Dominos (jeu)

Les dominos sont un jeu de société d'origine chinoise, utilisant 28 pièces (dans le cas d'un jeu « double-six »). On y joue généralement à deux, trois ou quatre personnes. Comme avec les cartes, il existe de nombreuses variantes de jeu. Les explications ci-dessous en donnent quelques exemples.

Pour les articles homonymes, voir Domino.
Dominos
jeu de société
Jeu de dominos.
Ce jeu appartient au domaine public
Mécanisme pose
Joueur(s) 2 à 4
Âge à partir de 3 ans
Durée annoncée environ 10 minutes
habileté
physique

 Non
 réflexion
décision

 Oui
générateur
de hasard

 Oui
info. compl.
et parfaite

 Non
La petite fille aux dominos d'Albert Anker.

Mais l'origine réelle reste mystérieuse, car d'autres prétendent que le plus vieux jeu de domino aurait été trouvé dans la tombe de Toutânkhamon.

Historique

Les dominos sont à l'origine une modification chinoise du jeu de dés indien. Le dé indien est connu en Europe comme dé à six faces ; il était utilisé en Inde notamment pour le chaturanga, l'un des ancêtres du jeu d'échecs. Les Chinois ont transformé ces dés en pièces plates réversibles représentant des points. Ces pièces étaient à l'origine fabriquées en ivoire.

Des dominos en os, probablement d'influence romaine, sont connus en Gaule dès le Ier siècle à Melun. Le jeu refait son apparition en Italie vers 1760. De là, il s'impose rapidement en France où d'ailleurs le mot « domino » proviendrait de la similitude entre les pièces du jeu (recto blanc, verso noir) et l'habit des religieux dominicains (lequel est blanc, mais peut être recouvert d'une cape noire servant de manteau). Jouer aux dominos devient très en vogue au XIXe siècle. Les pièces sont fabriquées en bois, en nacre ou en os animal (notamment, les tibias de bœuf, utilisés à Méru dans l'Oise). Après la Première Guerre mondiale, le plastique remplace peu à peu l'os.

Règles du jeu

Règles avec talon

  • Étaler les dominos sur la table, points cachés. Distribuer le même nombre de dominos à chaque joueur, en laissant un talon de quelques pièces ;
  • le premier joueur pose son plus fort domino, son voisin pose à l'une des extrémités un domino dont l'une des parties a le même nombre de points ;
  • chaque joueur joue à son tour et l'on constitue ainsi une chaîne ;
  • lorsqu'un joueur n'a pas de domino qui convient, il pioche une pièce du talon et passe son tour ;
  • le vainqueur est celui qui place le dernier de tous ses dominos.

Si un joueur a tous les dominos de la même famille, par exemple tous les dominos comportant un 5, la partie doit être recommencée.

Règles sans talon

  • Étaler les dominos sur la table, points cachés. Distribuer sept dominos à chaque joueur (parties à trois ou quatre joueurs) ;
  • celui qui a le domino double le plus fort commence ; il le pose, son voisin pose à l'une des extrémités un domino dont l'une des parties a le même nombre de points ;
  • chaque joueur joue à son tour et l'on constitue ainsi une chaîne ;
  • lorsque un double subvient lors de la partie le jeu se décuple
  • à la fin du jeu, si aucun des joueurs n'a posé tous ses dominos sur la table, et qu'il est impossible d'en poser (ex. : 4 de chaque côté, plus personne n'a de 4), celui qui totalise le moins de points gagne la partie. Il est aussi possible de recommencer la partie, si les joueurs ont décidé de « ne pas jouer aux points » et donc ne pas appliquer cette règle ;
  • si un joueur ne peut jouer de dominos, alors il est « boudé » et donc passe son tour sans piocher de dominos (règle surtout utilisée aux Antilles).

Pièces

Jeu complet de domino avec double 6.

Les dominos sont des pièces rectangulaires sur lesquelles figurent, sur une de leurs faces, deux ensembles de points séparés par un trait. Les dominos étaient autrefois faits de matières diverses telles que l'ivoire, l'os ou le bois, la bakélite, puis d'autres matières plastiques. Un rivet métallique (souvent en laiton) peut être implanté au centre du domino et permet de faciliter le mélange des pièces[1].

L'artisan qui fabrique les dominos est appelé « tabletier » et cet artisanat la « tabletterie »[2]. Le mot « dominoterie » est trompeur, puisqu'il désigne la fabrication de papiers marbrés, coloriés, utilisés pour certains jeux de société[3], ou des feuilles de papier peint (dans son acception moderne).

En général, le nombre de points va de 0 à 6, on parle de jeu double-six (du nom du plus gros domino). Le zéro est symbolisé par une absence de points. On trouve aussi des variantes allant de 0 à 9, de 0 à 12, de 0 à 15 et de 0 à 18. Le nombre de dominos composant un jeu, où les points vont de 0 à N, est égal à la somme des nombres de 1 à N+1.

  • double-six : 28 dominos
  • double-neuf : 55 dominos
  • double-douze : 91 dominos
  • double-quinze : 136 dominos
  • double-dix-huit : 190 dominos

Même si les jeux double-six sont les plus courants, on parvient à trouver des jeux double-neuf et double-douze dans certains magasins spécialisés. L'intérêt de ces jeux constitués d'un plus grand nombre de dominos est d'augmenter la part de stratégie dans le déroulement de la partie ou la complexité des problèmes à résoudre.

Variantes

Un des carrés possibles du jeu de Yakov Perelman (chaque côté totalisant 2 points).

Il existe de nombreuses règles de ce jeu comme : le matador, la concentration, le 5 partout, le Sébastopol. Celles-ci renouvellent le plaisir de jouer avec des dominos[4].

La variante de Stockel est traditionnellement pratiquée, depuis le XIXe siècle, dans les cafés d'un village appelé Stockel, situé à la périphérie de Bruxelles. Ses règles permettent de jouer à 2, 3, ou 4 joueurs avec 28 pièces.

  • on distribue équitablement (soit 7 pièces maximum) les pièces, de manière à laisser une pioche ;
  • le joueur qui possède un double sans valeur, double 0 commence; à défaut, celui qui a double 1, double 2 , etc. ;
  • ce joueur peut poser autant de pièces qu'il le peut ;
  • le joueur suivant ne peut jouer qu'après avoir attendu que le joueur précédent ait terminé ;
  • celui qui ne peut pas poser de domino doit en piocher un et essayer de le poser. Ce qui lui permettra éventuellement de reprendre la pose de ses dominos ;
  • s'il n'y a plus de dominos dans la pioche, le joueur passe son tour ;
  • le gagnant est le premier qui a posé tous ses dominos.

Mais aussi des variantes de jeux de dominos, certaines utilisant des dominos double-neuf, ou double-douze. D'autres utilisant plusieurs jeux simultanément, l'une des variantes les plus complexes étant les dominos abkhazes[5]. On peut aussi gagner avec 5 doubles.

Les dominos peuvent être utilisés dans des formes de récréation mathématique. Yakov Perelman[6] a proposé la règle suivante : former 7 carrés de 4 dominos, les quatre côtés de ces carrés devant avoir le même nombre de points.

Terminologie dans d'autres langues

Ce jeu est appelé gupai en chinois (chinois : 骨牌 ; pinyin : gǔpái ; litt. « Cartes d'os »), ce terme écrit étant également utilisé pour désigner le karuta (« cartes ») en japonais[réf. nécessaire].

Autres utilisations

Les dominos sont également utilisés pour des problèmes de casse-tête, comme illustration de théorie géopolitique, comme support de tests psychotechniques, de problème de mathématique, ou comme logo d'entreprise. Ils ont inspiré à Louis Braille l’invention de son alphabet pour aveugles[7]. Enfin, il existe sur le marché des jouets des jeux de chute de dominos. On organise depuis quelques années un spectacle annuel de tombé de dominos appelé Domino Day ou jour du Domino[8].

Par ailleurs, de façon métaphorique, les dominos ont donné lieu, durant la guerre froide, à une théorie géopolitique américaine : simplement appelée théorie des dominos, elle consiste à affirmer que le basculement d'un pays vers un régime politique peut entraîner les pays voisins à connaître la même évolution.

Les Dominotiers

Le sculpteur Dantan jeune fonda, vers , un Club du domino ou Dominotiers, dans son atelier parisien[9]. Ce club, où l’adonnait au jeu de dominos ainsi qu'aux calembours était toujours actif vingt-sept années plus tard[10].

Notes et références

  1. (en) « General Western Domino Attributes », sur domino-Play (consulté le 3 septembre 2019).
  2. « À la rencontre des derniers fabricants français de dominos ! », sur France Savoir-Faire, (consulté le 27 novembre 2019)
  3. Éditions Larousse, « Définitions : dominoterie - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le 27 novembre 2019)
  4. « Différentes règles pour jouer aux dominos ».
  5. « Assez parlé d’amour », sur Oulipo, (consulté le 3 septembre 2019).
  6. « FigureForFunStoriesAndConundrums p30 ».
  7. Marie de Miserey (préf. Henri Queffélec), Deux miroirs brisés, Paris, S.O.S., , 203 p., 1 vol. [8] p. de pl. 21 cm (ISBN 978-2-402-03857-7, OCLC 2596069, lire en ligne), p. 84 & 88.
  8. « Domino Day de retour sur D8 », sur toutelatele.com, (consulté le 3 septembre 2019).
  9. Arthur Dinaux, Les Sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes, leur histoire et leurs travaux, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1867, vol. 1, p. 236-238, disponible sur Gallica.
  10. Fin de l'article « Intérieur d’artiste, Dantan », Le Figaro, 7 octobre 1855, p. 4, 3e colonne, disponible sur Gallica.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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