Valery Larbaud
Valery Larbaud est un écrivain français, poète, romancier, essayiste et traducteur, né le à Vichy, ville où il est mort le . Il a écrit également sous les pseudonymes A.-O. Barnabooth, L. Hagiosy, X. M. Tourmier de Zamble.

Naissance | |
---|---|
Décès | Vichy |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Valery Nicolas Larbaud |
Surnom |
A.-O. Barnabooth L. Hagiosy X. M. Tourmier de Zamble |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Nicolas Larbaud (d) |
Membre de | |
---|---|
Distinctions |
Biographie
Valery Larbaud est l'unique enfant du pharmacien Nicolas Larbaud[1] , propriétaire de la source Saint-Yorre (cinquante-neuf ans à la naissance de son fils) et d’Isabelle Bureau des Étivaux (trente-huit ans)[2], fille d'un avocat et militant républicain de Gannat dont Nicolas Larbaud est un client et dont son fils reprend le prénom[3],[Note 1]. Il n’a que huit ans lorsque son père décède en 1889, à Vichy, à l’âge de soixante-sept ans. Élevé par sa mère et sa tante, il s’ouvre à la littérature. En 1895 il voyage au bord de la Méditerranée, son imagination restera imprégnée de ces paysages. Le jeune homme obtient à dix-sept ans, à la session de juillet 1898, le baccalauréat. Il obtient sa licence ès-lettres en 1908[4].
La fortune familiale (son père était propriétaire de la source Vichy Saint-Yorre[5]) lui assure une vie aisée qui lui permet de parcourir l’Europe à grands frais. Paquebots de luxe, Orient-Express, Valery Larbaud mène la vie d'un dandy[6], fréquente Montpellier l'hiver[7] et se rend dans les multiples stations thermales pour soigner une santé fragile dès ses jeunes années. Quand il revient à Vichy, il reçoit ses amis, Charles-Louis Philippe, André Gide, Léon-Paul Fargue et G. Jean-Aubry qui fut son biographe. Atteint d’hémiplégie et d’aphasie en novembre 1935[8], il passe les vingt-deux dernières années de sa vie, cloué dans un fauteuil, incapable de prononcer une autre phrase que : « Bonsoir les choses d'ici-bas ». Il sera durant ces années soigné avec dévouement par le professeur Théophile Alajouanine, spécialiste des aphasies, qui deviendra son ami et écrira sa biographie[9]. Ayant dépensé toute sa fortune, il doit revendre ses propriétés et sa bibliothèque de quinze mille volumes en 1948, en viager, à la ville de Vichy. Il y meurt en 1957, sans descendance. Il est inhumé au cimetière des Bartins.
En 1950, il adhère à l'Association des amis de Robert Brasillach[10]. Grand lecteur, grand traducteur, il s'était entouré de livres qu'il avait fait relier selon leurs langues : les romans anglais en bleu, les espagnols en rouge, etc.
Carrière littéraire
Larbaud écrit ses premières œuvres dès l'enfance. À sept ans, il rédige un poème malhabile titré "Misère du couperet", à 15 ans, il commence à rédiger son premier journal intime[11], et à dix-sept ans, alors qu'il revient de son voyage en Russie pour étudier au lycée Théodore-de-Banville, il écrit le Petit manuel d’idéal pratique où il prétend étudier un enfant, Milou, lequel représente « des troubles intérieurs et révoltes secrètes de l’enfance[12] ». Larbaud reviendra sur ces premiers textes dans son recueil Enfantines, plus tardif.
En décembre 1908, pour le prix Goncourt, Octave Mirbeau vote pour Poèmes par un riche amateur, que Larbaud a publiés sans faire connaître sa véritable identité[13]
Son roman Fermina Márquez, consacré aux amours de l'adolescence et souvent comparé au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier[14], obtient quelques voix au Goncourt en 1911.
Larbaud parle anglais, allemand, italien et espagnol. Il fait connaître les grandes œuvres étrangères : Samuel Butler, dont il est le traducteur, ainsi que James Joyce dont il est correcteur-superviseur pour la traduction d'Ulysse, laquelle, réalisée principalement par Auguste Morel à partir de 1924, continue jusqu'en 1929.
Liste des œuvres
(liste non exhaustive)
Les principaux textes de Valery Larbaud ont été rassemblés dans la collection « La Pléiade » des éditions Gallimard (un tome, 1957, réédition 1984).
Romans et nouvelles
- Fermina Márquez (1911)
- A.O. Barnabooth (1913) : journal fictif.
- Enfantines (1918)
- Beauté, mon beau souci... (1920)
- Amants, heureux amants (1921)
- Mon plus secret conseil... (1923)
- Allen (1927)
- Jaune bleu blanc (1927) : ensemble de nouvelles, notes et poésies
- Caderno (1927), illustré par Mily Possoz
- La Rue Soufflot, romance pour l'éventail de madame Marie Laurencin, (1943)
- Une Nonnain, (1946), frontispices et bandeaux de Maurice Brianchon
- Le Vaisseau de Thésée, (1946), frontispices et bandeaux de Maurice Brianchon
- Portrait d'Éliane à quatorze ans (1944)[15]
- 200 chambres, 200 salles de bains, illustré de 10 gravures au burin par Jean Émile Laboureur, La Haye, J. Gondrexon éditeur, 1927 ; réédition Éditions du sonneur (2008)
Poésies
- Poèmes par un riche amateur (1908)
Les Poésies de A. O. Barnabooth, 1913
- Dévotions particulières (1941)
- Ode à une blanchisseuse (1949)
Essais
- Ce vice impuni, la lecture. Domaine anglais (1925) : ensemble d'études sur la littérature anglophone réunies par Valery Larbaud lui-même
- Notes sur Racan (1928)
- Aux couleurs de Rome (1938)
- Ce vice impuni, la lecture. Domaine français (1941)
- Questions militaires (1944)
- La Modernisation de l'orthographe des textes anciens (1944)
- Chez Chesterton (1949)
- Sous l’invocation de saint Jérôme (1944)
Correspondance
- Lettres à André Gide (1948)
Publications posthumes : journal et correspondance
- Journal, 1931-1932, D'Annecy à Corfou, texte établi par Claire Paulhan et Patrick Fréchet, introduction de Patrick Fréchet, Éditions Claire Paulhan, 1998.
- Journal 1934-1935, Valbois - Berg-Op-Zoom - Montagne Ste Geneviève, texte établi par Claire Paulhan et Patrick Fréchet, introduction de Claire Paulhan, Éditions Claire Paulhan, 1999.
- Journal, édition définitive, texte établi, préfacé et annoté par Paule Moron, Paris, Gallimard, 2009.
- Du navire d'argent, (2003)
- Notes pour servir à ma Biographie (an uneventful one), notes et postface de Françoise Lioure, Éditions Claire Paulhan, 2006.
- Valery Larbaud & A.A.M. Stols, Correspondance (1925-1951), édition établie et annotée par Christine et Marc Kopylov, introduite par Pierre Mahillon, Éditions des Cendres, 1986.
- Valery Larbaud & Jacques Rivière, Correspondance 1912-1924, édition établie, annotée et introduite par Françoise Lioure, Éditions Claire Paulhan, 2006.
Hommages
- Le prix Valery-Larbaud, créé en 1967, est décerné en mai ou en juin à Vichy ; il est attribué à l'auteur d'un livre « que Larbaud aurait aimé lire », par l'Association internationale des Amis de Valery Larbaud.
- La médiathèque Valery-Larbaud de Vichy a été ouverte en 1985. Elle conserve son mobilier et sa riche bibliothèque personnelle (reliures marquées « VL »), et y organise des visites.
- Une stèle en l'honneur de l'écrivain a été érigée dans le square Planchon, qu'il affectionnait tout particulièrement, à Montpellier le 15 mai 1993.
- Depuis 1993, existe une rue Valery-Larbaud dans le 13e arrondissement de Paris.
- Le lycée professionnel Valery-Larbaud, situé à Cusset (commune limitrophe de Vichy), a été inauguré en janvier 2000.
Notes
- Son prénom s'écrit Valery, et non sous la forme plus répandue Valéry, avec un accent. Valery Larbaud porte le prénom de son grand-père maternel, Valery Bureau des Étivaux, avocat à Gannat. À propos de l'absence d'accent, il écrira dans Des prénoms féminins :
« Jean a sa Jeanne et même Paule a sa Paule et sa Paulette. Mon prénom avec un égoïsme masculin qui me désole refuse de se mettre au féminin. Pour tant de Valéries qu'il y a dans le monde, pas une Valerie (sans accent sur l'e). Condamné au célibat à perpétuité, Valery ne trouvera jamais sa « moitié d'orange ». »
Références
- Monique Kuntz, Valery Larbaud, 1881-1957, Bibliothèque nationale, 1981, p. 1.
- Encyclopædia Britannica, « Valery-Nicolas Larbaud » ; base Léonore.
- Nicole Périchon, Vichy de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, , 192 p. (ISBN 978-2-8138-0058-9), p. 7.
- G. Jean-Aubry, Valéry Larbaud: sa vie et son œuvre d'après des documents inédits, Volume 1, Éditions du Rocher, 1949, p. 128.
- Béatrice Mousli, Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p.544.
- Béatrice Mousli, op. cit., p. 113.
- François-Bernard Michel, « Un Montpelliérain singulier : Valery Larbaud », Académie des sciences et lettres de Montpellier, séance du 8 juin 2009, pp. 241-242.
- Roger Grenier, Colloque Valery Larbaud et la France : Paris-Sorbonne, le 21 novembre 1989, Presses univ. Blaise Pascal, 1990, p. 7.
- Roger Grenier, op. cit., p. 18.
- Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 397.
- Valery Larbaud, Journal, édition définitive, Paris, Gallimard, , 1616 p. (ISBN 9782070756957), p. 11
- Nelly Chabrol-Gagne, « Les représentations de l'intime en littérature jeunesse », Cahiers Valery Larbaud n°43, (ISSN 0301-8776, lire en ligne)
- Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, Volume 6, Partie 1, Albin Michel, 1988, p. 322.
- Maaike Koffeman, Entre classicisme et modernité : La Nouvelle Revue française dans le champ littéraire de la belle époque, Rodopi, 2003, p. 237.
- Ouvrage publié dans la clandestinité, à Amsterdam, orné de quatre dessins de Salim coloriés à la main, imprimé en Perpetua à cinquante-cinq exemplaires. (Dirk De Jong, Bibliographie des Éditions Françaises clandestines, E.A.M. Stols, La Haye, 1947
Bibliographie
- Les Cahiers des Amis de Valery Larbaud rassemblent annuellement des études consacrées à l'écrivain:
- Marcel Laurent, « Fermina Márquez » et « Enfantines » de Valery Larbaud, autoédition, 1981 (notice BnF no FRBNF34722662)
- José Cabanis, Dieu et la NRF – 1909-1949, Gallimard, 1994, chapitre « Dialogue avec Gide – Larbaud, Du Bos, Altermann, Schlumberger »
- Anne Chevalier (dir.), Cahier Larbaud, Éditions de l'Herne, Cahiers de l'Herne, no 61, Paris, 1992, 388 p. (ISBN 9782851970763)
Voir aussi
Liens externes
- Université McGill : le roman selon les romanciers. Recensement et analyse des écrits non romanesques de Valery Larbaud.
- 1er mars 1910 / Début de la publication de Fermina Márquez.
- 2 février 1957 / Mort de Valery Larbaud.
- Œuvres de Valery Larbaud (domaine public au Canada).
Bases de données
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : Brockhaus Enzyklopädie • Enciclopedia italiana • Encyclopædia Britannica • Encyclopædia Universalis • Encyclopédie Treccani • Gran Enciclopèdia Catalana • Swedish Nationalencyklopedin
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- (en + nl) RKDartists
- Ressource relative à la littérature :
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative au spectacle :
- Portail de la littérature française
- Portail de la poésie
- Portail de l’Allier et du Bourbonnais