La Mer (Debussy)
La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre, CD 111, est une œuvre symphonique du compositeur français Claude Debussy créée le à Paris par l'orchestre Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard.
La Mer | |
Couverture de l'édition originale de 1905 reproduisant La Grande Vague de Hokusai. | |
Genre | Symphonie |
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Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Claude Debussy |
Effectif | Orchestre symphonique |
Durée approximative | 22 à 25 minutes |
Dates de composition | de septembre 1903 au |
Création | Orchestre Lamoureux, Paris, ![]() |
Interprètes | Camille Chevillard (dir.) |
Représentations notables | |
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Historique
Entreprise en 1903 dans une petite ville du nord de la Bourgogne (Villeneuve-la-Guyard), la composition de La Mer est achevée en 1905 pendant le séjour de Debussy sur la côte de la Manche à Eastbourne. L'œuvre est dédiée à Jacques Durand et créée le 15 octobre 1905 à Paris par l'orchestre Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard.
La pièce n'est pas très bien reçue mais est devenue au fil du temps une des compositions orchestrales de Debussy les plus jouées.
À son propos, le pianiste Sviatoslav Richter, qui considérait Debussy comme un de ses trois compositeurs favoris, avec Chopin et Wagner, disait : « Dans la musique de Debussy, il n'y a pas d'émotions personnelles. Il agit sur vous encore plus fortement que la nature. En regardant la mer, vous n'aurez pas de sensations aussi fortes qu'en écoutant La Mer. [...] Debussy, c'est la perfection même. »[1].
La couverture de l'édition originale de la partition de 1905 reproduit Grande Vague de Hokusai[2].
Structure

Une exécution « standard » demande environ 25 minutes. La Mer s'articule autour de trois mouvements :
- De l'aube à midi sur la mer
- Très lent - si mineur - environ 9 min
Claude Debussy explore ici les changements subtils d’atmosphères et de luminosité de la mer qu’accompagne le progrès du matin sur l'eau. La première partie est un crescendo montrant la montée du jour. Il est soutenu d’un mouvement cyclique des cordes et des flûtes symbolisant le flux et le reflux des vagues. Il est suivi d’un chant de 16 violoncelles nous montrant une mer plus calme interrompu par une flûte dessinant le vol d’un oiseau. Le premier mouvement se termine par une lame de fond de cymbales qui rappellent le fracas des vagues.
- Le Jeu des vagues
- Allegro - do dièse mineur - environ 6 min 30
Dans ce 2e mouvement, en utilisant une suite de séquences, Debussy suggère le balancement des vagues, les changements inattendus de courant, l'irisé de la lumière du soleil sur la surface de l'eau et les profondeurs mystérieuses.
- Le Dialogue du vent et de la mer
- Animé et tumultueux - do dièse mineur - environ 8 min
Par des tons sombres et menaçants, il donne la sensation du danger de la mer. Dans la première partie du mouvement (thème cyclique) l'orchestre se soulève et retombe comme les mouvements de la houle. La deuxième partie est une période de calme inquiétante avant le retour de la tempête. Pour le final les vagues déferlent, les navires tracent leurs routes, le flot des vagues se transforme en raz-de-marée.
Par sa facture, l'œuvre s'apparente fort à une symphonie, même si elle n'en a pas le titre.
Effectif instrumental
Instrumentation |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses, harpes |
Bois |
2 flûtes, 1 piccolo, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 3 Bassons, 1 contrebasson |
Cuivres |
4 cors, 3 trompettes, 2 cornets, 3 trombones, 1 tuba |
Percussions |
timbales, cymbales, 1 tam-tam, 1 triangle, 1 glockenspiel, 1 grosse caisse |
L'œuvre a été transcrite pour 3 pianos par le pianiste Carlo Maria Griguoli[3]
Discographie sélective
- Désiré-Émile Inghelbrecht et l'Orchestre national de la Radiodiffusion française[Quand ?]
- Manuel Rosenthal et l'Orchestre de l'Opéra national de Paris[Quand ?]
- Arturo Toscanini et l'Orchestre symphonique de la NBC, 1950
- Paul Paray et l'Orchestre symphonique de Détroit, 1955
- Charles Munch et l'Orchestre symphonique de Boston, 1956
- Ernest Ansermet et l'Orchestre de la Suisse romande, 1957
- Igor Markevitch et l'Orchestre des Concerts Lamoureux, 1959
- Jean Martinon et l'Orchestre national de France, 1974
- Michael Tilson Thomas et l'Orchestre Philharmonia, 1983
- Vladimir Ashkenazy et l'Orchestre de Cleveland, 1986
- Charles Dutoit et l'Orchestre Symphonique de Montréal, 1989
- Pierre Boulez et l'Orchestre de Cleveland, 1993
- Claudio Abbado et l'Orchestre du Festival de Lucerne, 2003
- Michel Tabachnik et le Brussels Philharmonic, 2010
- Stéphane Denève et l'Orchestre National Royal d'Écosse, 2012
- François-Xavier Roth et Les Siècles, 2013
Bibliographie
- Jean Barraqué, Debussy, Paris, Seuil, coll. « Solfèges », 1962, réed.1994, 250 p. (ISBN 2-02-020626-9),
- Edward Lockspeiser et Harry Halbreich, Debussy, sa vie et sa pensée : Analyse de l'œuvre, Paris, Fayard, , 823 p. (ISBN 2-213-00921-X).
Notes et références
- Cité par Alexander Melnikov, dans « Sagesse et compassion », trad. par Dennis Collins, livret du double CD Debussy, Chopin, BBC Legends, 1999, p. 12.
- http://expositions.bnf.fr/lamer/grand/121.htm.
- Arrangement joué dans le cadre du projet Martha Argerich à Lugano le 23 juin 2012 .
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « La mer (Debussy) » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
- La Mer, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
- Interprétation libre de droits exécutée par la fanfare de l'US Air Force pour Musopen
- Centre de documentation Claude Debussy
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