Lino Ventura
Lino Ventura est un acteur italien, né le à Parme (Italie) et mort le à Saint-Cloud (France). Il a réalisé la plus importante part de sa carrière cinématographique en France.

Nom de naissance | Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura |
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Naissance |
Parme ![]() |
Nationalité |
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Décès |
Saint-Cloud ![]() |
Profession | Acteur |
Films notables |
Le Gorille vous salue bien Les Tontons flingueurs Le Deuxième souffle L'Armée des ombres L'Emmerdeur Garde à vue |
Fils d'immigrés italiens, Lino Ventura fut d'abord lutteur professionnel (champion d'Europe poids moyens en 1950), puis catcheur avant de devenir par hasard acteur aux côtés de Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi qui rencontre le succès à sa sortie en salle en 1954.
D'abord habitué à des seconds rôles d'hommes de main ou de brutes, il devient une vedette dès la fin des années 1950 grâce à des films comme Le Gorille vous salue bien et Le fauve est lâché. Alternant les comédies à succès, parfois dialoguées par Michel Audiard, telles Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas, L'aventure c'est l'aventure, L'Emmerdeur ou La Gifle, et des drames et polars comme Les Grandes Gueules, Le Deuxième Souffle, Le Clan des Siciliens, L'Armée des ombres ou Garde à vue, il est à partir de la fin des années 1950 jusqu'à sa disparition l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français[1], et rentable au box-office avec 130 millions d’entrées.
Père de quatre enfants dont une fille handicapée, il fut le fondateur avec sa femme Odette en 1966 de l'association Perce-Neige[2], destinée à venir en aide aux personnes handicapées mentales.
Biographie
Jeunesse
Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura[3] est le fils unique de Giovanni Ventura et Luisa Borrini[4]. En 1927, il est âgé de 8 ans lorsqu'il quitte l'Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler comme représentant de commerce à Paris quelques années auparavant. Mais arrivés à Montreuil le , la mère et le fils ne trouvent pas Giovanni. Le père a disparu. Par la suite, Lino Ventura n'évoquera que rarement et à contrecœur ce père absent. Lino et sa mère s'installent chez des amis au 57 rue de Romainville à Montreuil, au cœur de la communauté italienne dont l'intégration ne s’effectue pas sans problèmes. Puis ils s'installent rue Papillon dans le 9e arrondissement de Paris où Luisa a décroché un emploi de femme de chambre à l’hôtel Baudin.
Pour aider sa mère à les faire vivre, il quitte l'école et commence à travailler dès l'âge de 9 ans. Il exerce successivement différents métiers : portier, livreur mécanicien, représentant de commerce et employé de bureau[5].
Lino Ventura parlait français sans aucun accent, ayant passé l'essentiel de sa vie en France, et s'exprimait en italien avec une pointe d'accent de Parme. Quoi qu'il en soit, il fait partie intégrante du patrimoine cinématographique français. Il est plébiscité en 2005 à la 23e place du classement des 100 plus grands Français de tous les temps.
Lutteur et catcheur
Ses copains du square Montholon lui font découvrir le sport. À l'âge de 16 ans, il rencontre Fred Oberlander (en), un champion autrichien de lutte gréco-romaine résidant dans l’hôtel Baudin. Celui-ci le convainc de venir s'entraîner régulièrement à la lutte dans la salle des Gobelins, puis dans celle de la porte d’Italie. Apprenant l'humilité et la fraternité en pratiquant ce sport, il se forge selon ses termes « une mentalité de gagnant »[6]. C'est à cette époque, alors qu'il est coursier à la CIT (Compagnie Italienne de Tourisme, couverture des services de renseignement de l'Italie fasciste), qu'il rencontre Odette Lecomte dans cette agence de voyages[7].
Comme il a gardé sa nationalité d'origine, il est enrôlé dans l'armée italienne au début de la Seconde Guerre mondiale. Il déserte au moment de l'effondrement du régime fasciste () pour rejoindre à Paris Odette qu'il a épousée le [4]. Menacé de délation, il doit se cacher afin de ne pas être arrêté par les Allemands[8], dans une maison servant de grange à Baracé (il y reviendra après la guerre et achètera cette maison)[9].
Après la guerre, il entame une carrière de catcheur, plus rémunératrice que la lutte[8], et participe à des combats à la salle Wagram et au Cirque d'Hiver où il lutte sous le nom de Lino[alpha 1] Borrini, alias « la fusée italienne ». Sa carrière de catcheur atteint son apogée en lorsqu'il devient champion d'Europe des poids moyens pour l'Italie. Elle prend fin le , après qu'Henri Cogan le blesse en le projetant dans des chaises métalliques, lui occasionnant une double fracture ouverte à la jambe droite. Il devient alors organisateur de combats pour une vingtaine de catcheurs de son écurie[6].
Carrière cinématographique
En 1953, tout à fait par hasard, un de ses amis parle de lui au réalisateur Jacques Becker qui cherchait une force de la nature, de type italien, pour jouer face à Jean Gabin dans son film Touchez pas au grisbi. La rencontre se fait et Lino Ventura suggère différents noms à Jacques Becker, qui les refuse car il aimerait que ce soit Lino qui joue le rôle d'Angelo, un chef de gang opposé aux personnages incarnés par Jean Gabin et René Dary. Dans un premier temps, Lino, peu attiré par le cinéma refuse à son tour le rôle puis demande par pure provocation un cachet d'un million d'anciens francs (presque équivalent à celui de la vedette du film Jean Gabin), pour être sûr d'essuyer un refus. Le producteur Robert Dorfmann dit non mais Becker menace d'arrêter le film. À la surprise de Ventura, sa demande est acceptée[10]. À la sortie de Touchez pas au grisbi, sa présence à l'écran est telle que toute la profession le remarque. Le film obtient un grand succès public. Incertain, pendant les cinq premières années de sa carrière de comédien, Ventura conserve jusqu'en 1958 ses « vrais » métiers (organisateur de combats de catch et gérant d'une entreprise de layettes)[8].
Immédiatement adopté par le milieu du cinéma, par Jean Gabin - avec qui il tourne cinq films en quatre ans et qui devient son grand ami - et par le public, sa carrure, sa « gueule » et son exceptionnel naturel de comédien font de lui l'interprète idéal du film noir, de truand et de policier dur à cuire au grand cœur.
Sans avoir pris de cours de comédie, il passe rapidement du statut d'acteur de second rôle à celui de tête d'affiche, son jeu d'acteur s'affinant. C'est le rôle du Gorille (dans Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie) en 1958 qui le lance comme vedette à part entière, suivi de Classe tous risques avec Claude Sautet, en 1960, qui lui fait partager la vedette avec Jean-Paul Belmondo, film qui marque sa rencontre avec un auteur de la Série noire, José Giovanni[11] avec qui il tournera trois films. Il devient l'un des poids lourds du cinéma hexagonal et restera à tout jamais reconnu comme l'un des meilleurs acteurs du cinéma français. Il excelle dans les rôles traditionnels de truand ou de policier vieilli, fatigué, ou de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile. Son jeu d'acteur, d'ailleurs assez proche de sa propre nature, s'exprime pleinement sous la direction de Jacques Deray (Avec la peau des autres, Un Papillon sur l'épaule) de Jean-Pierre Melville (Le Deuxième Souffle, l'Armée des ombres), de Robert Enrico (Les Grandes Gueules, Les Aventuriers, Boulevard du rhum) et de Claude Pinoteau (Le Silencieux, La Gifle, L'Homme en colère, La Septième cible). Il fait également des apparitions dans les films de ses amis Jacques Brel (Le Far West) et Raymond Devos (La Raison du plus fou).
Acteur fétiche de Georges Lautner et de Michel Audiard, il est l'inoubliable Fernand Naudin des Tontons Flingueurs (1963), Francis Lagneau des Barbouzes (1964) et Antoine Beretto de Ne nous fâchons pas (1966), trois films policiers parodiques fréquemment diffusés à la télévision. Au total, Lino Ventura aura tourné dans quinze films dialogués par Audiard.

En 1972, son rôle du mafieux (Vito Genovese) dans Cosa Nostra de Terence Young, avec Charles Bronson dans le rôle du repenti Joe Valachi, lui vaut une reconnaissance internationale. Cependant il refuse plusieurs rôles importants dans des films américains et sa filmographie ne compte que deux productions anglo-saxonnes : The Medusa Touch (La Grande Menace) et Sword of Gideon (Vengeance).
À partir des années 1980, Lino Ventura tourne moins, comme si son personnage du film de Jacques Deray, Un papillon sur l'épaule, tourné en 1978, où il joue Roland Fériaud, un homme de tous les jours manipulé par des forces obscures, avait changé sa carrière. Il a évoqué ce type de personnage, une victime manipulée, lors d'un entretien, pour décrire son rôle d'espion à la retraite dans Espion, lève-toi, tourné en 1981: « C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve seul, abandonné par ses amis, et par ses ennemis si je puis dire, parce que dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos […], ce sont des situations que j'affectionne particulièrement ». Comme aussi le personnage du général dalla Chiesa dans Cent jours à Palerme qui tombe sous les balles de la mafia à laquelle il avait osé s'attaquer.
Comme l'explique Claude Pinoteau, Lino Ventura a toujours été très exigeant sur le choix de ses rôles. « Il n'aurait jamais accepté de jouer un personnage fourbe ou pervers. Il ne s'identifiait pas aux rôles qu'il interprétait; ce sont eux qui devaient s'identifier à lui[12]». Il explique devenir, avec le temps, de plus en plus perfectionniste et reconnaît que c'est « quelque chose d'assez intolérable pour les autres[13] ». Il discute le rôle, les dialogues, exige des changements. « On ne vient pas me voir avec un script terminé en disant : lisez-ça, on tourne demain ! Non, ça c'est pas possible, je ne l'ai jamais fait. »
Ses derniers beaux rôles, seront pour Garde à vue de Claude Miller en 1981, où il interprète l'inspecteur Gallien qui interroge un notable (Michel Serrault) présumé coupable d'assassinat, et pour Les Misérables de Robert Hossein, sorti en 1982, où il incarne un Jean Valjean à la hauteur de ses prédécesseurs, Harry Baur et Jean Gabin. En 1987, il effectue une brève apparition dans La Rumba, par amitié pour Roger Hanin, sans vouloir être crédité au générique. Ce sera son dernier rôle.
Lino Ventura n'a fait que deux incursions à la télévision : une apparition en Écossais dans Deux Romains en Gaule de Pierre Tchernia, René Goscinny et Albert Uderzo (1967) et le rôle de Papa dans Vengeance (Sword of Gideon), co-production internationale réalisée par Michael Anderson (1986).
Il adorait le théâtre mais n'est jamais monté sur une scène. Selon Bernard Blier, « il s'était convaincu qu'il était incapable d'en faire. Le Conservatoire, c'était pour lui un mot magique, la destinée ratée. À la place il avait fait la guerre dans l'armée italienne. »[14]. Lino Ventura expliquait : « Sur un plateau je suis chez moi. Sur une scène... Je n'ai pas assez de courage pour me torturer. (...) D'ailleurs, soyons honnête, je ne suis pas un acteur, je ne suis ni Laurence Olivier, ni Robert Hirsch. Je ne suis qu'un comédien instinctif »[15].
Rôles refusés
Au sujet du choix de ses rôles, il déclare : « Quand on me parle d'un personnage à interpréter, je sais d'une façon immédiate si je peux le faire, si ça me convient ou si ça ne va pas. » Ainsi il refuse un rôle dans[8] :
- La Valse du Gorille de Bernard Borderie (1959) : Géo Paquet dit « le Gorille » (rôle repris par Roger Hanin). Après avoir connu un grand succès l'année précédente avec Le Gorille vous salue bien, Lino Ventura refuse de se laisser enfermer dans ce personnage et d'être définitivement étiqueté « Gorille ».
- Le Téléphone rose d'Édouard Molinaro (1975) : Benoît Castejac (rôle tenu par Pierre Mondy). Selon Francis Veber, le refus de Lino Ventura est motivé par le fait que « Lino ne tombe pas amoureux d'une pute »[16].
- Le Vieux Fusil de Robert Enrico : Julien Dandieu (rôle tenu par Philippe Noiret). Philippe Noiret explique que Lino Ventura décline la proposition de Pascal Jardin en lui indiquant que le personnage principal est initialement un homme pacifique qui ne correspond pas à son image de « dur à cuire »[17]. Selon Robert Enrico, c'est le « coup de foudre amoureux » frappant le personnage de Dandieu qui lui pose problème[18].
- Les Trois Jours du Condor de Sydney Pollack (1975) : Joubert (rôle tenu par Max von Sydow)[19].
- Rencontres du troisième type de Steven Spielberg (1977) : professeur Claude Lacombe (rôle tenu par François Truffaut).
- Le Convoi de la peur (Sorcerer) de William Friedkin : Victor Manzon (rôle tenu par Bruno Cremer)[11]. La distribution initiale comporte Steve McQueen, Lino Ventura, Marcello Mastroianni et Amidou. Steve Mc Queen se retire car il ne souhaite pas être séparé trop longtemps d'Ali MacGraw, sa compagne ; il est remplacé par Roy Scheider, ce qui entraîne le retrait de Lino Ventura qui ne veut pas que son nom paraisse en deuxième place sur l'affiche, après celui de Scheider[20].
- Apocalypse Now de Francis Ford Coppola : Hubert de Marais (rôle tenu par Christian Marquand).
- La Chèvre de Francis Veber (1981) : Campana (rôle tenu par Gérard Depardieu). Francis Veber raconte que Ventura refuse que Jacques Villeret joue le rôle de Perrin et donne son accord pour Pierre Richard mais exige un cachet exorbitant[16].
- Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady : le commissaire Duché (rôle tenu par Jean-Louis Trintignant).
Projets non aboutis
Fin 1976, Gérard Oury et Danièle Thompson écrivent un scénario à son intention : L'Entourloupe. Lino Ventura y incarne un chef d'orchestre français qui arrive à New York et se trouve entrainé dans des aventures tragi-comiques au cours desquelles il est confronté à un policier américain. Pour incarner celui-ci, Oury sollicite Woody Allen, Al Pacino et Sylvester Stallone qui refusent, jugeant l'histoire trop déséquilibrée. Un déjeuner est organisé à Los Angeles avec Jack Nicholson, qui scandalise Ventura en prisant de la cocaïne[21],[19]. Découragé par ces refus successifs et conscient du vice de forme dans la construction du scénario, Gérard Oury abandonne le projet.
En 1984, Lino Ventura part à Macao tourner La Jonque chinoise, un film de Claude Bernard-Aubert. Faute de financement, le tournage est interrompu après quelques jours.
Le producteur Norbert Saada envisage en 1987 de faire un film sur le général Jeannou Lacaze, ancien directeur du renseignement au SDECE. Celui-ci serait incarné par Lino Ventura. Le journaliste Charles Villeneuve doit en écrire le scénario évoquant « la France et ses services secrets face à la vague terroriste ». Un déjeuner réunit Ventura, Villeneuve et les généraux Lacaze et Imbot au siège du SDECE. L'acteur se passionne pour le projet qui doit s'intituler Le Sphinx. Sa mort y mettra fin[15].
Mort
Il meurt le dans sa maison de Montretout à Saint-Cloud, d'une crise cardiaque à l'âge de 68 ans, après trente-quatre ans de carrière cinématographique et soixante-quinze films. Il repose au cimetière du Val-Saint-Germain dans l'Essonne.
Vie privée
Particulièrement pudique, Lino Ventura est toujours parvenu à préserver sa vie privée. Son nom n'est jamais prononcé dans la presse « à scandale ». Il l'explique de façon simple : « De passer pour un ours, à un moment, ça arrange très bien les choses, comme ça on vous fout la paix et c'est fini[13]. » Il cultive l'amitié, notamment avec Georges Brassens, Jacques Brel, Jean Gabin, César, Claude Sautet ou José Giovanni. Les plaisirs de la table sont très importants pour lui. « La perspective de manger avec mes copains, c'est pour moi une fête. Être à table avec eux, c'est une véritable communion. »
Le , il épouse Odette Le Comte (morte le à Trélazé[22]), son amour de jeunesse, rencontrée en 1935 dans l'agence de voyages où il travaillait alors. Ils auront quatre enfants : Milène (1946-1998, morte dans un accident d'avion[23]), épouse de Claude Lasserre, fils de René Lasserre (1912-2006) ; Laurent en 1950 ; Linda en 1958 ; et Clelia en 1961 (auteur et scénariste)[4].
Linda, victime d'un problème à sa naissance, est restée handicapée. Découvrant le manque de structures d'aide et d’accueil pour les enfants handicapés, Lino et Odette créent en 1966, à la suite de l'appel du [24], l'association caritative Perce-Neige, devenue une fondation en à Saint-Cloud, où ils vivaient, dédiée à « l'aide à l'enfance inadaptée » en apportant son soutien aux associations existantes travaillant dans le domaine du handicap, et en sensibilisant les pouvoirs publics aux besoins des enfants handicapés et de leurs familles. Leur maison d'époque napoléonienne de Saint-Cloud est rachetée par Jean Dujardin et Nathalie Péchalat en 2016[8].
L’année 1975 marque la première victoire de l’association avec la publication de la Loi d'orientation en faveur des personnes handicapées[25] et de la Loi no 75-535 du relative aux institutions sociales et médico-sociales[26].
En 1976, l'association Perce-Neige est reconnue d'utilité publique, et six ans plus tard, la première Maison Perce-Neige ouvre ses portes à Sèvres (Hauts-de-Seine). Malgré la disparition de Lino Ventura, Perce-Neige poursuit sa mission et a participé à la création de trente-cinq établissements en France.
Sa fille Clelia a écrit plusieurs ouvrages sur son père. Lino Ventura n'a jamais retrouvé son père, disparu en 1927.
En 2019, Yanou Collart, qui fut attachée de presse dans les années 1960-1990 publie ses souvenirs[19]. Elle y évoque longuement sa liaison amoureuse avec Lino Ventura de 1972 à 1982.
Lino Ventura n'a jamais manifesté publiquement d'engagement politique, expliquant la nécessité de cette neutralité par sa qualité d'étranger en France. Il avait en effet conservé la nationalité italienne, ne souhaitant pas « renier sur un bout de papier avec une signature la terre ou (il) était né[13] ».
Filmographie
Cinéma
Années 1950
- 1954 : Touchez pas au grisbi de Jacques Becker : Angelo, le chef de la bande rivale
- 1955 : Razzia sur la chnouf d'Henri Decoin : Roger, le catalan
- 1956 : La Loi des rues de Ralph Habib : Mario
- 1956 : Crime et Châtiment de Georges Lampin : le patron du bistrot
- 1957 : Le Feu aux poudres d'Henri Decoin : l'inspecteur Legentil
- 1957 : Action immédiate de Maurice Labro : Bérès
- 1957 : Trois jours à vivre de Gilles Grangier : Lino Ferrari, l'accusé à tort
- 1957 : Le rouge est mis de Gilles Grangier : Pépito, le truand au couteau
- 1957 : L'Étrange Monsieur Steve de Raymond Bailly : Denis
- 1958 : Ces dames préfèrent le mambo de Bernard Borderie : Paulo
- 1958 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy : l'inspecteur Torrence
- 1958 : Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle : le commissaire Cherrier
- 1958 : Montparnasse 19 de Jacques Becker : Morel
- 1958 : Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie : Géo Paquet, dit « le Gorille », agent du SDECE
- 1958 : Sursis pour un vivant de Víctor Merenda : Borcher
- 1959 : Douze heures d'horloge de Géza von Radványi : Fourbieux
- 1959 : Marie-Octobre de Julien Duvivier : Carlo Bernardi
- 1959 : 125, rue Montmartre de Gilles Grangier : Pascal, le vendeur de journaux
- 1959 : Un témoin dans la ville d'Édouard Molinaro : Ancelin, l'assassin poursuivi
- 1959 : Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond : Tiercelin, le restaurateur profiteur de guerre
- 1959 : Le fauve est lâché de Maurice Labro : Paul Lamiani
Années 1960
- 1960 : Classe tous risques de Claude Sautet : Abel Davos
- 1960 : Les Mystères d'Angkor de William Dieterle : Biamonte
- 1961 : Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière : le brigadier Théo Dumas
- 1961 : La Fille dans la vitrine de Luciano Emmer : Federico
- 1961 : Le Roi des truands (Il Re di Poggioreale) de Duilio Coletti : le truand
- 1961 : Le Bateau d'Émile de Denys de La Patellière : Émile Bouet
- 1961 : Les lions sont lâchés d'Henri Verneuil : le docteur Challenberg
- 1961 : Le Jugement dernier de Vittorio De Sica : le père de Giovanna
- 1962 : Le Diable et les Dix Commandements de Julien Duvivier : Garigny, le proxénète
- 1962 : Les Petits Matins de Jacqueline Audry : le chauffeur de bus
- 1963 : L'Opéra de quat'sous de Wolfgang Staudte : Tiger Brown
- 1963 : Les Tontons flingueurs de Georges Lautner : Fernand Naudin, dit « Oncle Fernand »
- 1963 : Cent mille dollars au soleil d'Henri Verneuil : Hervé Marec, dit « Plouc »
- 1963 : Carmen 63 de Carmine Gallone : Vincenzo
- 1964 : Les Bandits (Llanto por un bandito) de Carlos Saura : El Lutos
- 1964 : Les Barbouzes de Georges Lautner : Francis Lagneau, barbouze français
- 1964 : Le Monocle rit jaune de Georges Lautner : le client d'Élie (caméo)
- 1965 : L'Arme à gauche de Claude Sautet : Jacques Cournot
- 1965 : Les Grandes Gueules de Robert Enrico : Laurent
- 1965 : La Métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre : Alphonse
- 1966 : Avec la peau des autres de Jacques Deray : Pascal Fabre
- 1966 : Ne nous fâchons pas de Georges Lautner : Antoine Beretto
- 1966 : Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville : Gustave Minda, dit « Gu »
- 1967 : Les Aventuriers de Robert Enrico : Roland Darbant
- 1968 : Le Rapace de José Giovanni : le Rital
- 1969 : Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil : l'inspecteur Le Goff
- 1969 : L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville : Philippe Gerbier
Années 1970
- 1970 : Dernier domicile connu de José Giovanni : l'inspecteur Marceau Léonetti
- 1971 : Fantasia chez les ploucs de Gérard Pirès : Sagamore Noonan
- 1971 : Boulevard du rhum de Robert Enrico : Cornelius
- 1972 : Cosa Nostra de Terence Young : Vito Genovese
- 1972 : Le Silencieux de Claude Pinoteau : Clément Tibère
- 1972 : La Raison du plus fou de Raymond Devos et François Reichenbach : le motard
- 1972 : L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch : Lino Massaro
- 1973 : La Bonne Année de Claude Lelouch : Simon
- 1973 : Le Far West de Jacques Brel : le prisonnier
- 1973 : L'Emmerdeur d'Édouard Molinaro : Monsieur Milan
- 1974 : Les Durs (Uomini duri) de Duccio Tessari : le père Charlie
- 1974 : La Gifle de Claude Pinoteau : Jean Douélan
- 1975 : La Cage de Pierre Granier-Deferre : Julien
- 1975 : Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre : le commissaire Verjeat
- 1976 : Cadavres exquis (Cadaveri eccellenti) de Francesco Rosi : l'inspecteur Amerigo Rogas
- 1978 : Un papillon sur l'épaule de Jacques Deray : Roland Fériaud
- 1978 : La Grande Menace (The Medusa Touch) de Jack Gold : l'inspecteur Brunel
- 1978 : L'Homme en colère de Claude Pinoteau : Romain Dupré
Années 1980
- 1980 : Les Séducteurs d'Édouard Molinaro : François Quérole
- 1981 : Garde à vue de Claude Miller : l'inspecteur Antoine Gallien
- 1981 : Espion, lève-toi d'Yves Boisset : Sébastien Grenier
- 1982 : Les Misérables de Robert Hossein : Jean Valjean
- 1983 : Cent Jours à Palerme (Cento Giorni a Palermo) de Giuseppe Ferrara : le général Carlo Alberto Dalla Chiesa
- 1983 : Le Ruffian de José Giovanni : Aldo Sévenac
- 1984 : La Septième Cible de Claude Pinoteau : Bastien Grimaldi
- 1984 : La Jonque Chinoise de Claude Bernard-Aubert (film inachevé) [27]
- 1987 : La Rumba de Roger Hanin : le caïd du milieu (non crédité)
Télévision
- 1967 : Deux Romains en Gaule de Pierre Tchernia (téléfilm) : un client au bar
- 1986 : Vengeance (Sword of Gideon) de Michael Anderson (téléfilm) : Papa
Box-office
Au cours de sa carrière, Lino Ventura a tourné soixante-quinze longs-métrages de 1954 à 1987[28], qui ont réuni un total de 130,2 millions d'entrées en France[29],[30], dont plus de 89 millions dans un rôle principal[29]. Cinquante-deux de ses soixante-quinze films ont atteint entre un et plus de quatre million d'entrées[29], atteignant son meilleur résultat au box-office français avec Un taxi pour Tobrouk (4,9 millions d'entrées en 1961)[29].
Hommages
- En 1970, Lino Ventura est caricaturé en centurion Aérobus dans l'album d'Astérix La Zizanie (Goscinny et Uderzo)
- Le , Lino Ventura préside la 2e cérémonie des César, à la suite de son ami Jean Gabin, décédé trois mois auparavant.
- En 1980, le sculpteur Daniel Druet réalise un buste de plâtre de Lino Ventura lors d'une séance de pose dans les locaux du musée Grévin[31],[32].
- Le , quatre mois après sa mort, Lino Ventura reçoit un hommage à la 13e cérémonie des César.
- Dans la ville d'Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne, un lycée professionnel porte son nom depuis 1989 ; un choix des élèves de la première promotion qui ont souhaité mettre en valeur Perce-Neige, la fondation créée à l'initiative de l'acteur et de son épouse[33].
- En 1999, lors d'une cérémonie en présence de son épouse, son nom est donné à une place créée au croisement de la rue des Martyrs et de l'avenue Trudaine, dans le 9e arrondissement de Paris.
- En 2003, Parme, sa ville natale, lui rend hommage en donnant son nom au centre du cinéma de la commune : Centro cinema Lino Ventura.
Distinction
- Le , à la 8e cérémonie des César, Lino Ventura est nommé pour le César du meilleur acteur pour son interprétation dans Les Misérables.
Œuvre humanitaire
- 1966 : fondateur de l'association caritative Perce-Neige.
Notes et références
Notes
- Raccourcissement de son prénom Angiolino.
Références
- Les Rois du Box-Office (1956-1990) Studio magazine novembre 1992 p. 98, 99.
- Historique de l'association sur le site officiel.
- Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Robert Laffont, , p. 1107.
- Jacques Lafitte, Stephen Taylor, Qui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1535.
- Philippe Durant, Lino Ventura, Éditions First, , p. 8.
- Studio Ciné Live, « Lino Ventura, 25 ans déjà », sur L'Express, (consulté le 25 août 2014).
- Sandro Cassati, op. cit., p. 12.
- Olivier Rajchman, « Lino Ventura : 10 choses à savoir sur l'un des acteurs préférés des Français », sur telestar.fr, .
- Sandro Cassati, op. cit., p. 11.
- Signé : Lino Ventura, op. cité, p.23.
- blog.
- Claude Pinoteau, Merci la vie ! Aventures cinématographiques, Paris, Le cherche midi, , 388 p. (ISBN 2-74910-455-6), p. 254
- « Spécial cinéma - Gros plan sur Lino Ventura », sur Archives de la Radio Télévision Suisse, (consulté le 28 décembre 2019)
- Daniele Georget, « Bernard Blier : "Quel plaisir quand il me tapait dessus. Il faisait ça si bien !" », Paris Match,
- Gilles Durieux, Lino Ventura, Paris, Flammarion, , 379 p. (ISBN 2-08-068113-3), p. 366
- Francis Veber, Que ça reste entre nous, Paris, Robert Laffont, , 323 p. (ISBN 978-2-221-11444-5), p. 155.
- Philippe Noiret, Mémoire cavalière, Paris, Robert Laffont, , 527 p. (ISBN 978-2-253-12421-4), p. 311.
- Robert Enrico, Au coeur de ma vie, Saint-Cyr sur Loire, Christian Pirot Éditeur, , 317 p. (ISBN 2-86808-225-4), p. 183.
- Yanou Collart, Les étoiles de ma vie, Paris, L'Archipel, (ISBN 9782809826760), New York en amoureux.
- William Friedkin, Friedkin Connection, Paris, Éditions de La Martinière, , 635 p. (ISBN 978-2-7324-6601-9), p. Le Convoi de la peur.
- Gérard Oury, Mémoires d'éléphant, Paris, Olivier Orban, , 347 p. (ISBN 2-266-03063-9), p. 289
- « Mort d'Odette Ventura, veuve de Lino Ventura et co-fondatrice de Perce Neige », sur Le Parisien, (consulté le 16 mai 2013).
- « La fille de Lino Ventura tuée dans un accident », sur Le Parisien, (consulté le 23 octobre 2016).
- « Lino Ventura : l'appel du 6 décembre 1965 », sur Perce Neige.
- Loi no 75-534 du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées fiche sur legifrance.gouv.fr.
- Loi no 75-535 du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales fiche sur legifrance.gouv.fr.
- Google Books.
- « Lino Ventura, le rital devenu vedette », sur Ouest France, 31 juillet 2014 (m-à-j le 2 août 2014).
- Jp's Box-office.
- Box Office Story.
- Guy Le Querrec, « Descriptif d'une photo prise au musée Grévin le 22 septembre 1980 », sur Magnum Photos (consulté le 19 mai 2018).
- « Lino Ventura (buste de plâtre) », sur danieldruet.com (consulté le 19 mai 2018).
- « FAQ : Qui sommes-nous ? », sur lyceelinoventura.com (consulté le 19 mai 2018).
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- 1979 : Lino Ventura, Gilles Colpart - Éditions PAC - Monographie
- 1980 : Lino Ventura, Didier Vallée - Éditions Solar
- 1987 : Lino Ventura, Philippe Durant - Éditions Favre - Monographie
- 1992 : Lino, Odette Ventura - Éditions Robert Laffont - Biographie
- 2001 : Lino Ventura, Gilles Durieux - Flammarion
- 2003 : Lino, tout simplement, Clelia Ventura (sa fille) - Éditions Robert Laffont - Souvenirs d'enfance et recettes de famille
- 2004 : Lino Ventura - Une leçon de vie, Clelia Ventura (sa fille) - Éditions Marque pages - Biographie
- 2007 : Signé : Lino Ventura, Clelia Ventura (sa fille) - Éditions Marque pages - Beau livre avec 20 objets facsimilés
- 2008 : Dictionnaire des comédiens français disparus, Yvan Foucart - Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
- 2010 : Les légendes du cinéma français, Lino Ventura, Bernard Boyé - Éditions Autres Temps - Album photos retraçant sa carrière cinématographique
- 2012 :
- Lino Ventura, Carnet de Voyages, Clelia Ventura (sa fille) - Éditions Barnea Productions
- Lino Ventura, Sandro Cassati - City Edition
- 2019 : Les Étoiles de ma vie, Yanou Collart - l'Archipel
Documentaires
- Lino Ventura, la part intime [Production de télévision - Documentaire], Philippe Kohly (réalisateur), INA (producteur) () Arte. Consulté le .
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
- Fondation Perce Neige
- Centre du cinéma Lino Ventura de la ville de Parme
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : Encyclopædia Universalis • Gran Enciclopèdia Catalana • Encyclopédie Larousse • Swedish Nationalencyklopedin • Munzinger Archiv
- Notices d'autorité :
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