Martin Hirsch

Martin Hirsch, né le à Suresnes, est un haut fonctionnaire français. Directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris depuis le [1], ancien président de l'Agence du service civique, d'Emmaüs France et de l'Agence nouvelle des solidarités actives, il a été de 2007 à 2010 haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, au sein du deuxième gouvernement Fillon. À partir de 2009, il cumule ce poste avec celui de haut-commissaire à la Jeunesse, avant de quitter le gouvernement au printemps 2010.

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Martin Hirsch

Martin Hirsch en 2013.
Fonctions
Directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris
En fonction depuis le
Prédécesseur Mireille Faugère
Haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté et à la Jeunesse[N 1]
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon I et II
Prédécesseur Poste créé
Bernard Laporte (Jeunesse)
Successeur Marc-Philippe Daubresse
Président d'Emmaüs France
Prédécesseur Jean Rousseau
Successeur Christophe Deltombe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Suresnes (Seine)
Nationalité Française
Diplômé de École normale supérieure, École nationale d'administration
Profession Haut fonctionnaire

Biographie

Martin Hirsch est reçu en 1983 à l'École normale supérieure, où il poursuit des études de biologie. Après cinq années d'études de médecine à la faculté Cochin-Port Royal, il obtient un DEA de neurobiologie, il intègre l'École nationale d'administration en 1988 (promotion Jean Monnet) et, à sa sortie, entre au Conseil d'État.

Promu maître des requêtes en 1993, il devient alors conseiller juridique à la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) (1990-1992), puis au ministère de la Santé et de l'Action humanitaire (1992-1993).

Il est ensuite secrétaire général adjoint du Conseil d'État (1993-1995), puis revient à sa première orientation en prenant la direction de la PCH, la Pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris (rebaptisée Agence générale des équipements et produits de santé en 2001), à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (1995). Il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris entre 1990 et 1997, et à l'ENA en 1994.

Président de l'Union centrale de communautés Emmaüs (UCC) de 1995 à 2002, il devient président d'Emmaüs France en et démissionne le , pour assurer l'indépendance du mouvement Emmaüs, à la suite de sa nomination au poste de haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement François Fillon.

En 1997, il entre en politique en devenant directeur du cabinet de Bernard Kouchner au secrétariat d'État à la Santé et à l'action sociale, et conseiller chargé de la santé au cabinet de Martine Aubry au ministère de l'Emploi et de la Solidarité.

Deux ans plus tard, il est directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), fonction qu'il occupe jusqu'en 2005, ne souhaitant pas renouveler son mandat. À cette date, il réintègre le Conseil d'État et devient conseiller d'État en 2006.

Il fonde en , avec Benoît Génuini, l'Agence nouvelle des solidarités actives, en devient président puis directeur général. Cette agence a pour but de mettre en œuvre des actions locales de lutte contre la pauvreté, en partenariat avec les pouvoirs publics et les entreprises (Benoît Génuini est l'actuel président de l'association).

Il est aussi vice-président de l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC), membre du comité consultatif de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) depuis 2005, administrateur de l'Agence européenne des médicaments, membre du forum de l'Autorité européenne de sécurité des aliments et du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE)[2].

Nommé haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement de François Fillon le , il exerce des fonctions proches de celles d'un secrétaire d'État tout en étant rattaché directement au Premier ministre et donc sans dépendre d'un ministre de tutelle[3]. Il désire « sortir de la dichotomie entre une gauche qui défendrait l'assistanat et une droite qui s'est arrogé le monopole de l'effort »[4]. Il est à l'origine du Revenu de solidarité active (RSA) inscrit dans le programme du candidat à la présidence Sarkozy et qu'il met en place après une expérimentation dans quatorze départements. Cinq ans après son lancement, cette prestation est décrite dans Le Figaro comme un échec, faute d'avoir atteint ses objectifs : elle n'aurait permis qu'à 151 000 personnes de franchir le seuil de pauvreté en cinq ans, sur une population de deux millions de personnes, et n'aurait amélioré le taux de retour à l'emploi que de 9 %[5],[6].

Le , il est nommé haut-commissaire à la Jeunesse aux dépens de Bernard Laporte qui voit ses attributions réduites. Il cumule cette fonction avec la précédente jusqu'à son départ du gouvernement. Dans ce cadre, il présente le un « Livre vert sur la jeunesse »[7], qui prépare un Plan jeunes annoncé le .

Le , au lendemain des élections régionales, il quitte le gouvernement pour l'Agence du service civique, dont il avait précédemment piloté la création. Il en devient président le [8] jusqu'au 13 novembre 2013, date de sa nomination en Conseil des ministres comme directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, en remplacement de Mireille Faugère[9]. Il est remplacé par François Chérèque[10] à la présidence de l'Agence du service civique. Il crée l'Institut de l'engagement[11] en 2012, association pour aider des volontaires sélectionnés à développer et consolider les qualités révélées pendant le service civique[11], il en assure toujours la présidence aujourd'hui.

Il est par ailleurs coprésident de l'« Action Tank Entreprise et Pauvreté » et de la « Chaire Social Business » à HEC depuis 2011. Il a été membre du groupe des éminentes personnes auprès du Conseil de l'Europe (2010-2011), et membre de la commission Bachelet sur le socle de protection sociale (2010-2012).

Lors de l'élection présidentielle française de 2012, il annonce qu'il votera pour François Hollande[12].

Le 13 novembre 2013, il est nommé par décret directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris[1].

Invité de la radio Europe 1 durant la pandémie de coronavirus en 2020, il déclare que la chloroquine « n'a jamais fonctionné sur un être vivant »[13]. Le 25 mars il lance un appel à la réquisition des personnels soignants[14].

Famille

Martin Hirsch est le fils de Bernard Hirsch (1927-1988), qui fut directeur de l'École nationale des ponts et chaussées, et petit-fils d'Étienne Hirsch (1901-1994), un ancien commissaire général au Plan.

Il est marié avec Florence Noiville[15].

Décorations

Publications

  • Les Enjeux de la protection sociale, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1993
  • L'Affolante Histoire de la vache folle, Éditions Balland, 1996 (avec Philippe Duneton)
  • Ces peurs qui nous gouvernent, Éditions Albin Michel, 2002
  • Manifeste contre la pauvreté, Oh ! Éditions, 2004 (avec la collaboration de l'abbé Pierre)
  • La Pauvreté en héritage, Éditions Robert Laffont, 2006 (avec Sylvaine Villeneuve)
  • La Chômarde et le Haut Commissaire : lettre ouverte à ceux qui pensent qu'il n'y a rien à faire !, Oh ! Éditions, 2008 (avec Gwenn Rosière)
  • 50 droits contre l'exclusion, Dalloz, 2009 (avec la collaboration de l'ANSA)
  • Secrets de fabrication, Éditions Grasset, 2010
  • Pour en finir avec les conflits d'intérêts, Éditions Stock, 2010
  • Sécu : objectif monde. Le défi universel de la protection sociale, Éditions Stock, 2011
  • La Lettre perdue. Les racines de l'engagement, Éditions Stock, 2012
  • L'Abbé Pierre : « Mes amis, au secours », Éditions Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard/Histoire » (no 583), 2012 (avec Laurent Desmard)
  • Cela devient cher d'être pauvre, Éditions Stock, 2013
  • Qu'est-ce que la gauche ?, Fayard, 2017 (ouvrage collectif)
  • L'Hôpital à cœur ouvert, Éditions Stock, 2017
  • Comment j'ai tué son père, Éditions Stock, 2019 (ISBN 978-2-234-08651-7)

Dessin animé

Martin Hirsch prête sa voix à un personnage de la saison 2 de la série animée Silex and the City sur Arte[17].

Notes et références

Notes

  1. Attribution de la Jeunesse ajoutée le .

Références

  1. Décret du 13 novembre 2013 portant nomination du directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris.
  2. Who's who in France
  3. Le Point : Martin Hirsch - La stratégie du quitte ou double
  4. Sébastien Tronche, « Remaniement - La fin de l'ouverture ? », blog, Mediapart Le club, 2 octobre 2010
  5. Marc Landré, « Cinq ans après, le RSA est un échec », Le Figaro, (consulté le 22 janvier 2017).
  6. Florence Thibault, « Ambitions et évaluation du Revenu de solidarité active », Économie et Statistique, nos 467-468, (lire en ligne)
  7. {{https://www.eurojuris.fr/categories/enfants-4500/articles/le-livre-vert-pour-une-nouvelle-politique-en-faveur-de-la-jeunesse-2158.htm |titre=Un Livre vert pour une nouvelle politique en faveur de la jeunesse}}
  8. JO du 16 mai 2010
  9. Le retour en grâce de Martin Hirsch, nommé à la tête de l'AP-HP, Raphaëlle Bacqué, lemonde.fr, 8 novembre 2013
  10. Décret du 27 décembre 2013 portant nomination du président de l'Agence du service civique - M. Chérèque (François).
  11. {{url=http://www.institut-service-civique.fr/|titre=Missions}} Institut du service civique
  12. Martin Hirsch votera pour Hollande Le Figaro du 16 avril 2012
  13. « Coronavirus : "la chloroquine n'a jamais marché chez un être vivant", rappelle Martin Hirsch », Europe 1, .
  14. https://www.liberation.fr/france/2020/03/25/epidemie-martin-hirsch-lance-un-appel-a-la-requisition-des-personnels-soignants_1782986
  15. « Florence Noiville : « Les diplômés d'HEC sont taraudés par la quête de sens » », L'Étudiant, .
  16. Décret du 31 décembre 2012.
  17. Christine Siméone, « Martin Hirsch, Boris Cyrulnik, dans Silex and the city », France Inter, (lire en ligne, consulté le 29 novembre 2018).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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