Alcazar (Marseille)
L'Alcazar est une ancienne salle de spectacle, aujourd'hui bibliothèque municipale à vocation régionale, située sur le cours Belsunce, près de la Canebière, à Marseille.
.jpg)
Type |
café-concert théâtre music-hall cinéma |
---|---|
Lieu |
cours Belsunce Marseille |
Coordonnées | 43° 17′ 56″ nord, 5° 22′ 36″ est |
Inauguration | 10 octobre 1857 |
Fermeture | 9 août 1966 |
Capacité | 2000 |
Anciens noms | Alcazar-Lyrique |
Direction |
Étienne Demolins Louis Mollaret Léon Doux Paul-François Esposito Justin Milliard Robert Trébor Jean Renzulli et Albert Féraud |
Alcazar | |
Présentation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 17′ 56″ nord, 5° 22′ 36″ est |
Pays | ![]() |
Ville | Marseille |
Adresse | 58 cours Belsunce |
Fondation | 30 mars 2004 |
Informations | |
Site web | http://www.bmvr.marseille.fr/ |
Historique
L'Alcazar-Lyrique ouvre ses portes le . La salle est décorée en « fantaisie mauresque » par son propriétaire Étienne Demolins, en référence à l’Alhambra de Grenade. La salle peut accueillir 2 000 personnes, qui peuvent s'attabler pour suivre le spectacle en buvant et fumant. Au-dessus de la salle, des galeries s'étagent jusqu'au poulailler resté célèbre. Des fêtes nocturnes et des spectacles d’été se déroulent dans le jardin. Dans les années 1860, l’Alcazar assoit sa réputation en accueillant les artistes locaux mais également les célébrités parisiennes. Son public ne tarde pas à acquérir une réputation d'exigence[1]. De 1868 à 1890, l'Alcazar est un haut lieu de la pantomime à Marseille, d'abord avec Charles Deburau (jusqu'en 1871), puis Louis Rouffe (de 1874 à 1885) et enfin Séverin (Séverin Cafferra, dit) jusqu'à son départ à Paris[2].
Le , un incendie se déclare et détruit le théâtre, mais sans faire aucune victime. La salle rouvre ses portes 4 mois plus tard. Le , l'Alcazar subit une rénovation au cours de laquelle est créée la porte d'entrée surmontée d'une marquise, toujours visible aujourd'hui et classée aux Bâtiments de France.
Plusieurs artistes célèbres du XXe siècle y font leurs débuts, tels que Yves Montand ou Tino Rossi, ou s'y révèlent comme Dalida, Maurice Chevalier, Félix Mayol ou encore Fernandel, mais tous n'ont pas cette chance, le public marseillais ayant la réputation d'être impitoyable[1],[3]. La salle est reconvertie en cinéma au début des années 1930.
Fermée durant la Seconde Guerre mondiale, elle connaît un regain d'activité à la Libération, mais concurrencée par la télévision à la fin des années 1950, elle connait une première faillite en 1964 avant de fermer définitivement ses portes le et d'être rachetée par un marchand de meubles, n'offrant au public que les restes d'une enseigne décrépie de type Art nouveau.
Reconversion
Le , l'Alcazar rouvre ses portes sous la forme d'une bibliothèque municipale à vocation régionale (BMVR) en remplacement de la bibliothèque Saint-Charles. Le projet des architectes Adrien Fainsilber et Didier Rogeon, élaboré en conformité avec la loi du 12 juillet 1985, dite loi MOP, décline ainsi sa « mission de base »[4] :
« Construire une grande bibliothèque dans le secteur protégé du centre historique de Marseille, c’est créer un événement architectural important ; un édifice facilement identifiable qui reflète la spécificité, la modernité et la haute technologie de son contenu. La lumière naturelle inonde la rue intérieure ; une verrière la couvre sur toute sa longueur ; des brise-soleil la protègent et diffusent la lumière de manière indirecte. »
La presse salue l'événement, notant que « sur les 12 BMVR de France, c'est la plus grande en surface publique »[5],[6].
Difficultés
Depuis , des mouvements de grève tentent d’alerter sur le manque de moyens et d’effectifs[7],[8]. Sa gestion et la main-mise du syndicat FO sont décriées[7].
Références
- Jacques Cheyronnaud, « Mémoires vives de l’Alcazar de Marseille (1857-1966) », AIBM, Lyon CNSMD, (consulté le 5 juin 2010), p. 12
- Pierre Echinard, Louis Rouffe et l'école marseillaise de pantomime dans la deuxième moitié du XIXe siècle, in : Théâtre et spectacles hier et aujourd'hui, Époque moderne et contemporaine, Actes du 115e congrès national des sociétés savantes (Avignon 1990), CTHS Paris 1991, p. 547-560, (ISBN 2-7355-0220-1)
- Fantastique d’un lieu têtu, l’Alcazar de Marseille. AIBM. Compte-rendu des journées professionnelles 24-25 avril 2006. Lyon
- (en) Adrien Fainsilber, « AFA Ateliers » (consulté le 16 juin 2010)
- Marseille l'Hebdo, 19 mai 2004.
- Revue de presse janvier 2003/février 2004 (sélection), L'Alcazar-BMVR de Marseille
- Louise Fessard et Benoît Gilles (Marsactu), « A Marseille, les bibliothèques sont le symbole d’une gestion à la dérive », sur Mediapart (consulté le 17 mars 2019)
- « « A Marseille, on laisse pourrir les bibliothèques » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le 17 mars 2019)
Voir aussi
Bibliographie
Pierre Echinard, "Vie et mort de l'Alcazar" (p. 54 à 77), in Revue Marseille, no 204 "L'Alcazar à livre ouvert",
Liens externes
- Site officiel de la bibliothèque
- L'Alcazar sur Marseille.com, .
- Marion Degueurse Giuliani, Attractivité et monumentalité. L'exemple de la BMVR de l'Alcazar de Marseille, mémoire d'études, Villeurbanne, ENSSIB, 2008.
- Portail de Marseille
- Sciences de l’information et bibliothèques