Horace Vernet
Horace Vernet, né le à Paris où il est mort le , est un peintre français, membre de l'Institut.

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Émile Jean Horace Vernet |
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Camille Françoise Joséphine Vernet (d) |
Distinctions | Liste détaillée Pour le Mérite pour les sciences et arts (d) Ordre de Saint-Vladimir, 3e classe Ordre de Sainte-Anne de deuxième classe Ordre de Saint-Stanislas, 2e classe Officier de la Légion d'honneur Ordre de Saint-Stanislas de première classe Grand officier de la Légion d'honneur Chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre Pensionnaire de la villa Médicis (d) (- |
Biographie
Fils de Carle Vernet, petit-fils de Claude Joseph Vernet et de Jean-Michel Moreau, il suivit les traces de son père dans la peinture militaire dont il fit sa spécialité et où il se révéla un peintre brillant, mais superficiel. On lui doit des scènes de batailles[1], de sport, et des sujets orientaux. Une de ses filles épousa le peintre Paul Delaroche, une autre, Henriette Edmée, fut l'épouse d'Adolphe Yvon.
Il intégra l'atelier du peintre François-André Vincent (1746-1816) à l'École des beaux-arts de Paris.
Peintre déjà célèbre en son temps, il fut directeur de l’Académie de France à Rome de 1829 à 1834. Il prit le premier daguerréotype du port de Marseille en 1839. Enrichi, il acquit en 1855 un domaine au lieu-dit « Les Bormettes », sur le territoire de la commune de La Londe-les-Maures, alors simple faubourg de Hyères, charmé par la beauté du site dont l’eau bleutée et les collines galbées lui rappelaient l’Algérie où il avait auparavant séjourné. Il s’y fit construire un vaste château médiéval composé de différents corps de bâtiments hétéroclites et de style divers.
En , Vernet fit un voyage en Orient en compagnie[2] de son neveu Charles Burton et d'un photographe ami et élève, Frédéric Goupil-Fesquet équipés de matériel produit par Lerebours[3]. Ils avaient été précédés en Egypte de quelques semaines par le franco-canadien Gaspard-Pierre-Gustave Joly de Lotbinière, qu'ils rencontrent en novembre. Les trois hommes rapportèrent leurs daguerréotypes qui donnèrent lieu à un livre, les Excursions daguerriennes publiées sous forme de lithographies par Lerebours en 1842.
« Il était un homme d’esprit, caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée », écrit Sainte-Beuve[4].
Il était le beau-père de Paul Delaroche, son cadet de 8 ans. En 1845, il perd sa fille Louise, alors âgée de 31 ans. Sa douleur lui inspirera son œuvre L'ange de la Mort.
À l’Exposition universelle de Paris de 1855, il occupa comme Ingres une salle entière et reçut la médaille d’honneur, ce qui le plaça en tête des peintres de son époque. Le peintre anglais Edwin Henry Landseer dit de lui : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux car ils ne procèdent que de lui-même… » Au mois de décembre 1862, Napoléon III, apprenant la grave maladie de l’artiste, lui écrit : « Mon cher Monsieur Horace Vernet, je vous envoie la croix de Grand officier de la Légion d'honneur comme au grand peintre d'une grande époque… »[5]. Il est inhumé au cimetière de Montmartre à Paris, section 5.

Œuvres
Son œuvre gravé complet est vendu aux enchères en 1861.
Œuvres conservées :
- Palais Bourbon, plafond du salon de la Paix :
- Paix entourée des génies de la vapeur sur terre et sur mer, 1838-1847
- Dijon
- Portrait du maréchal Vaillant, 1854, huile sur toile, 239 x 153 cm, Musée des beaux-arts de Dijon
- Thamar et Juda, Musée Magnin
- Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- Étude pour un portrait de Mme Paul Delaroche, huile sur toile, 40 x 36 cm, dépôt du musée du Louvre
- Musée Condé, Chantilly
- Le Duc d'Orléans demandant l'hospitalité aux religieux du Petit Saint-Bernard, avant 1819
- Le Parlementaire et les Medjeles, 1834
- Leçon de violon du comte de Paris, 1842
- Portrait du duc d'Orléans, 1819
- Musée de l'Histoire de France, Château de Versailles, Versailles
- Louis-Philippe et ses fils devant la Grille d'Honneur, 1846
- Prise de la smalah d'Abd-el-Kader, 1845, la plus grande toile française au XIXe siècle[7]
- Bataille d'Iéna, 14 octobre 1806
- Bataille de Bouvines, 27 juillet 1214
- Bataille de Fontenoy, 11 mai 1745
- Bataille de Friedland, 14 juin 1807
- Bataille de Wagram, 6 juillet 1809
Caricature
Horace Vernet a dessiné une caricature représentant le roi Louis XVIII venant de déféquer, avec à ses pieds un étron, à ses côtés, un personnage s’apprêtant à torcher le royal postérieur. Annoté de la main de l’artiste : Le porte coton du Roi Louis Dixhuit fait par Horace Vernet chez nous le . Le porte-coton était une fonction de laquais et désignait un employé au service des latrines. Ce dessin provenant de la collection du colonel Louis Bro, ami d’Horace Vernet, fut vendu aux enchères à Reims le , no 172 du catalogue où il est reproduit. Il a été offert à l’École nationale supérieure des beaux-arts, par une association[8].
Réception critique
Horace Vernet fut très sévèrement jugé par Charles Baudelaire dans sa critique des salons de 1845 et 1846 : « M. Horace Vernet est un militaire qui fait de la peinture. — Je hais cet art improvisé au roulement du tambour, ces toiles badigeonnées au galop, cette peinture fabriquée à coups de pistolet, comme je hais l'armée, la force armée, et tout ce qui traîne des armes bruyantes dans un lieu pacifique. Cette immense popularité, qui ne durera d'ailleurs pas plus longtemps que la guerre, et qui diminuera à mesure que les peuples se feront d'autres joies, — cette popularité, dis-je, cette vox populi, vox Dei, est pour moi une oppression. » Curiosités esthétiques, Salon de 1846, Paris, Michel Lévy, 1868, p. 159.
En revanche, il était grandement défendu par Théophile Gautier[9].
Galerie
- Œuvres d'Horace Vernet
- Allan M'Aulay (1823), Londres, Wallace Collection.
- La Bataille d'Iena, (1836), Versailles, musée de l'Histoire de France.
- Barricade dans la rue de Soufflot, à Paris, le (vers 1848-1849), Berlin, musée historique allemand[10].
- Scène Berbère, 1833, Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg.
- Chasse au sanglier vers 1835 Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg.
Distinctions et hommages
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Une commune d'Algérie porta son nom pendant la colonisation française.
- Une rose du nom d'Horace Vernet lui est dédiée post mortem en 1866.
Élèves
- Louis Marie Baptiste Atthalin (1784-1856), militaire et peintre.
- Jean-Paul Alaux dit Gentil (1788-1858).
- Ignace-François Bonhommé (1828).
- Jules Breton (1827-1906).
- Tadeusz Brodowski (1821-1848).
- Pierre Dupuis (1833-1915), après 1848 à la villa Médicis à Rome.
- Charles-Édouard Elmerich (1813-1889).
- Frédéric Goupil-Fesquet (1817-1878).
- Ange-Louis Janet (1811-1872), peintre d'Histoire, élève dès 1833.
- Eugène Lami (1800-1890).
- Émile Lambinet (1813-1877).
- Alphonse Leblanc de Boisricheux (1802-1847), dont il épousa en secondes noces la femme, Amélie Fuller (1817-1899).
- François-Gabriel Lépaulle (1804-1886).
- Olympe Pélissier (vers 1805-1878), modèle.
Horace Vernet dans la littérature
- Horace Vernet se retrouve transformé en personnage de fiction en 1887 lorsque Sir Arthur Conan Doyle, créant Sherlock Holmes, fait de son héros le petit-neveu du peintre. En effet dans L'interprète Grec de Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes explique que sa grand-mère était la sœur du peintre Vernet.
Notes et références
- dont certaines figurent dans la Galerie des Batailles du château de Versailles.
- « Les sources françaises de l’histoire des premiers pas du daguerréotype en Egypte (1839) et à Malte (1840) »
- (en) Michèle Hannoosch, « Horace Vernet’s ‘Orient’: photography and the Eastern Mediterranean in 1839, a daguerrean excursion », The Burlington magazine, , p. 264-271 (lire en ligne)
- Sainte-Beuve, Causeries du lundi
- Ch. Lahure, Histoire populaire contemporaine de la France, Hachette, Paris, 1866, t. IV, p. 413.
- Jacques Foucart, « Enrichissements de la Bibliothèque Polonaise de Paris et célébration d’un chef d’œuvre allégorique de Horace Vernet », in La Tribune de l'Art, 21 septembre 2013.
- François Pouillon, La peinture monumentale en Algérie : un art pédagogique, Cahiers d'études africaines, Volume 36, n°141-142, p. 185, 1996
- Bibliographie, Revue du Louvre, 2006-4, p. 96.
- La promenade du critique influent - Anthologie de la critique d'art en France, 1850-1900", page 117
- Le Club Histoire
Annexes

Bibliographie
- Catalogue de l'exposition Horace Vernet (1789-1863) , Rome, Académie de France à Rome, Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, mars-,
- Lynne Thornton, Les Orientalistes Peintres voyageurs, ACR Édition Poche Couleur, Courbevoie, 1994, (ISBN 9782867700606).
- Pierre Sanchez, Horace Vernet dessinateur lithographe 1816-1838 - Catalogue raisonné de l'œuvre lithographié, Dijon, L'Echelle de Jacob, 2016. (ISBN 9782359680737). Tirage limité à 100 exemplaires, tous numérotés. Toutes les lithographies d'H. Vernet sont décrites et reproduites dans cet ouvrage.
Iconographie
- Horace Vernet, Autoportrait, 1835, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
- Eugène André Oudiné, Statue d'Horace Vernet, façade de l'Hôtel de ville de Paris
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