Charles Messier
Charles Messier, né à Badonviller le et mort à Paris le , est un astronome français, éminent chasseur de comètes. Il est renommé pour avoir créé le fameux catalogue d'objets du ciel profond portant son nom.

Naissance |
Badonviller (France) |
---|---|
Décès |
Paris (France) |
Nationalité | Français |
Domaines | Astronomie |
Institutions | Membre de l'Académie des sciences |
Renommé pour |
Catalogue de Messier M27 M51 Galaxie d'Andromède |
Distinctions |
Chevalier de la Légion d'honneur L'astéroïde (7359) Messier Cratère lunaire |
Signature

Biographie
Charles Messier est le dixième d'une grande famille de douze enfants. Il naît le 26 juin 1730 à Badonviller dans une maison dont l'adresse actuelle est le 16 de la rue du Maréchal Foch. Ses parents, Nicolas Messier (1682-1741) et Françoise née Grandblaise (?-1765), sont d'un milieu modeste. Son père est administrateur dans la principauté de Salm-Salm dans les Vosges.
Il travaille avec Joseph-Nicolas Delisle à l'observatoire de l'Hôtel de Cluny de 1758 à 1805. Il y habitera depuis son mariage en 1771 jusqu'à sa mort. Malheureusement, son épouse décède en couches et leur fils peu après, ce qui l'engage à se consacrer entièrement à ses travaux [1].
Charles Messier étudie scrupuleusement 44 comètes et en découvre 20 entre 1760 et 1801 — parfois conjointement avec d'autres astronomes parmi lesquels figurent Pierre Méchain et Alexis Bouvard. Il collabore notamment avec son ami Bochart de Saron (1730-1794), conseiller puis président au parlement, un fervent mathématicien qui calcule pour lui la trajectoire des comètes d'après ses observations [2].
Du au , Messier découvre douze comètes : C/1763 S1 (Messier), C/1764 A1 (Messier), C/1766 E1 (Messier), C/1769 P1 (Messier), D/1770 L1 (Lexell), C/1771 G1 (Messier), C/1773 T1 (Messier), C/1780 U2 (Messier), C/1785 A1 (Messier-Méchain), C/1788 W1 (Messier), C/1793 S2 (Messier) et C/1798 G1 (Messier).
Le , il est un des co-découvreur de la grande comète C/1771 A1.
Il observe (2) Pallas le 6 avril 1779, 23 ans avant sa découverte, note sa position et pense qu'il s'agit d'une étoile[3].
Le , il est le co-découvreur, avec Pons, Méchain et Bouvard, de la comète C/1801 N1 (Pons).
Louis XV l'appelait « le furet des comètes ». Il devient membre de l'Académie des sciences en 1778.
Il faut cependant reconnaître que la renommée de Charles Messier est avant tout issue de son catalogue de 110 objets du ciel profond d'aspect diffus (amas stellaires et nébuleuses au sens de l'époque), catalogue qu'il produisit à l'intention des chercheurs de comètes afin d'éviter toute confusion avec ces objets fixes mais encore étranges. La première édition parait en 1774 et répertorie 45 "nébuleuses", la meilleure version datée de 1781 en compte 103 (auxquelles 7 autres seront encore ajoutées, jusqu'en 1966) [4]. Aujourd'hui, ce catalogue n'est pas tant utilisé par le chasseur de comètes que par l'astronome amateur désireux d'avoir un aperçu des objets les plus spectaculaires qu'il pourra trouver dans le ciel nocturne. Il répertorie en effet la plupart des amas, nébuleuses et galaxies les plus brillants du ciel boréal et, dans une moindre mesure, austral.
Sur ses vieux jours, Charles Messier a finalement été honoré quand Napoléon lui-même, en 1806, lui présente la Croix de la légion d'honneur. En retour, Messier perd une partie de sa réputation scientifique à cause d'un mémoire vouant la grande comète de 1769 à l'empereur, né cette année-là[5].
Il meurt à Paris le 12 avril 1817, à l'âge de 86 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (11e division) à Paris[6]. Sa tombe a été récemment sauvée de l'oubli.

Le canal Messier au sud du Chili, l'astéroïde (7359) Messier et un cratère lunaire de 11 km ont été nommés en son honneur.
Principales découvertes et travaux
- 1764 : la nébuleuse de l'Haltère (M27) ;
- 1764 : la galaxie d'Andromède M31
- 1773 : la galaxie des Chiens de chasse (M51) ;
- 1781 : la galaxie principale de l'amas de la Vierge (M87 alias Virgo A).
La bibliothèque de l'Observatoire de Paris conserve un fonds Messier numérisé (voir en ligne) et notamment :
- les observations célestes faites à Paris à l'Hôtel de Cluny de 1753 à 1756 (voir en ligne)
- le journal des observations astronomiques faites à l'Observatoire de la Marine de 1757 à 1760 (voir en ligne)
- une table des positions de la comète de 1770 (voir en ligne)
Hommages
- (7359) Messier, astéroïde.
Article connexe
Notes et références
- Suzanne Débarbat (d'après J.P. Philbert, "Le Furet des comètes, Charles Messier", Ed. Pierron, 2000.), « Messier et l'observatoire de la Marine », L'Astronomie, octobre 2017, n° 109, p. 34-37
- Suzanne Débarbat (article cité), d'après Cassini IV : Mémoires pour servir à l'histoire des sciences, volume III (Eloge de Saron).
- « Charles Messier, premier observateur de l’astéroïde Pallas - Ciel & Espace », sur www.cieletespace.fr
- Danielle Briot, « Le catalogue de Messier hier et aujourd'hui », L'Astronomie, octobre 2017, n° 109, p. 38-43
- (en) Maik Meyer, « Charles Messier, Napoleon, and Comet C/1769 P1 », International Comet Quarterly, , p. 3, 4, 5, 6 (ISSN 0736-6922, lire en ligne)
- Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 250
Liens externes
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- (en) Notice biographique
- Fonds Charles Messier, numérisé par la Bibliothèque de l'Observatoire de Paris
- Charles Messier, exposition virtuelle de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'Observatoire de Paris
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