Coupe du monde de football de 1966
La Coupe du monde de football de 1966 est la huitième édition de la Coupe du monde de football. Elle se tient du 11 au en Angleterre et voit le sacre de l'équipe hôte.

Sport | Football |
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Organisateur(s) | FIFA |
Édition | 8e édition |
Lieu(x) |
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Date | du 11 au [1] |
Participants | 16 équipes nationales[1] |
Épreuves | 32 rencontres |
Affluence | 1 614 677 (moy : 50 458)[1] |
Site web officiel | FIFA |
Tenant du titre |
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Vainqueur |
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Finaliste |
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Troisième |
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Buts | 89 (moy : 2,78)[1] |
Meilleur joueur |
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Meilleur(s) buteur(s) |
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Meilleur(s) passeur(s) |
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Cette Coupe du monde est restée dans les mémoires pour de célèbres faits de jeu : tout d'abord, lors du match Portugal-Brésil, l'agression de João Morais sur Pelé, qui le blesse sévèrement et met un terme à sa Coupe du monde ainsi qu'à celle de son équipe, qui était double tenante du titre. Ensuite, le fameux but validé de Geoffrey Hurst à la 100e minute de la prolongation de la finale Angleterre-Allemagne, qui fera couler beaucoup d'encre, et qui permet à l'équipe hôte de passer devant au score 3-2 et de le rester jusqu'au bout : le ballon ayant frappé la barre transversale avant de retomber sur la craie, on n'a jamais su, jusqu'à nos jours, s'il avait ou non franchi la ligne de but. L'Angleterre s'impose finalement 4-2 et gagne la seule Coupe du monde de son histoire. Geoffrey Hurst ayant inscrit deux autres buts, il reste le seul joueur à avoir réalisé un hat-trick lors d'une finale de Coupe du monde.
Préparation de l'événement
Désignation du pays organisateur
Trois pays européens sont candidats à l'organisation de la Coupe du monde 1966 : l'Angleterre, Allemagne de l'Ouest et l'Espagne. Les Espagnols retirent leur candidature avant le vote qui a lieu à Rome le . Celui-ci attribue la compétition aux Anglais à 34 voix contre 27 pour les Allemands.
Pour la huitième édition du Mondial du ballon rond, le football revient à ses racines, là où il est né sous sa version moderne un siècle plus tôt[1].
Disparition du trophée
Quelques mois avant la compétition, le trophée Jules-Rimet récompensant l'équipe championne du monde est volé lors d'une exposition à Westminster. Toute l'Angleterre est en émoi et Scotland Yard chargé de l'affaire. Le 20 mars 1966, un petit chien nommé Pickles déterre et retrouve le précieux objet lors de sa balade nocturne dans un cottage de South Norwood, quartier au sud-est de Londres. Le petit mongrel noir et blanc est fêté comme un héros et son propriétaire, David Corbett, se voit offrir un billet pour la finale[1].

Première mascotte
La Coupe du monde 1966 est l'occasion de découvrir pour la première fois une mascotte officielle, le lion Willy. L'animal, qui se tient débout, est un symbole typique du Royaume-Uni et porte un maillot de l'Union Jack avec inscrits les mots World Cup. Décliné sous toutes ses formes, du porte-clés au t-shirt, il ouvre l'ère du merchandising dans le football[1].
Les stades
Sites de la Coupe du monde de 1966. |
Londres | Liverpool | Sheffield | Sunderland |
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Wembley Stadium | Goodison Park | Hillsborough Stadium | Roker Park |
100 000 places | 50 000 places | 40 000 places | 40 000 places |
![]() |
![]() | ||
Londres | Birmingham | Manchester | Middlesbrough |
White City Stadium | Villa Park | Old Trafford | Ayresome Park |
50 000 places | 50 000 places | 60 000 places | 40 000 places |
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Acteurs de la compétition
Équipes qualifiées

Europe
Angleterre (pays organisateur) Allemagne de l’Ouest Portugal Union soviétique Italie France Espagne Bulgarie Hongrie Suisse
Amérique du Nord, centrale et caraïbes
Amérique du Sud
Asie-Océanie-Afrique
Les arbitres
- Afrique (CAF)
- Amérique du Sud (CONMEBOL)
- Asie (AFC)
- Europe (UEFA)
Déroulement de la phase finale
Tirage au sort
Pot 1 : Amérique du Sud | Pot 2 : Europe I | Pot 3 : Europe latine | Pot 4 : restes |
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L'Angleterre, pays hôte, reçoit un groupe considéré comme facile au premier tour et de périodes de récupération généreuses entre chacun de ses matchs[1]. On peut considérer comme des « marques de favoritisme » le fait que l'Angleterre dispute aussi tous ses matchs dans le même stade, celui de Wembley (six matchs au total), tout comme l'arbitrage plutôt mauvais contre les grands rivaux de l'Angleterre.
Groupe A | Groupe B | Groupe C | Groupe D |
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Premier tour
Dès le premier tour disparaissent la France très décevante, le Brésil dont Pelé est systématiquement et honteusement « matraqué » sur le terrain et encore l'Italie humiliée par la Corée du Nord (1-0)[1].
Groupe I
L'Angleterre fait un score nul et vierge contre l'Uruguay pour le match d'ouverture. Elle bat ensuite le Mexique et la France sur le même score (2-0)[1]. L'Uruguay bat la France et fait match nul contre le Mexique. Ces deux nations sont qualifiées. Les Mexicains et les Français, avec 2 et 1 point respectivement, sont éliminés.
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Match d'ouverture |
Angleterre ![]() |
0 - 0 | ![]() |
Wembley, Londres | |
19:30![]() |
Spectateurs : 87 000 Arbitrage : István Zsolt ![]() | ||||
(Rapport) |
France ![]() |
1 - 1 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
19:30![]() |
Hausser ![]() |
Borja ![]() |
Spectateurs : 69 000 Arbitrage : Menachem Ashkenazi ![]() | ||
(Rapport) |
Uruguay ![]() |
2 - 1 | ![]() |
White City Stadium, Londres | ||
19:30![]() |
Rocha ![]() Cortés ![]() |
De Bourgoing ![]() |
Spectateurs : 40 000 Arbitrage : Karol Galba ![]() | ||
(Rapport) |
Angleterre ![]() |
2 - 0 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
19:30![]() |
B. Charlton ![]() Hunt ![]() |
Spectateurs : 92 000 Arbitrage : Concetto Lo Bello ![]() | |||
(Rapport) |
Mexique ![]() |
0 - 0 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
16:30![]() |
Spectateurs : 61 000 Arbitrage : Bertil Lööw ![]() | ||||
(Rapport) |
Angleterre ![]() |
2 - 0 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
19:30![]() |
Hunt ![]() ![]() |
Spectateurs : 98 000 Arbitrage : Arturo Yamasaki Maldonado ![]() | |||
(Rapport) |
Groupe II
La Suisse a perdu tous ses matchs. L'Espagne n'en aura gagné qu'un et aura perdu les deux autres. La RFA termine première en faisant deux victoires et un match nul, tandis que l'Argentine termine deuxième et se qualifie aussi en faisant la même chose mais est défavorisée par la moyenne de buts.
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Allemagne de l’Ouest ![]() |
5 - 0 | ![]() |
Hillsborough Stadium, Sheffield | ||
19:30![]() |
Held ![]() Haller ![]() ![]() Beckenbauer ![]() ![]() |
Spectateurs : 36 127 Arbitrage : Hugh Phillips ![]() | |||
(Rapport) |
Argentine ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Villa Park, Birmingham | ||
19:30![]() |
Artime ![]() ![]() |
Roma ![]() |
Spectateurs : 48 000 Arbitrage : Dimitar Rumentchev ![]() | ||
(Rapport) |
Espagne ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Hillsborough Stadium, Sheffield | ||
19:30![]() |
Sanchís ![]() Amancio ![]() |
Quentin ![]() |
Spectateurs : 32 028 Arbitrage : Tofik Bakhramov ![]() | ||
(Rapport) |
Argentine ![]() |
0 - 0 | ![]() |
Villa Park, Birmingham | ||
15:00![]() |
Spectateurs : 51 000 Arbitrage : Konstantin Zečević ![]() | ||||
(Rapport) |
Argentine ![]() |
2 - 0 | ![]() |
Hillsborough Stadium, Sheffield | ||
19:30![]() |
Artime ![]() Onega ![]() |
Spectateurs : 32 127 Arbitrage : Fernandes Joaquim Campos ![]() | |||
(Rapport) |
Allemagne de l’Ouest ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Villa Park, Birmingham | ||
19:30![]() |
Emmerich ![]() Seeler ![]() |
Fusté ![]() |
Spectateurs : 51 000 Arbitrage : Armando Marques ![]() | ||
(Rapport) |
Groupe III
Le Brésil, champion du monde sortant, ne passe pas le premier tour. C'est la deuxième fois que cela se produit en Coupe du monde (16 ans après l'Italie) et cette contre-performance ne se renouvellera qu'avec la France en 2002, l'Italie en 2010, l'Espagne en 2014 et l'Allemagne en 2018. Le Portugal, néophyte de cette Coupe du monde, termine premier en battant les Brésiliens, les Hongrois et les Bulgares. La Hongrie termine deuxième en gagnant deux matchs sur trois. Lors du dernier match décisif entre le Brésil et le Portugal, les agressions purement délibérées des Portugais sur Pelé sont peu, voire pas, sanctionnées par les arbitres.
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Brésil ![]() |
2 - 0 | ![]() |
Goodison Park, Liverpool | ||
19:30![]() |
Pelé ![]() Garrincha ![]() |
Spectateurs : 48 000 Arbitrage : Kurt Tschenscher ![]() | |||
(Rapport) |
Portugal ![]() |
3 - 1 | ![]() |
Old Trafford, Manchester | ||
19:30![]() |
José Augusto ![]() ![]() Torres ![]() |
Bene ![]() |
Spectateurs : 37 000 Arbitrage : Leo Callaghan ![]() | ||
(Rapport) |
Hongrie ![]() |
3 - 1 | ![]() |
Goodison Park, Liverpool | ||
19:30![]() |
Bene ![]() Farkas ![]() Mészöly ![]() |
Tostão ![]() |
Spectateurs : 52 000 Arbitrage : Ken Dagnall ![]() | ||
(Rapport) |
Portugal ![]() |
3 - 0 | ![]() |
Old Trafford, Manchester | ||
15:00![]() |
Vutsov ![]() Eusébio ![]() Torres ![]() |
Spectateurs : 26 000 Arbitrage : José María Codesal ![]() | |||
(Rapport) |
Portugal ![]() |
3 - 1 | ![]() |
Goodison Park, Liverpool | ||
19:30![]() |
Simöes ![]() Eusébio ![]() ![]() |
Rildo ![]() |
Spectateurs : 62 000 Arbitrage : George McCabe ![]() | ||
(Rapport) |
Hongrie ![]() |
3 - 1 | ![]() |
Old Trafford, Manchester | ||
19:30![]() |
Davidov ![]() Mészöly ![]() Bene ![]() |
Asparuhov ![]() |
Spectateurs : 22 000 Arbitrage : Roberto Goicoechea ![]() | ||
(Rapport) |
Groupe IV
La Corée du Nord, néophyte surprise représentant l'Asie à elle toute seule, termine deuxième derrière les Soviétiques et se qualifie, pour le plus grand étonnement des spectateurs. Elle a fait un nul (contre le Chili), une victoire (contre l'Italie) et une défaite (contre l'URSS). L'URSS gagne tous ses matchs.
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Union soviétique ![]() |
3 - 0 | ![]() |
Ayresome Park, Middlesbrough | ||
19:30![]() |
Malofeev ![]() ![]() Banichevski ![]() |
Spectateurs : 22 000 Arbitrage : Juan Gardeazábal Garay ![]() | |||
(Rapport) |
Italie ![]() |
2 - 0 | ![]() |
Roker Park, Sunderland | ||
19:30![]() |
Mazzola ![]() Barison ![]() |
Spectateurs : 30 000 Arbitrage : Gottfried Dienst ![]() | |||
(Rapport) |
Chili ![]() |
1 - 1 | ![]() |
Ayresome Park, Middlesbrough | ||
19:30![]() |
Marcos ![]() |
Pak Seung-zin ![]() |
Spectateurs : 16 000 Arbitrage : Aly Hussein Kandil ![]() | ||
(Rapport) |
Union soviétique ![]() |
1 - 0 | ![]() |
Roker Park, Sunderland | ||
15:00![]() |
Tchislenko ![]() |
Spectateurs : 27 800 Arbitrage : Rudolf Kreitlein ![]() | |||
(Rapport) |
Corée du Nord ![]() |
1 - 0 | ![]() |
Ayresome Park, Middlesbrough | ||
19:30![]() |
Pak Doo-ik ![]() |
Spectateurs : 18 000 Arbitrage : Pierre Schwinte ![]() | |||
(Rapport) |
Union soviétique ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Roker Park, Sunderland | ||
19:30![]() |
Porkujan ![]() ![]() |
Marcos ![]() |
Spectateurs : 22 000 Arbitrage : John Adair ![]() | ||
(Rapport) |
Tableau final
Quarts de finale | Demi-finales | Finale | ||||||||||||||
23 juillet, Londres | 26 juillet, Londres | 30 juillet, Londres | ||||||||||||||
A1 | ![]() |
1 | ||||||||||||||
B2 | ![]() |
0 | ||||||||||||||
![]() |
2 | |||||||||||||||
23 juillet, Liverpool | ||||||||||||||||
![]() |
1 | |||||||||||||||
C1 | ![]() |
5 | ||||||||||||||
26 juillet, Liverpool | ||||||||||||||||
D2 | ![]() |
3 | ||||||||||||||
![]() |
4 ap | |||||||||||||||
23 juillet, Sheffield | ||||||||||||||||
![]() |
2 | |||||||||||||||
B1 | ![]() |
4 | ||||||||||||||
A2 | ![]() |
0 | ||||||||||||||
![]() |
2 | Match pour la troisième place | ||||||||||||||
23 juillet, Sunderland | ||||||||||||||||
![]() |
1 | 28 juillet, Londres | ||||||||||||||
D1 | ![]() |
2 | ||||||||||||||
![]() |
2 | |||||||||||||||
C2 | ![]() |
1 | ||||||||||||||
![]() |
1 | |||||||||||||||
Quarts de finale
En quart de finale, les Nord-Coréens, cotés à mille contre un au début de la compétition, créent à nouveau la sensation : après 25 minutes, ils mènent 3-0 face au Portugal. Mais Eusébio, futur meilleur buteur de la compétition, frappe un grand coup en marquant quatre fois. Les Portugais l'emportent finalement 5-3[1].
Portugal ![]() |
5 - 3 | ![]() |
Goodison Park, Liverpool | ||
15:00![]() |
Eusébio ![]() ![]() ![]() ![]() José Augusto ![]() |
Pak Seung-zin ![]() Lee Dong-woon ![]() Yang Seung-kook ![]() |
Spectateurs : 51 780 Arbitrage : Menachem Ashkenazi ![]() | ||
(Rapport) |
La RFA se débarrasse facilement de l'Uruguay. Un jeune défenseur allemand se distingue lors de la rencontre : Franz Beckenbauer[1].
Allemagne de l’Ouest ![]() |
4 - 0 | ![]() |
Hillsborough Stadium, Sheffield | ||
15:00![]() |
Haller ![]() ![]() Beckenbauer ![]() Seeler ![]() |
Spectateurs : 34 000 Arbitrage : Jim Finney ![]() | |||
(Rapport) |
Les Soviétiques éliminent péniblement les Hongrois (2-1)[1] et se qualifient pour les demi-finales, il s’agit de leur meilleur résultat en Coupe du monde.
Union soviétique ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Roker Park, Sunderland | ||
15:00![]() |
Tchislenko ![]() Porkujan ![]() |
Bene ![]() |
Spectateurs : 22 100 Arbitrage : Juan Gardeazábal Garay ![]() | ||
(Rapport) |
L'Angleterre et l'Argentine se livrent un terrible combat à Wembley. Disputée dans un climat de haine, l'arbitre de la partie Rudolf Kreitlein expulse le capitaine et défenseur argentin Antonio Rattín. La rencontre tourne vite à la bataille rangée. Kreitlein lui fait signe de quitter le terrain, mais le joueur refuse de sortir. S'ensuivent de longues minutes de confusion pendant lesquelles le match est interrompu et Rattín finit par sortir. L'Angleterre l'emporte (1-0)[2] grâce à un but de son capitaine Geoffrey Hurst à un quart d'heure de la fin. Après la rencontre, les hostilités se poursuivent dans les couloirs du stade[1]. En battant l'Argentine, le pays organisateur devient le quatrième demi-finaliste. Tous les demi-finalistes de cette Coupe du monde sont européens pour la deuxième fois de l'histoire de la compétition. Les représentants anglais refusent que leurs joueurs échangent leur maillot avec leur adversaire.
Suite aux difficultés apparues lors de l'expulsion de Rattin, la FIFA demande à Ken Aston, responsable de la désignation des arbitres, de trouver une solution à ce problème. Il s'inspire du feu tricolore : « jaune : attention, puis rouge : stop », et crée le carton rouge[3].
Angleterre ![]() |
1 - 0 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
15:00![]() |
Hurst ![]() |
Spectateurs : 90 000 Arbitrage : Rudolf Kreitlein ![]() | |||
(Rapport) |
Demi-finales
La RFA se qualifie pour la deuxième finale de son histoire en battant l'URSS.
Allemagne de l’Ouest ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Goodison Park, Liverpool | ||
19:30![]() |
Haller ![]() Beckenbauer ![]() |
Porkujan ![]() |
Spectateurs : 38 300 Arbitrage : Concetto Lo Bello ![]() | ||
(Rapport) |
La deuxième demi-finale s'achève sur le même score que la première. Le score est favorable aux Anglais qui accèdent à leur première finale.
Angleterre ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
19:30![]() |
B. Charlton ![]() ![]() |
Eusébio ![]() |
Spectateurs : 95 000 Arbitrage : Pierre Schwinte ![]() | ||
(Rapport) |
Match pour la troisième place
Le Portugal termine troisième, sa meilleure performance. Même en perdant, l'URSS réalise aussi sa meilleure performance en Coupe du monde.
Portugal ![]() |
2 - 1 | ![]() |
Wembley, Londres | ||
19:30![]() |
Eusébio ![]() Torres ![]() |
Malofeev ![]() |
Spectateurs : 88 000 Arbitrage : Ken Dagnall ![]() | ||
(Rapport) |
Finale
La RFA se présente face au pays hôte avec de solides arguments. Helmut Haller le prouve en ouvrant le score après douze minutes, figeant Wembley dans un glacial silence. Mais Geoffrey Hurst égalise rapidement et la partie s'équilibre. Lorsque Martin Peters trompe Hans Tilkowski à la 78e minute, les Anglais pensent le match gagné. Il reste une poignée de secondes lorsque Wolfgang Weber se jette au second poteau pour reprendre un centre de Sigfried Held et trompe Gordon Banks. Égalisation à 2-2 qui entraîne les prolongations[1].
Cette prolongation donne lieu à l'un des épisodes les plus célèbres et les plus controversés de l'histoire de la Coupe du monde. À la 101e minute, un tir violent d'Hurst frappe la transversale, rebondit sur la craie, ressort du but et est dégagée par un défenseur allemand. L'arbitre suisse Gottfried Dienst et son juge de touche, le Soviétique Tofik Bakhramov, restent un instant pétrifiés. L'arbitre valide le but et les Allemands ne s'en remettent pas. Dans les dernières minutes, les Allemands essayent une dernière fois de forcer une nouvelle égalisation, mais permettent ainsi un contre fatidique. À la dernière minute, Hurst marque une nouvelle fois, devenant le premier à inscrire trois buts en finale de Coupe du monde[1]. Le commentaire en direct de la BBC du dernier but devint célèbre en Angleterre : « And here comes Hurst! He's got... Some people are on the pitch! They think it's all over (en) ! It is now, it's four ! » (« Et maintenant voilà Hurst ! Il a... des spectateurs sont sur la pelouse... ils croient que c'est fini ! Ça l'est, c'est le quatrième but ! »).
15h00 |
Angleterre ![]() |
4 - 2 a. p. | ![]() |
Wembley, Londres | |
![]() |
(![]() ![]() ( ![]() ![]() ( ![]() ![]() ( ![]() ![]() |
(1 - 1, 2 - 2, 3 - 2) | ![]() ![]() ![]() |
Spectateurs : 96 924 Arbitrage : ![]() | |
(Rapport) |
Meilleurs buteurs
La liste ci-dessous illustre les buteurs lors de la compétition[1].
9 buts :
6 buts :
4 buts :
3 buts :
2 buts :
1 but :
Ermindo Onega Garrincha Pelé Rildo Tostão Georgi Asparuhov Martin Peters Hector De Bourgoing Gérard Hausser Lothar Emmerich Sigfried Held Wolfgang Weber János Farkas Paolo Barison Sandro Mazzola Enrique Borja Lee Dong-woon Pak Doo-ik Yang Seung-kook António Simões Anatoliy Banishevskiy Amancio Josep Fusté Pirri Manuel Sanchís René-Pierre Quentin Julio César Cortés Pedro Rocha
Buts CSC :
Ivan Davidov (pour la Hongrie) Ivan Vutsov (pour le Portugal)
Dans la culture populaire
La Corée du Nord crée la surprise
Après s'être qualifiée dans des conditions particulières (voir le tour préliminaire), la Corée du Nord posa un problème diplomatique au pays organisateur : en effet, depuis la guerre de Corée, l'Angleterre ne reconnaît pas le régime de la République démocratique et populaire de Corée. La décision est prise de ne faire jouer aucun hymne en dehors du match d'ouverture et de la finale ; qui plus est, l'équipe coréenne joue sous une bannière à l'intitulé plus neutre : « Corée du Nord »[4].
Dans le groupe 4, la Corée du Nord perd 3-0 contre l'URSS, puis obtient le match nul 1-1 contre le Chili, mais leur discipline quasi-militaire parvient à les faire gagner 1-0, sur un but de Pak Doo-ik, contre le jeu individuel des Italiens qui recevront des tomates à leur retour au pays[5]. Une rumeur court dès lors : l'entraineur nord-coréen aurait changé l'ensemble de son équipe à la mi-temps, sans que personne ne s'en rende compte[6]. Parallèlement, le public se met à s'intéresser à ces joueurs disciplinés venus d'un pays fermé, qui par leur stratégie tiennent tête aux favoris. Ils sont acclamés par les habitants de la ville de Middlesbrough, où ils sont logés[4], notamment les joueurs vedettes de l'équipe Pak Seung-jin et Pak Doo-ik. Et lorsqu'ils se retrouvent à Liverpool dans la communauté religieuse qui devait loger les Italiens, ils ont du mal à s'adapter aux chambres individuelles et aux crucifix au-dessus des lits.
Le 23 juillet, la Corée du Nord se retrouve face au Portugal. Après 25 minutes de jeu, les Coréens mènent 3 à 0, ils commencent à perdre leur discipline et leur jeu devient plus individuel. C'est alors que les Portugais entrent dans le match et Eusébio inscrit quatre buts. Un autre but est inscrit par José Augusto. La Corée du Nord perd donc finalement 5-3.
Les joueurs coréens rentrent chez eux. La foule les acclame comme des héros. Cependant, le transfuge coréen Kang Chol-hwan (en) affirme que tous les joueurs, à l'exception de Pak Doo-ik, se sont retrouvés au goulag après leur retour[7].
Le film Le match de leur vie (The game of their lives) de Daniel Gordon, qui raconte l'épopée de l'équipe nord-coréenne a été projeté en Corée du Nord et en Corée du Sud, a reçu en 2003 le prix du meilleur documentaire sportif de la télévision britannique[8],[9]. Il précise que l'emprisonnement des joueurs nord-coréens à leur retour d'Angleterre est une rumeur née en Corée du Sud et que ces mêmes joueurs ont démenti l'information.[réf. nécessaire]
Autres films
- Bien que sorti onze ans plus tard, le célèbre single We Are The Champions du groupe Queen sur l'album News Of The World fait référence à la victoire de l'Angleterre à la coupe du monde 1966.
- La Coupe du monde de football de 1966 est au centre d'un film anglais de 2006, Sixty Six (littéralement « 66 » en anglais, référence à l'année), dans laquelle un jeune Juif anglais, Bernie Reubens, s'aperçoit que la date à laquelle sa Bar Mitzvah est prévue, le 30 juillet, coïncide avec la finale de la compétition, et que personne ne voudra manquer le match pour assister à sa fête si l'Angleterre se qualifie, ce qui le conduit à espérer que son pays soit éliminé.
Annexes
Notes et références
- Thierry Hubac, « Rétro chapitre 8 : 1966 Angleterre, une si longue attente », Onze Mondial, no 105, , p. 66-67 (ISSN 0995-6921).
- (en) « England 1–0 Argentina », sur http://www.thefa.com (consulté le 23 avril 2009).
- « On s'en foot - Pourquoi les cartons sont jaunes et rouges ? », sur Les dessous du sport (consulté le 5 mai 2009).
- Vincent Duluc, Petites et grandes histoires de la Coupe du monde, Robert Laffont, , 145 p. (ISBN 9782221145227, lire en ligne), « Just Do-ik - Angleterre, 1966 »
- Didier Rey, « En 1966, le sous-marin rouge nord-coréen torpillait l'Italie », Libération, (lire en ligne)
- So Foot - Overt the tops, Solar, , 290 p. (ISBN 9782263057595, lire en ligne), « Les rumeurs les plus folles du foot », p. 228
- Kang Chol-hwan, Les Aquariums de Pyongyang. Dix ans au goulag nord-coréen, Robert Laffont, 2000
- Article sur le film.
- Site en anglais du film Le match de leur vie (The game of their lives).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Fédération internationale de football association, World Championship - Jules Rimet Cup 1966, Final Competition, Technical Study, . [p. 1-80 (consulté le 30 janvier 2010)]
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