Lauterbourg
Lauterbourg est une commune française située dans le département du Bas-Rhin, en région Grand Est.
Lauterbourg | |
Place du Château et hôtel de ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Canton | Wissembourg |
Intercommunalité | C.C. de la plaine du Rhin |
Maire Mandat |
Jean-Michel Fetsch 2014-2020 |
Code postal | 67630 |
Code commune | 67261 |
Démographie | |
Population municipale |
2 304 hab. (2017 ![]() |
Densité | 205 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 58′ 34″ nord, 8° 10′ 28″ est |
Altitude | Min. 104 m Max. 129 m |
Superficie | 11,25 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.mairie-lauterbourg.fr |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Située dans l'angle nord-est du département du Bas-Rhin, à la confluence de la Lauter et du Rhin, Lauterbourg est frontalière avec l'Allemagne. Elle est la commune la plus orientale de la France continentale (le point continental français le plus à l'est se trouve sur le bord du Rhin, au sud-est de la forêt domaniale de Lauterbourg).
Lauterbourg concentre plusieurs écotones : écotone entre fleuve et agrosystème, entre agrosystème et forêt (le Bienwald, dont la lisière coïncide avec la frontière avec le Palatinat rhénan). La commune est entièrement sur les alluvions rhénanes mais le Piémont des Vosges du Nord et le massif palatin, d'où coule la Lauter, n'est pas loin. Elle côtoie deux régions allemandes (Bade et Palatinat) ; c'est par ailleurs un lieu de passage fluvial et terrestre, qui concentra des courants commerciaux et culturels mais aussi des courants militaires.
Reliée à Strasbourg par la voie ferrée, Lauterbourg est située sur le GR 53 (rectangle rouge) qui de Wissembourg emprunte la crête des Vosges jusqu'à Masevaux au sud. La Véloroute Rhin EV 15 qui court sur 1 320 km de la source du Rhin, à Andermatt en Suisse, à l'embouchure du Rhin à Rotterdam, quitte l'Alsace et le territoire français à Lauterbourg.
Histoire
À l'époque romaine il existait probablement au passage de la Lauter, qui était un point stratégique, un fort appelé Tribuni sur l'ancienne route qui menait de Bâle à Mayence. Des troupes romaines y stationnèrent jusqu’en 405.[1]
Époque médiévale
Ayant vaincu les Alamans en 496, les Francs s'installèrent au nord du Seltzbach. C’est pourquoi on y parle encore un dialecte francique, tandis qu'au sud du Seltzbach les dialectes alémaniques ont subsisté. Quand l'Empire franc fut partagé par le Traité de Verdun en 843, le territoire de Lauterbourg revint à la Lotharingie puis, au terme de longues luttes, fut incorporé au Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier en 962. L'épouse d'Otton, la princesse bourguignonne Adélaïde, fonda un monastère à Seltz à quelques kilomètres au sud.[1]
Selon des documents des années 1083 et 1103 Henri IV transféra les possessions de Lauterbourg au diocèse de Spire. Ils comprenaient des terres, une forêt et les droits de chasse et de pêche qui y étaient joints. La ville continua de se développer dans les années suivantes et en 1252, elle obtint le droit de marché. Peu de temps après, elle fut le siège d'un bailliage qui comprenait 20 communautés des deux côtés de la Lauter. Pour protéger la ville on construisit un double cercle de murs avec 12 tours. Les évêques de Spire résidaient dans un château qui dominait la Lauter.
- Bataille le entre les troupes des armées de la République et les troupes prussiennes de la Première Coalition (mort au combat du général Gabriel Louis Sabas Faivre de Courcelles, dit Febure (1726-1793)).
Jusqu'en 1918
Au XVIIe siècle, la ville souffrit beaucoup des guerres. À plusieurs reprises elle fut traversée par des troupes qu’il fallait héberger et ravitailler. Réquisitions, pillages, famines et épidémies ruinèrent finalement la ville. En 1648 la Paix de Westphalie donna à la France Lauterbourg et l’Alsace mais les principautés de Basse-Alsace dépendaient encore de l’Empire Romain Germanique, ce qui entraina de nouvelles guerres et la destruction de Lauterbourg en 1678.
Au début du XVIIIe siècle la ville, qui servait désormais de place forte à l’extrémité orientale de la ligne de la Lauter, fut reconstruite par les Français. Après la chute de Napoléon le Congrès de Vienne, en 1815, constitua la Lauter comme frontière définitive de la France.
La paix de Francfort en 1871 donna à l’Empire allemand Lauterbourg qui commença à s’industrialiser. On construisit une ligne de chemin de fer et un port sur le Rhin avec un terminal charbonnier. En 1919 le traité de Versailles rendit la ville à la France.
Seconde Guerre mondiale
Dans les années 1930, Lauterbourg se trouvait dans une situation inconfortable entre la ligne Maginot et la ligne Siegfried. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, le , la population fut évacuée à Saint-Priest-Taurion et à Saint-Just-le-Martel dans le département de la Haute-Vienne. En , la ville basse fut complètement détruite. Après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne nazie, une partie des réfugiés revint dans la ville en ruines. À partir de 1942 les Alsaciens furent affectés au Reichsarbeitsdienst (RAD), puis incorporés de force dans la Wehrmacht, en violation flagrante du droit international. Beaucoup de « Malgré-nous » perdirent la vie sur le front de l'Est.
Le , la 79e Division d'infanterie américaine tenta de libérer Lauterbourg, mais fut surprise peu après par l’Opération Nordwind. Craignant d'être séparés de leurs arrières, les Américains étaient sur le point de se replier jusqu'à la ligne des Vosges. Cependant, grâce à l'intervention du général de Gaulle et de Winston Churchill, ils gardèrent leurs positions et l'offensive allemande put être arrêtée à Hatten-Rittershoffen. Lauterbourg fut finalement libéré le par la 1ère armée française dans le cadre de l'opération Undertone.
Héraldique
![]() |
Les armes de Lauterbourg se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[5].
En 2017, la commune comptait 2 304 habitants[Note 1], en augmentation de 3,13 % par rapport à 2012 (Bas-Rhin : +1,89 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Lieux et monuments
Église de la Sainte-Trinité. Église de la Sainte-Trinité. Vue de la nef vers la tribune de l'orgue Stieffel (1777). Église protestante (ancienne poudrière) (1708-1888). Chapelle de pèlerinage Notre-Dame-du-Bon-Secours (1667).
Hôtel de ville (1731). Ancien palais épiscopal (1716). Portail et tourelle d'escalier. Maison de bailli, puis école et tribunal (1766), 3, place du Château. Caserne de cavalerie (XVIIIe),
2-4, place du Château.Édifice logistique (1612-1728),
27, rue de la Première-Armée.Porte de Landau (1706). Tour des Bouchers (XIVe-XVIIIe). Calvaire de 1810.
Maison (1689), 7, rue de l'Église. Maison de notable (1713), 18, rue de la Première-Armée. Maison de bailli (XVIIIe), puis école,
22, rue de la Première-Armée.Maison de maître dite maison Adam (XVIIIe), 7, rue des Trois-Rois. Maison (XVIIIe), 8, rue des Trois-Rois. Ferme (XVIIe-XVIIIe), 2, rue de la Paix.
Personnalités liées à la commune
- Albert Bayer (1885-1967) : peintre français.
- Georges Holderith (1912-1978) : inspecteur d'académie, directeur général adjoint de l’enseignement du premier degré et inspecteur général de l’instruction publique pour l'allemand.
- Ferdinand de La Ville-sur-Illon ( - Lauterbourg – - Seltz), militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.
- Antoine Lévy (1832-? ) : rabbin et enseignant, a été en 1867-1869 le premier rabbin du Temple Choral des Juifs de Bucarest, puis grand rabbin et professeur d'allemand au lycée Charlemagne à Paris.
- Calern-Jeanne Michau, née le dans la commune, sculptrice, décédée à Saint-Bonnet-Elvert, le , épouse du peintre Paul Cognasse.
- Paul Schmitthenner (1884-1972) : ministre des cultes et de l'éducation du pays de Bade sous le Troisième Reich. Il fut également architecte, professeur et recteur de l'université de Heidelberg. Il est né à Lauterbourg le d'un père allemand et d'une mère alsacienne.
- Henri Roessler (1910-1978) : international de football français.
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
Références
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le 24 mai 2009)
- Céline Lang, « Alsace du Nord : le maire de Lauterbourg déchire sa carte UMP », France 3 Alsace, (lire en ligne)
- [PDF] « Liste des maires du Bas-Rhin au 1er avril 2008 », sur www.bas-rhin.pref.gouv.fr (consulté le 22 mai 2009)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- J. Bentz, Description historique et archéologique de Lauterbourg et de son territoire : d'après les sources originales, G. Silbermann, Strasbourg, 1844, VIII-255 p.
- J. Bentz, Seconde partie de l'appendice à la description historique et archéologique de Lauterbourg avec des notes explicatives et historiques, G. Silbermann, Strasbourg, 1867, 28 p.
- Serge Braun, Le dernier testament : chronique de la communauté juive de Lauterbourg, Éditions Coprur, Strasbourg, 1997, 128 p. (ISBN 2-8420-8015-7)
- Alain Drapier, Densification urbaine de Lauterbourg, Strasbourg, 1991, 65 p. (mémoire d'Architecture)
- (de) August Meyer, Geschichte der Stadt Lauterburg, Ackermann, Weissenburg i. E, 1898, 204 p.
- Alfred Nobert (en collab. avec Marie-Louise Meyer), Flânerie dans Lauterbourg, à travers la carte postale, Ville de Lauterbourg, 1986, 101 p.