William de la Pole
William de La Pole ( à Cotton, dans le Suffolk[1] – meurt au large de Calais le ), comte, puis titré marquis, puis titré duc de Suffolk, est un des grands capitaines anglais de la guerre de Cent Ans.
William de la Pole | ||
![]() L'exécution de William de La Pole | ||
Titre | duc de Suffolk (1448 - 1450) |
|
---|---|---|
Autre titre | comte (1415) puis marquis de Suffolk (1444) comte de Pembroke (1447) |
|
Conflits | Guerre de Cent Ans | |
Faits d'armes | Siège de Montargis Siège d'Orléans Bataille de Jargeau |
|
Autres fonctions | Connétable de Wallingford | |
Biographie | ||
Dynastie | Famille de la Pole | |
Surnom | Jackanapes | |
Naissance | Cotton (Suffolk) |
|
Décès | (à 53 ans) La Manche |
|
Père | Michael de la Pole | |
Mère | Katherine de Stafford | |
Conjoint | Alice Chaucer | |
Enfants | John de la Pole | |
![]() | ||
De La Pole est quelquefois appelé dans les chroniques de l'époque « William de La Poole », aussi dit « Guillaume de La Poule, comte de Suffort »[2].
Biographie
Fils de Michael de La Pole, 2e comte de Suffolk et Catherine, fille d'Hugh, 2e comte de Stafford, il est petit-fils de Michael de La Pole, 1er comte de Suffolk, chancelier d'Angleterre et l'arrière-petit-fils de William de La Pole, marchand de laine et financier.
Il est sérieusement blessé lors du siège d'Harfleur (1415) au cours duquel son père est tué[3]. Quelques mois plus tard, son frère aîné, Michael de La Pole, est tué à la bataille d'Azincourt et c'est William qui lui succède. En 1427, il tente de prendre Montargis, mais l'arrivée de l'armée française commandée par Dunois le contraint à lever le siège[4]. Il commande les forces anglaises conjointement avec les comtes de Salisbury et de Shrewsbury lors du siège d'Orléans[5] en 1428. Le , il est pris lors de l’assaut contre Jargeau par un gentilhomme, Guillaume Renault, qu'il adoube sur le champ de bataille pour ne pas subir la honte d'être pris par un simple écuyer[6]. Il restera prisonnier de Charles VII pendant trois ans[7].
Libéré en 1431, il devient l'allié d'Henri Beaufort contre Humphrey de Gloucester dans sa lutte pour le pouvoir ; Beaufort est pour une trêve avec la France. Suffolk négocie[8] le mariage d'Henri VI avec Marguerite d'Anjou en 1444. Comme récompense, le roi l'élève au rang de marquis. À la même époque, il épouse Alice Chaucer, petite-fille du poète Geoffrey Chaucer. En 1434, il devient seigneur de Wallingford.
En février 1447, il fait arrêter l'oncle du roi, Humphrey de Gloucester. En avril, après la mort d'Henri Beaufort, il est le véritable maître du pouvoir, dirigeant l'Angleterre au nom du faible et influençable Henri VI[9]. Celui-ci le nomme lord-chambellan, amiral d'Angleterre et son titre de comte de Suffolk est élevé en duché.
Mais il est déjà en perte de popularité auprès du Parlement et des autres barons. Un traité secret cédant le Maine à la France lui met à dos une bonne partie du public anglais[10]. La perte de la Normandie en 1450 est la goutte qui fait déborder le vase. Le 28 janvier, il est arrêté et emprisonné à la Tour de Londres[11]. Il est banni pour cinq ans mais son bateau l'emmenant en France est intercepté par une bande de soldats mécontents appartenant au duc d'Exeter qui le condamnent à mort et le décapitent[12] le .
Son héritier, John de La Pole, rallié aux York, sera restauré en tant que 2e duc de Suffolk en 1463.
Notes et références
- D'après Napier, pp. 47, 64–5.
- Jean Alexandre C. Buchon, Chronique et procès de la pucelle d'Orlèans, Verdière, 1827, p. 287
- D’après Napier, p. 48.
- G. Millon de Montherlant, Le siège de Montargis en 1427, Revue des Questions historiques, 1898
- D’après les Chroniques d’E. de Monstrelet, vol. IV, p. 360 ; et Ramsay, vol. I, p. 384
- Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Champion, (lire en ligne)
- D’après les Chroniques du Mont Saint-Michel, i, note de la p. 156 ; et Napier, op. cit., p. 317.
- D’après Stevenson, i. 67–79, vol. ii. pt. i. Préface pp. xxxvi–xxxviii; et Ramsay, op. cit., vol. II, pp. 58–60
- D’après Basin, i. 187, 190; et Escouchy, i. p. 115;
- D’après Gascoigne, Loci e Libro Veritatum, pp. 190, et 204–5 ; et Ramsay, op.cit., vol. II, p. 62
- D’après les Rolls of Parliament, v. 176–177
- Cf. Ramsay, op. cit., vol. II, p. 121; le recueil des Paston Letters, vol; I, p. 125; et Gascoigne, op. cit., p. 7
Bibliographie
- Edgar Trevor Williams, Christine Stephanie Nicholls, The Dictionary of national biography, Oxford University Press, (ISBN 0-19-865207-0, lire en ligne), p. 1178
- Douglas Richardson, Plantagenet ancestry: a study in colonial and medieval families., Baltimore, Genealogical Publishing Co., (ISBN 0-80631-750-7), p. 945
- Henry Alfred Napier, Historical Notices of the Parishes of Swyncombe and Ewelme, James Wright, , xxi + 454 p., relié avec 21 ill. en plein-texte, 39 planches
- Enguerrand de Monstrelet, Chroniques, Paris, Verdière, , 8 vol. in-octavo
- James Henry Ramsay, Lancaster and York: a century of English history (A.D. 1399-1485), Oxford, Clarendon press, (réimpr. 2002 par Elibron Classics), 702 p.
- Anon. (comm. et notes de Siméon Luce), Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Paris, Firmin Didot, 1879-1883, XXIII+322 soit 348 p.
- Gascoigne, Loci e Libro Veritatum, James E. Thorold Rogers, M. P., , 346 p. (lire en ligne)
- Thomas Basin, Histoire de Charles VII, Paris, Les Belles Lettres, (réimpr. éd. et trad. Charles Samaran)
- Mathieu d'Escouchy, Chronique, Paris, G. Du Fresne de Beaucourt pour la Société de l'histoire de France, (lire en ligne)
- Portail du Moyen Âge tardif
- Portail de l’Angleterre