en scène Jean Meyer, Comédie-Française
- 1958 : Domino de Marcel Achard, mise en scène Jean Meyer, Comédie-Française
- 1959 : L'Hurluberlu de Jean Anouilh, mise en scène Roland Piétri, Comédie des Champs-Élysées
- 1961 : L'Hurluberlu de Jean Anouilh, mise en scène Roland Piétri, théâtre des Célestins
- 1962 : La Foire d'empoigne de Jean Anouilh, mise en scène de l'auteur et Roland Piétri, Comédie des Champs-Élysées
- 1966 : Don Juan aux enfers de George Bernard Shaw, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre de la Madeleine
- 1967 : L'Escalier de Charles Dyer, mise en scène Claude Sainval, Comédie des Champs-Élysées, aux côtés de Daniel Ivernel (pièce qui inspirera La Cage aux Folles à Jean Poiret, dans une tournure plus... "gay")
- 1970 : Un sale égoïste de Françoise Dorin, mise en scène Michel Roux, théâtre Antoine
- 1972 : Un sale égoïste de Françoise Dorin, mise en scène Michel Roux, théâtre des Célestins
- 1972 : Le Directeur de l'Opéra de Jean Anouilh, mise en scène de l'auteur et Roland Piétri, Comédie des Champs-Élysées
- 1975 : Cher menteur de Jérôme Kilty, mise en scène de l'auteur, théâtre du Gymnase
- 1975 : L'Autre Valse de Françoise Dorin, mise en scène Michel Roux, théâtre des Variétés
- 1978 : Mon père avait raison de Sacha Guitry, mise en scène Jean-Laurent Cochet, théâtre Hébertot
Cinéma
- 1941 : Ne bougez plus de Pierre Caron : Hector
- 1941 : Montmartre-sur-Seine de Georges Lacombe : Paul
- 1942 : Défense d'aimer de Richard Pottier : Maxime Gavard
- 1942 : Mariage d'amour d'Henri Decoin : Robert
- 1943 : La Ferme aux loups de Richard Pottier : Furet
- 1945 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche
- 1945 : Marie la Misère de Jacques de Baroncelli : Édouard
- 1946 : L'Insaisissable Frédéric de Richard Pottier : Richard Fernay
- 1946 : Macadam de Marcel Blistène : Victor Ménard
- 1947 : La Fleur de l'âge de Marcel Carné (inachevé)
- 1947 : Inspecteur Sergil de Jacques Daroy : l'inspecteur Sergil
- 1947 : Monsieur Chasse de Willy Rozier : Moricet
- 1947 : Bethsabée de Léonide Moguy : le capitaine Lucien Sommerville
- 1948 : La Dame d'onze heures de Jean-Devaivre : Stanislas Octave Seminario, dit SOS
- 1948 : Le Colonel Durand de René Chanas : Le colonel Durand
- 1948 : Le Dessous des cartes d'André Cayatte : l'inspecteur Nansen
- 1948 : Manù il contrabbandiere de Lucio De Caro (version italienne du Dessous des cartes) : l'inspecteur Nansen
- 1948 : Sergil et le Dictateur de Jacques Daroy : l'inspecteur Sergil
- 1948 : Impasse des Deux-Anges de Maurice Tourneur : Jean, le malfaiteur
- 1948 : Scandale de René Le Hénaff : Steve Richardson
- 1949 : L'Ange rouge de Jacques Daniel-Norman : Pierre Ravignac
- 1949 : Dernière heure, édition spéciale de Maurice de Canonge : Dominique Coche
- 1950 : Agnès de rien de Pierre Billon : Carlos
- 1951 : Maria du bout du monde de Jean Stelli : Mathias
- 1951 : Ma femme est formidable d'André Hunebelle : lui-même
- 1951 : Vedettes sans maquillage, court métrage de Jacques Guillon : lui-même
- 1952 : Sérénade au bourreau de Jean Stelli : William A. Schomberg
- 1952 : Sergil chez les filles de Jacques Daroy : l'inspecteur Sergil
- 1953 : Je suis un mouchard de René Chanas : Bob Torquella
- 1955 : Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot : Michel Delasalle
- 1955 : Fortune carrée de Bernard Borderie : Mordhom
- 1955 : La Castiglione (La Contessa di Castiglione) de Georges Combret : Napoléon III
- 1955 : L'Affaire des poisons de Henri Decoin : l'abbé Guibourg
- 1957 : Jusqu'au dernier de Pierre Billon : Fredo Ricioni
- 1957 : L'inspecteur aime la bagarre de Jean-Devaivre : l'inspecteur Morice
- 1958 : Les Violents de Henri Calef : l'inspecteur Malouvier
- 1958 : Échec au porteur de Gilles Grangier : le commissaire divisionnaire Varzeilles
- 1958 : Le Septième Ciel de Raymond Bernard : Manuel Vila
- 1959 : Simenon, court-métrage de Jean-François Hauduroy : récitant
- 1959 : Guinguette de Jean Delannoy : le vicomte
- 1959 : La Tête contre les murs de Georges Franju : le docteur Emery
- 1959 : Marie-Octobre de Julien Duvivier : François-Renaud Picart
- 1959 : Le Déjeuner sur l'herbe de Jean Renoir : Étienne Alexis
- 1960 : La Française et l'Amour, sketch L'Adultère de Henri Verneuil : Jean-Claude Perret
- 1960 : La Vérité de Henri-Georges Clouzot : maître Eparvier
- 1961 : Le Jeu de la vérité de Robert Hossein : M. Portland
- 1961 : Les Nouveaux Aristocrates de Francis Rigaud : le père de Maubrun
- 1961 : Le Monocle noir de Georges Lautner : le commandant Théobald Dromard dit « Le Monocle »
- 1962 : Du mouron pour les petits oiseaux de Marcel Carné : M. Armand
- 1962 : Carillons sans joie de Charles Brabant : le capitaine de Lambérieux
- 1962 : L'Œil du Monocle de Georges Lautner : le commandant Théobald Dromard dit « Le Monocle »
- 1963 : Méfiez-vous, mesdames d'André Hunebelle : Charles Rouvier
- 1963 : L'assassin connaît la musique... de Pierre Chenal : Lionel Fribourg
- 1963 : Les Tontons flingueurs de Georges Lautner : le commandant Théobald Dromard dit « Le Monocle » (apparition finale, allusive mais distinguée, devant l'église Saint-Germain-de-Charonne, comme une citation de Lautner d'un de ses films aux autres)
- 1964 : Le Monocle rit jaune de Georges Lautner : le commandant Théobald Dromard dit « Le Monocle »
- 1965 : Quand passent les faisans d'Édouard Molinaro : Alexandre Larsan-Bellac
- 1965 : La Grosse Caisse d'Alex Joffé : M. Filippi
- 1965 : Le Majordome de Jean Delannoy : Léopold
- 1966 : Le congrès s'amuse (Der Kongreß amüsiert sich), de Géza von Radványi : le comte de Talleyrand
- 1966 : Moi et les hommes de quarante ans de Jacques Pinoteau : Alexandre Dumourier
- 1966 : Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville : le commissaire Blot
- 1969 : L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville : Luc Jardie
- 1970 : Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard : M. Kruger
- 1971 : Doucement les basses de Jacques Deray : l'évêque
- 1973 : Les Voraces de Sergio Gobbi : l'inspecteur Martino
- 1974 : Les Suspects de Michel Wyn : Laurent Kirchner
- 1975 : Le Gitan de José Giovanni : Yan-Kug
- 1976 : L'Éducation amoureuse de Valentin de Jean L'Hôte : Julien Blaise
Télévision
- 1956 : Un nommé Judas de Stellio Lorenzi : Judas
Box-office France
Films | Année | Entrées[3] |
---|---|---|
Macadam | 1946 | 2 742 018 |
Inspecteur Sergil | 1947 | 2 011 758 |
Bethsabee | 1947 | 3 498 990 |
Le dessous des cartes | 1948 | 1 412 157 |
Le Colonel Durand | 1948 | 1 169 441 |
La Dame d'onze heures | 1948 | 1 988 135 |
Dernière heure, édition spéciale | 1949 | 1 093 429 |
Les Diaboliques | 1955 | 3 681 871 |
L'Affaire des poisons | 1955 | 1 507 420 |
Jusqu'au dernier | 1957 | 1 244 915 |
Échec au porteur | 1958 | 1 212 023 |
La Tête contre les murs | 1959 | 609 007 |
Marie-Octobre | 1959 | 2 598 081 |
Le Déjeuner sur l'herbe | 1959 | 754 827 |
La Française et l'amour | 1960 | 3 056 736 |
La Vérité | 1960 | 5 694 993 |
Le Monocle noir | 1961 | 1 624 217 |
L'Œil du Monocle | 1962 | 1 254 646 |
Le Monocle rit jaune | 1964 | 1 345 908 |
Le Majordome | 1965 | 1 155 805 |
Quand passent les faisans | 1965 | 1 003 633 |
Le Deuxième Souffle | 1966 | 1 919 952 |
L'Armée des ombres | 1969 | 1 501 132 |
Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques | 1971 | 839 293 |
Doucement les basses | 1971 | 1 009 536 |
Les Suspects | 1974 | 234 552 |
Le Gitan | 1975 | 1 788 111 |
L'Éducation amoureuse de Valentin | 1975 | 541 395 |
Distinctions
- Croix du combattant ;
- Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafe France.
- Chevalier de la légion d'honneur[4]
Notes et références
- « Les évènements de l'année 1979 » (consulté le 19 décembre 2019)
- Yves Mirande et Albert Willemetz, Trois jeunes filles nues : programme, représentation du 12 avril 1941 au Théâtre Marigny, Paris, (lire en ligne).
- http://www.boxofficestory.com/box-office-paul-meurisse-c24437199
- Ina Actu, « 20h Antenne 2 du 19 janvier 1979 - Mort de Paul Meurisse | Archive INA », (consulté le 21 mai 2019)
Voir aussi
Bibliographie
- Olivier Barrot et Raymond Chirat, Noir et Blanc - 250 acteurs français du cinéma français 1930-1960, Paris, Flammarion, 2000, pp. 376-378.
Liens externes
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