Jeudi saint
Le Jeudi saint est le jeudi précédant Pâques. Il commémore pour les chrétiens l'institution par Jésus-Christ du sacrement de l'Eucharistie, lors de la Cène qui est le dernier repas pris avec ses disciples avant son arrestation. Dans les représentations artistiques, saint Jean s'appuie sur la poitrine du Christ, comme le décrit le récit évangélique[1].
Jeudi saint | |
![]() La Cène, peinte par Jacopo Bassano en 1542. | |
Observé par | les chrétiens |
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Signification | Commémoration du dernier repas du Christ |
Date | Jeudi avant Pâques |
Date précédente | 18 avril 2019 |
Date courante | 9 avril 2020 |
Date suivante | 1er avril 2021 |
Lié à | Pâques |

Catholicisme

C'est le début du Triduum pascal, célébrant la Passion et la Résurrection de Jésus.
Lors de la messe vespérale du Jeudi saint, messe dite « In cœna Domini », a lieu une cérémonie particulière, le lavement des pieds ou Mandatum. Douze[2] fidèles ont le pied droit lavé par le prêtre lors de la messe du soir (généralement, entre le sermon et l'offertoire).
Cette cérémonie rappelle la Cène. L'Évangile du jour est celui où le Christ lave les pieds des douze apôtres (Jean XIII, 1-15).
C'est aussi la commémoration de la Cène de Jésus-Christ instituant l'Eucharistie. L'universitaire britannique Colin Humphreys (en) considère que la Cène n'a pas eu lieu le jeudi mais le Mercredi saint , réconciliant ainsi deux incohérences : l'incohérence de synchronisation, les Évangiles synoptiques utilisant un vieux calendrier hébraïque et rapportant que la Cène s'est déroulée le soir durant la Pâque juive tandis que l'Évangile selon Jean se réfère à un calendrier lunaire et décrit le dernier repas avant la Pâque juive ; l'incohérence temporelle, les différents procès de Jésus dans différentes zones de Jérusalem mentionnées dans les Évangiles n'ayant pas pu matériellement (comme le montrent des experts ayant parcouru Jérusalem avec un chronomètre) se dérouler pendant la Cène qui aurait commencé après le coucher du soleil le jeudi soir et la crucifixion de Jésus le vendredi matin suivant[3].
- « Premier jour du Triduum pascal, jeudi qui précède la Pâque. Sauf disposition contraire de l’autorité compétente, deux célébrations solennelles ont lieu le Jeudi saint :
- la messe chrismale qui réunit autour de l’évêque les prêtres du diocèse, pour la bénédiction de l’huile des malades, de l’huile des catéchumènes, et pour la consécration du saint chrême (voir onction, saint chrême) ; les prêtres y font la rénovation des promesses sacerdotales (institution du sacrement de l’ordre) ;
- la messe de la Cène du Seigneur (in Cœna Domini), dans la soirée, commémore l’institution de l’Eucharistie. Elle ouvre le Triduum pascal. Après l’homélie, le célébrant procède au rite du lavement des pieds, qui reproduit le geste du Seigneur (cf. Jn 13, 3–17).
À la fin de la messe, le Saint-Sacrement est porté en procession, puis exposé pour l’adoration[4] ».
Certaines églises qui pratiquent la forme tridentine du rite romain, ont, après la messe in cœna Domini, un autre office liturgique : l'Office des Ténèbres encore appelé les Tenebrae.
Le Jeudi saint a lieu le 18 avril en 2019, le 9 avril en 2020 et le 1er avril en 2021.
Dans le rite byzantin
Les matines dévient peu de l'usage habituel en semaine de Carême, à ceci près que le canon y est complet, au lieu d'être réduit à trois odes. Son acrostiche est « Au Grand Jeudi je chante une grande hymne ».
Les vêpres s'interrompent après les trois lectures de l'Ancien Testament, et débouchent sur la célébration de la divine liturgie de saint Basile le Grand, qui commence par la lecture de l'Apôtre puis de l'évangile. La péricope lue ce jour est particulièrement longue et est constituée de morceaux des évangiles de saint Matthieu, saint Jean et saint Luc qui relatent la trahison de Judas, le lavement des pieds, la sainte Cène, la prière au mont des Oliviers, l'arrestation de Jésus et son accusation par les Juifs. Au lieu de l'hymne habituelle d'offertoire, le Chérubicon, le Jeudi Saint, on chante l'hymne « A Ta Cène mystique ». En commémoration de l'institution de la célébration eucharistique, les ornements des prêtres sont clairs et l'on peut consommer du vin et de l'huile.[5]
En Alsace
Dans les foyers et familles croyantes[réf. nécessaire], c'est encore la coutume chez les protestants d'Alsace de manger ce jour-là des épinards et des œufs ; c'était le Greendonnerschdaa (le « jeudi vert »), et au marché de la Marne, qui se tenait le mardi à Strasbourg, on voyait une foule de ménagères avec des épinards dans leur cabas[6]. On retrouve la même coutume en Slovaquie où, pour le Zelený štvrtok, on mange des épinards sur lesquels on a disposé des œufs au plat et des tranches de pain grillé[7].
Dictons associés
Plusieurs dictons sont associés à cette fête : « quand il pleut le Jeudi saint, à la sereine, la moitié du foin se fène »; « la gelée du jeudi saint gèle le sarrasin », « quand il gèle sur la Cène, l'on fait son foin sans peine »[8].
Notes et références
- Cet épisode (Jn 13. 23-25) marque le début de la dévotion au Sacré-Cœur.
- Reprenant le nombre des apôtres.
- (en) Colin Humphreys, The Mystery of the Last Supper : Reconstructing the Final Days of Jesus, Cambridge University Press, , 258 p. (ISBN 052173200X).
- Ngalula Tumba, Petit Dictionnaire de Liturgie et de Théologie Sacramentaire, p. 83.
- « Textes liturgiques », sur forum-orthodoxe.com
- Voir par exemple sur le site de l'écomusée.
- Michel Dubost, La Slovaquie en quelques facettes, Éditions L'Harmattan, 2003, p. 105.
- Sylvie Rozé, Le livre des proverbes, Omnibus, , 325 p..
Voir aussi

Articles connexes
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