Henri II de Guise
Henri II de Guise, né à Paris le , mort à Paris le , est un aristocrate français, archevêque de Reims de 1629 à 1640, puis duc de Guise de 1640 à 1664, prince de Joinville de 1640 à 1641 et comte d'Eu de 1640 à 1657. Il est le second fils de Charles Ier, duc de Guise, et d'Henriette Catherine de Joyeuse.
Henri II de Guise | |
![]() Henri II de Lorraine, duc de Guise par Antoine Van Dyck (1634) | |
Biographie | |
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Naissance | Paris |
Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
Décès | Paris |
Évêque de l’Église catholique | |
Archevêque émérite de Reims | |
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Archevêque-duc de Reims et pair de France Primat de la Gaule belgique | |
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Autres fonctions | |
Fonction religieuse | |
abbé commendataire des abbayes Saint-Remi de Reims, du Mont-Saint-Michel, de Fécamp | |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Biographie
Né cadet, Henri II de Guise était destiné à une carrière religieuse et devint archevêque de Reims à l'âge de quinze ans. La mort, à un an d'intervalle, de son père et de son frère aîné l'amena à se faire relever de ses vœux pour devenir duc de Guise.
Au moment de la mort de l’archevêque de Reims, Gabriel de Sainte-Marie en 1629, Henri de Lorraine, alors dans sa quinzième année, était étudiant en philosophie au collège des Jésuites de Reims et demeurait dans l'abbaye Saint-Remi dont il était abbé. Son père lui procura le titre d'archevêque de Reims mais n'ayant encore reçu aucun ordre, à cause de son bas âge, le pape Urbain VIII nomma comme administrateur de l'archevêché, Henri Clausse, évêque comte de Châlons, qui en eut désormais la charge. Plus tard Henri obtint un bref de Rome portant dispense avec pouvoir d'ordonner du spirituel et temporel et le fit aussitôt signifier à l'évêque suffragant qui administrait en son nom. Il mit en place Henri Boivin, neveu de François de Péricard, évêque de Tarse, nommé à l'évêché d'Avranches, qu'il fit venir pour être son vicaire général[1].
Selon Tallemant des Réaux, la liaison d'Henri de Lorraine avec sa cousine Anne de Gonzague prit naissance à l'abbaye d'Avenay[2]. Selon Levesque de La Ravalière, en 1636, « L'archevêque qui estoit à Paris eut ordre du Roi de se retirer à Reims, parce qu'il menoit à Paris une vie peu exemplaire : l'assemblée générale du clergé qui s'y tenoit en etoit fort scandalizée... Le 29 juillet Monsr de Reims estant en son chasteau de Courville, reçut lettres du Roy, portant ordre de sortir de Reims, et de se retirer en son abbaïe de Fescamp... L'on dit aussi qu'il alloit trop fréquemment, et mesme déguisé à l'abbaïe d'Avenai, et qu'il faisoit l'amour à la princesse Anne, fille du duc de Mantoue, et sœur de l'abbesse[3]. »
La même année, il signait à Anne de Gonzague une promesse de mariage, réalisable dès que sa famille, consentant à leur union, lui aurait assuré un revenu qui lui permît de résigner au profit d'un de ses frères les bénéfices ecclésiastiques dont il jouissait. Toujours selon Tallemant, et repris par Alexandre Dumas dans Louis XIV et son siècle, Henri tomba aussi amoureux de la sœur de Anne, Bénédicte, abbesse de l'abbaye d'Avenay, à cause de la beauté de ses mains. Il lui déclare sa flamme lors d'une visite épiscopale à l'abbaye[1].
Il épousa secrètement en premières noces en 1639 sa cousine Anne-Marie de Gonzague (1616-1684), fille de Charles Ier de Gonzague, duc de Mantoue, et de Catherine de Lorraine. Il se séparèrent en 1641 et Henri se remaria à Bruxelles (paroisse des Saints-Michel-et-Gudule) le avec Honorine de Glymes de Berghe (morte en 1679). Ils se séparèrent en 1643 et Henri n'eut aucun enfant de ses deux mariages.
Il conspira avec Louis de Bourbon, comte de Soissons, contre Richelieu et le combattit lors de la bataille de la Marfée. Il fut pour cela condamné à mort, mais s'enfuit dans les Flandres. Ses biens furent alors confisqués. Pardonné, il revint en France en 1643 et récupéra le domaine de Guise, tandis que sa mère recevait Joinville.
Renouant avec les prétentions familiales sur le royaume de Naples en tant que descendant des ducs d'Anjou et du roi René, duc de Lorraine au quinzième siècle, il participa à la révolte de Masaniello en 1647. Il gouverne alors la « République royale de Naples », placée sous protectorat français, mais le manque de soutien de Mazarin (peut-être dû à sa participation à la cabale des Importants) lui aliène les Napolitains. Les Espagnols, se considérant comme suzerains légitimes, contre-attaquent, détruisent la république et font prisonnier Henri, qui reste détenu en Espagne de 1648 à 1652. Il tente une seconde campagne contre Naples en 1654, mais échoue, en partie à cause d'une flotte anglaise dirigée par Robert Blake et présente sur les lieux.
Il s'installe ensuite à Paris et devient grand chambellan de Louis XIV.
L'écrivain Camille Bartoli[4] considère[5] Henri II de Guise comme l'homme au masque de fer le plus plausible, mais il existe de nombreuses théories sur la question.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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- « Henri II de Lorraine : précisez », Henri II de Lorraine, duc de Reims 1614-1664, & Anna Gonzaga, Honorine de Glymes dit de Berghes, sur roglo.eu (consulté le 8 février 2012) ;
Bibliographie
- Louis Paris, « Histoire de l'abbaye d'Avenay », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 62, nos 3-4, 1876-1877 (lire en ligne, consulté le 31 mai 2019).
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- Pour approfondir
- « Guise (Henri de Lorraine II, duc de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Notes et références
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