Jarny

Jarny est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en Lorraine, dans la région Grand Est.

Jarny

Hôtel de ville.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Briey
Canton Jarny
Intercommunalité Communauté de communes Orne Lorraine Confluences
Maire
Mandat
Jacky Zanardo
2020-2026
Code postal 54800
Code commune 54273
Démographie
Gentilé Jarnisiens
Population
municipale
8 283 hab. (2017 )
Densité 530 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 09′ 35″ nord, 5° 52′ 41″ est
Altitude Min. 185 m
Max. 236 m
Superficie 15,64 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Jarny
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Jarny
Géolocalisation sur la carte : France
Jarny
Géolocalisation sur la carte : France
Jarny

    Elle doit son développement aux mines de fer (Jarny, Droitaumont, Giraumont) et dans la foulée au chemin de fer (triage de Conflans-Jarny), les mines générant d'importants volumes de minerai, la minette lorraine à transporter jusqu'aux hauts-fourneaux.

    Géographie

    Dans le relief de côtes (ou cuestas) de cette bordure est du bassin parisien, Jarny s'inscrit dans la dépression argileuse de la Woëvre, contenue entre deux lignes de côtes calcaires : côtes de Meuse à l'ouest, côtes de Moselle à l'est.

    Les cours d'eau principaux sont l'Orne et l'Yron, qui se rejoignent dans la commune voisine de Conflans-en-Jarnisy (dont le nom vient de confluent). L'Orne a été légèrement détournée pour permettre l'agrandissement du triage ferroviaire.

    Jarny, village du duché de Bar, fera partie de la Moselle de 1790 à 1871 lors du premier découpage des départements, puis du nouveau département de Meurthe-et-Moselle créé à la suite de l'annexion en 1871 par l'Allemagne d'une grande partie de la Moselle et d'une petite portion de la Meurthe (la Meurthe-et-Moselle regroupant alors l'essentiel de la Meurthe, plus une fraction de la Moselle, d'où sa forme particulière évoquant une oie). Jarny est situé à 13 km de Briey, à 26 km de Metz, à 43 km de Verdun, à 67 km de Nancy et à 90 km de Bar-le-Duc.

    Toponymie

    Anciennement mentionné : Garniacum (936), Jarnei (1156), Gerney (1299), Garnei (1435), Gerny (1451), Gernexum (1484), Gerneyum et Jarni (1544), Jarnyum (1749)[1]. En lorrain : Jerny[1].

    Selon Ernest Nègre, la mention de 936 est issue du nom de personne Garinia suivi du suffixe -acum[2].

    Histoire

    Depuis le Moyen Âge, Droiteaumont et Jarny sont deux seigneuries liées à la famille de Gourcy, ou de Gorcy, qui s'y fixa très tôt. Le blason de la commune leur est emprunté, avec une variante (annelets d'argent) pour se différencier du blason des Gorcy (annelets d'or). Cette famille fut très puissante et influente à la cour de Lorraine, comme en témoignent ses alliances illustres (Lignéville, Manderscheild, Merode). Droiteaumont donna son nom à l'une des branches de cette famille, dont plusieurs membres se distinguèrent : François Antoine comte de Gourcy de Droiteaumont capitaine, chevalier des ordres prestigieux de Saint-Lazare et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel ; ainsi que son frère Joseph comte de Gourcy-Droiteaumont, capitaine au régiment de Touraine, puis de La Fère chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, qui fit la campagne d'Amérique en 1776, puis qui commanda au jeune Bonaparte, encore sous-Lieutenant. Ou encore Ernest François Xavier Comte de Gourcy Droiteaumont, conseiller de la Basse Autriche.

    En 1817, Jarny, village de l'ancienne province du Barrois sur l'Orne et à droite de l'Yron, a pour annexe le village de Droitaumont, les fermes de Moncel et de Moulinelle et le moulin de Bruillot. À cette époque, il y avait 460 habitants répartis dans 81 maisons[3]. En 1817, Droitaumont, village de l'ancienne province du Barrois sur l'Yron ; à cette époque, il y avait 92 habitants répartis dans 14 maisons[3]. Commune indépendante jusqu'en 1810, Droitaumont est depuis cette date rattachée à la commune de Jarny[4].

    Jarny cimetière ossuaire guerre 1870

    Au début du XXe siècle, la ville se développe grâce aux mines de fer, qui font appel à une main-d'œuvre immigrée, notamment allemande, luxembourgeoise, polonaise et italienne. La concurrence de minerais étrangers à plus haute teneur en fer conduira à la fermeture des mines à la fin du XXe siècle.

    Première Guerre mondiale

    Située à seulement quelques kilomètres de la frontière franco-allemande de 1871, correspondant à la Moselle actuelle, Jarny est occupée par les troupes allemandes dès les premiers jours du conflit. Après la Bataille de Morhange, le , quatre otages sont fusillés pour l'exemple :

    • Henri Génot, maire de la ville,
    • l’abbé Léon Vouaux, frère du curé de Jarny,
    • Jean Bernier,
    • François Fidler[Note 1].

    La liste des victimes continuera de s'allonger avec

    • Cosme Aufiero,
    • Jean Bérard (4 ans),
    • Alexis Fournier,
    • Ernest L’Hermite,
    • Henri Menne,
    • Adrien Pérignon, son épouse Eugénie née Sponville et leur fils Fernand (17 ans),
    • Charles Plecis,
    • un Français, inconnu.

    Toujours en août 1914, des travailleurs italiens[Note 2] des mines de Jarny sont fusillés dans l'actuelle rue Albert 1er, à quelques pas de l’actuelle place Henri Génot :

    • Gerolamo Bernacchini,
    • Andrea Bisesti,
    • Giuseppe Brigatti,
    • Vincenzo Cesaroni,
    • Stefano Gaggioli,
    • Angelo Luisetti,
    • Enrico Maffi (13 ans),
    • Luigi Pesenti,
    • Stefano Piralli,
    • Giovanni Testa,
    • Giovanni Tron,
    • Giuseppe Vaglia,
    • Amilcare Zoni
    • Giovanni Zoni.

    Toujours en , l'église et plusieurs maisons sont incendiées. Ces faits font partie des atrocités Allemandes pendant la Première Guerre mondiale dans les territoires conquis par l'armée impériale.

    Le château de Moncel sert de Q.G. à l'armée allemande.

    La commune reste sous la domination de l'armée allemande jusqu'à l'Armistice, en .

    Seconde Guerre mondiale

    Comme la plupart des communes françaises, Jarny est occupée par l'armée allemande après la Drôle de guerre, dès l'Armistice du 22 juin 1940. Tandis que le département de la Moselle est annexé de facto au Troisième Reich, celui de Meurthe-et-Moselle fait partie de la zone interdite et Jarny reste occupée jusqu'à la Libération. Les FFI et FTP du secteur prennent une part active à la libération du Pays-Haut. Les premières patrouilles du XXe corps d'armée américain entrent à Jarny le [5], mais la commune ne sera définitivement libérée que le [6].

    Politique et administration

    Tendances politiques et résultats

    Liste des maires

    La gare.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    vers 1834 ? Jean-Nicolas Bertrand   Conseiller d'arrondissement
    1856 ? 1861 Théodore Bertrand    
    1861 1871 Jean-François Barthélémy    
    1871 1876 Jean-Baptiste Collignon    
    1876 1883 Jean-Baptiste Poinsignon    
    1883 1887 François Amédée Hurlin    
    1887 1902 Jean-Nicolas Lefumeux    
    1902 1904 Jean Joseph Clément    
    1904 1912 Victor Gadol    
    1912 1914 Henri Génot    
    1919 1929 Charles Génot    
    1929 1941 Marcel Rouy    
    1941 1942 Charles Jules Génot    
    1942 1944 Paul Barloy    
    1944 1945 Marcel Rouy    
    1945 1953 Paul Mennegand    
    1953 1965 Albert Amiel DVD  
    1965 1980 Gilbert Schwartz PCF Député (1973-1978)
    1980 1983 Henri Bezon PCF Conseiller général du canton de Conflans-en-Jarnisy (1973-1983)
    1983 1989 Michel Gilles PCF  
    1989 1996 Philippe Nachbar UDF Conseiller général du canton de Conflans-en-Jarnisy (1985-1998)
    Sénateur (depuis 1992)
    1996 2001 Jacques Dhur UDF  
    2001 En cours
    (au 15 mars 2020)
    Jacky Zanardo PCF Président de la Communauté de communes du Jarnisy (2002-2016)
    Président de la Communauté de communes des Pays de Briey, du Jarnisy et de l'Orne depuis 2017

    Politique de développement durable

    La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2003[7].

    Jumelages

    • Linkenheim-Hochstetten (RFA) depuis 1966.
    • Gröditz (RFA, autrefois RDA) depuis 1969. À l'époque, les jumelages avec la RDA se rencontraient surtout chez les municipalités communistes, comme Jarny. Le partenariat deviendra triangulaire en 1990, avec un jumelage entre Linkenheim-Hochstetten et Gröditz (le premier contact entre les deux villes allemandes remonte à 1984).
    • Popoli, ville italienne (touchée par un tremblement de terre en 2009) dont le maire est un enfant de Jarny.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[9].

    En 2017, la commune comptait 8 283 habitants[Note 3], en diminution de 1,26 % par rapport à 2012 (Meurthe-et-Moselle : +0,03 %, France hors Mayotte : +2,36 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1872
    515423469510704709768726722
    1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921
    9278037807027337718903 4114 156
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    6 1117 2147 0107 5128 0019 2489 2369 2878 849
    1990 1999 2006 2007 2012 2017 - - -
    8 4018 3778 4528 4478 3898 283---
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[4] puis Insee à partir de 2006[10].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Édifices civils

    Château de Moncel.
    Château de Moncel Vierge de l'ancien maussolée
    • Château de Moncel, ancienne maison forte du XIIIe siècle, passée en 1633 aux Bettainvillers, maîtres de forge de Moyeuvre, rhabillage au XXe siècle, pastiche XVIIIe siècle. Il sert d'état-major pour les Allemands lors de la Première Guerre mondiale. C'est ensuite la demeure de plusieurs directeurs de la mine de Droitaumont. Le parc est aujourd'hui ouvert au public et le château accueille des associations environnementales[11].
    • Ancienne brasserie, 12 rue du Point du Jour, époque de construction : 1er quart du XIXe siècle ; 4e quart du XIXe siècle. Désaffectée entre 1900 et 1905.
    • Ancienne brasserie du début du XXe siècle « bière de Jarny » située sur le site actuel « EMC2 » près de la gare de Conflans-Jarny.
    • Lavoir, rue des Mines.
    • Collège Alfred-Mézières. Achevé en 1914, il servira de lazaret (hôpital militaire) pendant toute l'occupation allemande (1914-1918). Il servira ensuite d'école, avant de devenir un collège.
    • Collège Louis-Aragon. La première rentrée a eu lieu en 1973 pour les élèves habitant l'ouest et le nord du Jarnisy, plus ceux ayant choisi des options non proposées au collège Alfred Mézières (espagnol notamment). Aragon est le 2e collège de Jarny.
    • Ancienne mine de fer de Jarny.
    • Ancienne mine de fer de Droitaumont.
    • Cités de Moulinelle (typiques de l'habitat ouvrier à l'époque des mines).
    • Cités de Droitaumont.
    • Marais de Droitaumont, classé en Espace naturel sensible.
    Les Marais de Jarny Droitaumont
    • La Poncette. Lieu incarnant le rêve américain à la jarnysienne, la poncette se démarque par son cadre agréable. Au bord de l'Yron, les Jarnysiens viennent s'y promener en famille ou se détendre entre copains (beaucoup venaient aussi laver leur voiture dans le gué ; l'accès en est aujourd'hui interdit aux véhicules).
    • Une piscine.

    Édifices religieux

    • Église Saint-Maximin fortifiée XIIIe siècle, clocher isolé (ancien donjon), inscrite aux monuments historiques par arrêté du [12].
    • Chapelle Saint-Joseph à Droitaumont XXe siècle.
    • Chapelle Notre-Dame-du-Rail XXe siècle dans le quartier gare (n'est plus consacrée).
    • Chapelle sépulcrale des maîtres du château de Moncel XIXe siècle

    Personnalités liées à la commune

    • Bernard Fresson, comédien (cousin du pâtissier Meilleur Ouvrier de France du quartier gare). [réf. souhaitée]
    • Gérard Biguet, arbitre international de football, est natif de Jarny.
    • Yan Lindingre, auteur de BD né à Jarny, actuel rédacteur en chef du magazine de bande dessinée fondé par Gotlib : Fluide glacial. [réf. souhaitée]
    • Gabriel De Michèle, joueur professionnel de football au FC Nantes et en équipe de France. [réf. nécessaire]

    Héraldique, logotype et devise

    Blason D'argent aux neuf mouchetures d'hermine de sable ordonnées 4, 3 et 2, au chef de gueules chargé de trois annelets d'argent.
    Détails
    Ce blason est une variante de celui de la famille de Gourcy (annelets d'or).

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. La rue où eut lieu cette exécution s'appelle aujourd'hui rue du 26 août.
    2. Contrairement à l'Italie fasciste de 1940, l'Italie de 1914 se bat contre l'Allemagne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.

    Références

    1. Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale
    2. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Genève, Libraire Droz, 1990 (ISBN 978-2-600-02883-7)
    3. Claude Philippe de Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, Metz, 1817
    4. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    5. René Caboz: La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984 (p. 160, 180, 181).
    6. La liberté retrouvée sur cg54.fr
    7. FICHE | Agenda 21 de Territoires - Jarny, consultée le 26 octobre 2017
    8. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    9. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
    11. « Château de Moncel - Site officiel de la ville de Jarny - Site officiel de la ville de Jarny » (consulté le 1er mars 2017)
    12. « Église Saint-Maximin de Jarny », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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