Krzysztof Penderecki
Krzysztof Eugeniusz Penderecki (ˈkʂɨʂtɔf pɛndɛˈrɛt͡skʲi), né le à Dębica (Pologne) et mort le à Cracovie (Pologne)[1], est un compositeur et chef d'orchestre polonais[2].

Nom de naissance | Krzysztof Eugeniusz Penderecki |
---|---|
Naissance |
Dębica (Pologne) |
Décès |
Cracovie (Pologne) |
Activité principale | Compositeur, chef d'orchestre, enseignant |
Style | |
Formation | Conservatoire de Cracovie |
Enseignement | Conservatoire de Cracovie |

Œuvres principales
- Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima (1960)
- Passion selon saint Luc (1965-1966)
- De natura sonoris nos 1 et 2 (1966-1971)
- Les Diables de Loudun (Die Teufel von Loudun) (opéra, 1969)
- Le Rêve de Jacob (1974)
- Requiem polonais (1980-1993)
- Symphonie no 7 « Les Sept Portes de Jérusalem » (1996)
Biographie
Krzysztof Penderecki a été élevé dans une famille d'origine arménienne à la musicalité prononcée. Son père (avocat) et son grand-père (directeur de banque) étaient tous deux musiciens.
Il a d'abord appris à jouer du piano, puis du violon. Il composa ses premières œuvres à l'âge de 8 ans. Le manque d'études de violon provoqué par la guerre l'obligea, en compagnie de son professeur, à écrire ses exercices par lui-même et à s'entraîner sur ce support.
Krzysztof Penderecki a fait ses études au conservatoire de Cracovie avant d'y enseigner, puis d'en devenir le directeur en 1972. Il remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie.
Il s'affirme d'emblée comme un grand compositeur de musique sérielle, ainsi qu'en témoignent ses premières compositions (Strophes, Anaklasis). Il a toutefois évolué par la suite vers une certaine forme de classicisme, ce qui conduit à distinguer dans son œuvre au moins deux périodes. Dans les années 1960-1970, il utilise les instruments classiques comme des instruments à percussion sur un mode résolument atonal ou sériel, recourt en abondance aux glissandos ou aux clusters et travaille sur le chromatisme d'une manière audacieuse. Son œuvre est néanmoins empreinte, à partir de sa Passion selon saint Luc (1965-1966), d'une forte inspiration religieuse.
Dès la fin des années 1980, il donne à son travail une nouvelle orientation marquée tout à la fois par une simplification du langage musical et un retour à la tonalité classique, ainsi qu'en témoigne son imposant Requiem polonais. Il s'inscrit même, à travers son œuvre symphonique, dans la tradition romantique ou post-romantique.
Sa musique a été utilisée au cinéma par des réalisateurs aussi différents que Wojciech Has (Le Manuscrit trouvé à Saragosse), William Friedkin (L'Exorciste), Stanley Kubrick (Shining), Andrzej Wajda (Katyń) ou Martin Scorsese (Shutter Island).
Il a par ailleurs été une grande source d'inspiration pour le compositeur de musique électronique SebastiAn, notamment pour son titre Threnody.
Vie privée et famille
En plus de la musique, Krzysztof Penderecki est un passionné de botanique. Il a créé son propre arboretum à Lusławice, en Pologne, qui est le plus grand du pays[3].
Mari d'Elzbieta Penderecka, avec laquelle il a eu deux enfants, il a un enfant d'un précédent mariage avec Barbara Penderecka.
Œuvres principales
Krzysztof Penderecki a composé environ 150 pièces.
- Strophen (1959)
- Anaklasis (1959)
- Emanationen (1959)
- Quatuor à cordes no 1
- Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima (1960)
- Fluorescences (1961)
- Fonogrammi (1961)
- Polymorphia (1961)
- Drei Stücke im alten stil (1963)
- Capriccio pour hautbois et cordes
- Passion selon saint Luc (1965-1966)
- De natura sonoris no 1 (1966)
- Dies Irae (1967), en mémoire des victimes d'Auschwitz
- Concerto pour violoncelle et orchestre no 1 et 2 (1967-1972)
- Capriccio pour violon et orchestre (1967)
- Quatuor à cordes no 2
- Die Teufel von Loudun (Les Diables de Loudun), opéra (1969)
- Canticum canticorum salomonis (1970)
- Utrenja (1970-1971)
- De natura sonoris no 2 (1971)
- Partita pour clavecin, guitare électrique, guitare basse, contrebasse et orchestre (1971, révisé en 1991)
- Symphonie no 1 (1973)
- Le Rêve de Jacob (1974)
- Magnificat (1974)
- Paradis perdu, opéra
- Symphonie no 2 « Noël » (1980)
- Requiem polonais (1980-1993)
- Concerto pour violoncelle et orchestre no 2 (1982)
- Concerto pour alto et orchestre de chambre (1983), transcrit pour violoncelle et orchestre par Boris Pergamenchtchikov
- Die Schwarze Maske (Le Masque noir), opéra (1986)
- O Gloriosa Virginum (2009), dédiée au maestro José Antonio Abreu
- Symphonie no 3 (1988-1995)
- Symphonie no 4 « Adagio » (1989)
- Symphonie no 5 « Coréenne » (1991-1992)
- Symphonie no 6, surnommée « Chinesische Lieder » / « Mélodies chinoises » — au nombre de huit — par le compositeur lui-même[4] (2017)
- Symphonie no 7 « Les Sept Portes de Jérusalem » (1996)
- Symphonie no 8 « Lieder der Vergänglichkeit » (2004-2005)
Prix et distinctions
Prix
- Premier prix du concours de composition de Varsovie (1959)
- Prix Sibelius de Wihuri, 1983
Honneurs
- Membre de l'Académie des arts de Berlin (1975)[5]
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (Großes Verdienstkreuz) (1990)
- Docteur honoris causa de l'université jagellonne de Cracovie (1998)[6]
- Commandeur de l'ordre de Mérite du grand-duché de Luxembourg (2009)[7]
Hommage
L'astéroide (21059) Penderecki a été nommé en son honneur.
Publication
- Labyrinthe du temps. Cinq leçons pour une fin de siècle, Montricher, 1999
Notes et références
- (pl) « Nie żyje Krzysztof Penderecki - Magiczny Kraków », sur www.krakow.pl (consulté le 29 mars 2020)
- « L'immense compositeur polonais Krzysztof Penderecki est mort »,France Musique, 29 mars 2020.
- Res musica Krzysztof Penderecki : un portrait. Consulté le 2 octobre 2014.
- Œuvre de la semaine, Krzysztof Penderecki, Sixième Symphonie sur fr.schott-music.com (.
- (de) Krzysztof Penderecki sur le site de l'Académie des arts de Berlin.
- (pl) Doktorzy honoris causa.
- Voir sur varsovie.mae.lu.
Voir aussi
Bibliographie
- (pl) Krzysztof Lisicki, Szkice o Pendereckim, Varsovie, 1973
- (pl) Ludwik Erhardt, Spotkania z Pendereckim, Cracovie, 1975
- (de) Wolfgang Schwinger, Penderecki, Begegnungen, Lebensdaten,Werkkommentare, Stuttgart, 1979, réed. 1994
- (ru) A. Ivachkine, Krzysztof Penderecki, Monografitchesky otcherk, Moscou, 1983
- (en) R. Robinson, Krzysztof Penderecki, A Guide to His Work, Princeton (New Jersey), 1983
- (en) Wolfgang Schwinger, Krzysztof Penderecki, His life and Work, Londres, 1989
- Barbara Małecka-Contamin, Krzysztof Penderecki. Style et matériaux, Paris, 1997
- (en) D. Mirka, The Sonoristic Structuralism of Krzysztof Penderecki, Katowice, 1997
- (pl) Tadeusz A. Zieliński, Dramat instrumentalny Pendereckiego, Cracovie, 2003
- (en) Mieczysław Tomaszewski, Krzysztof Penderecki and His Music, Cracovie, 2003
- (en) Regina Chłopicka, Krzysztof Penderecki. Musica sacra - Musica profana. A Study of Vocal-Instrumental Works, Varsovie, 2003
- (pl) Mieczysław Tomaszewski, Penderecki, Varsovie, 2003.
- François Coadou, Le cas Penderecki ou la question de l'avant-garde au XXe siècle, Caen, 2004 (lire en ligne)
Liens externes
- Notices d'autorité :
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- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- WorldCat
- « Krzysztof Penderecki », sur le site de l'Ircam
- Extraits d’archives sonores d’œuvres de Krzysztof Penderecki, sur ContemporaryMusicOnline (portail de la musique contemporaine).
- Site officiel
- (en) Krzysztof Penderecki sur l’Internet Movie Database
- Fiche de Krzysztof Penderecki sur Francemusique.fr
- page Penderecki sur le site Polish Music Center
- page Penderecki par les éditions Schott Music ((de)/(en))
- Biographie de Krzysztof Penderecki sur le site du Centre de documentation de la musique contemporaine
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