Vuk Stefanović Karadžić
Vuk Stefanović Karadžić (prononcé en français : /vuk stefanovitʃ kaʁadʒitʃ/, en serbe cyrillique Вук Стефановић Караџић), né le à Tršić en Serbie et mort le à Vienne, est un écrivain et un linguiste serbe. Il est le principal réformateur de la langue littéraire serbe.

Maire de Belgrade |
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Naissance | |
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Décès |
(à 76 ans) Vienne |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Вук Стефановић Караџић |
Nationalités | |
Activités |
Linguiste, historien, traducteur, écrivain, traducteur de la Bible, diplomate, сollecteur de contes, anthropologue |
Conjointe |
Ana Karadžić (d) |
Enfants |
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Domaines | |
Religion | |
Membre de |
Académie royale des sciences de Prusse Académie des sciences de Russie Société de lettres serbe (d) (- |
Influencé par |

Jeunesse
Vuk Stefanović Karadžić est le seul enfant à avoir survécu à ses six autres frères et sœurs, d'où son prénom de VUK, qui signifie loup en serbe. Ayant appris à lire au monastère de Tronoša, il était largement autodidacte. Il prit part aux insurrections serbes, à partir de 1804 contre les abus des Janissaires, puis contre le pouvoir ottoman, et nous en a laissé un compte rendu détaillé.
Œuvre linguistique
Karadžić est l'auteur de la fameuse formule — « Écris comme tu parles » (Пиши како говориш) — slogan qui anima la réforme de la langue littéraire serbe. Celle-ci était encore une variante du vieux slavon, la langue liturgique des Slaves orthodoxes, fondée sur un vieux dialecte slave médiéval et diffusée par les disciples de Cyrille et Méthode, que la majorité du peuple ânonnait dans les églises mais comprenait très peu et ne lisait pas. Avec l'aide du linguiste slovène Jernej Kopitar, à Vienne, Karadžić mit sur pied une langue littéraire serbe moderne en réformant l'alphabet cyrillique utilisé par les Serbes, suivant le principe phonétique « un son - une lettre », seule la longueur des voyelles n'étant pas reproduite. Cela la rapprocha considérablement de la langue du peuple, plus spécifiquement d'un dialecte utilisé en Herzégovine orientale.
Cette réforme influença également le choix d'une langue littéraire croate, qui s'écrivait en caractères latins, et où chaque lettre latine avait sa contrepartie en cyrillique, et réciproquement. Karadžić fut en effet, avec Đuro Daničić, l'un des signataires de l'Accord de Vienne de 1850 qui, encouragé par les autorités autrichiennes, jeta les fondations du futur langage commun serbo-croate, dont différentes variantes sont parlées en Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Croatie aujourd'hui. Cette correspondance entre les deux langues permet désormais d'écrire aussi le serbe en caractères latins, pratique qui, en 1967, rendait certains intellectuels croates inquiets pour la survie d'une langue croate distincte, en Yougoslavie.
C'est pourquoi l'usage français, qui était au début du XXe siècle de transcrire le serbe comme on transcrit le russe, est d'écrire de plus en plus dans l'orthographe d'origine, même si c'est aux dépens d'une prononciation correcte — aujourd'hui, à défaut de signes diacritiques, on écrit en français « Vuk Stefanovic Karadzic », alors qu'il y a cent ans, on le transcrivait « Vouk Stefanovitch Karadjitch ».
Une autre formule fameuse de Karadžić était « Serbes, tous et partout » (Срби сви и свуда), titre d'un texte publié en 1849 où il affirmait que tous les locuteurs du parler chtokavien étaient des Serbes, uniquement divisés par la religion, les invitant à s'unir à l'exemple des Albanais qui, en dépit du système ottoman du millet, furent le seul peuple des Balkans à réaliser leur unité nationale par rapport à la langue, sans distinction religieuse.
Bien qu'il y eût une division ultérieure des catholiques, des orthodoxes et des musulmans employant le parler chtokavien, la motivation de Karadžić, en écrivant ce texte, était uniquement animée d'un sentiment fraternel, l'antagonisme divisant aujourd'hui les Slaves du sud n'existant pas à cette époque.
En 1834, il fut invité à Cetinje pour livrer à l'assemblée des clans, son alphabet et sa réforme de la langue. Les deux hommes de cultures devinrent amis. Vuk respectait la culture du prince-évêque Petar II Petrović-Njegoš, qui était en totale contradiction avec la rudesse de Miloš Ier Obrenović qu'il avait aussi rencontré à plusieurs reprises au cours de son séjour à la cour de Serbie.
Bibliographie
- Mala prostonarodna slavenoserbska pјesnarica. Vienne, 1814. Compilation de poèmes populaires serbes.
- Pismenica srpskoga jezika, Vienne, 1814. La première grammaire de la langue serbe, que Jacob Grimm traduisit en allemand.
- Srpski rјečnik, Vienne, 1818 (2e édition augmentée à Vienne en 1852). Dictionnaire du serbe avec traductions en allemand et en latin, et de nombreuses notes historiques et ethnographiques.
- Srpske narodne pјesme, Leipzig et Vienne 1823-33, en quatre tomes (2e édition augmentée à Vienne en 1841). C'est cette collection exemplaire de poèmes populaires serbes qui attira pour la première fois l'attention sur l'auteur, y compris à l'étranger
- Srpske pjesme iz Hercegovine, Vienne, 1866. Compilation de poèmes serbes d'Herzégovine, traduite en plusieurs langues.
- On peut encore mentionner sa traduction du Nouveau Testament (Novi zavjet) en serbe contemporain, publiée à Vienne en 1847.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- La culture serbe dans les livres: biographies de Vuk Karadzic
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- (en) « Vuk Stefanović Karadžić », sur Find a Grave
- (sr) La fondation de Vuk
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