Pauline Carton

Pauline Carton, nom de scène de Pauline Aimée Biarez, née le à Biarritz et morte le à Paris 16, est une comédienne, chanteuse et auteure de théâtre et de cinéma française.

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Pauline Carton
Nom de naissance Pauline Aimée Biarez
Naissance
Biarritz, France
Nationalité  Française
Décès
Paris 16
Profession actrice

Pauline Carton est surtout connue pour les rôles de soubrette, de concierge ou de mégère, qu'elle affectionnait.

Biographie

Pauline Carton est la fille d'un ingénieur diplômé de l'École centrale des arts et manufactures (Promotion ECP 1860)[1] qui a exercé des fonctions importantes dans les chemins de fer, particulièrement en Espagne, et qui fut le bras droit du baron Haussmann.

Elle est issue d'une famille de libres penseurs adepte du saint-simonisme (son grand-père était Paul-Mathieu Laurent de l'Ardèche). Elle étudie au lycée Molière à Paris. Connue pour son humour caustique et son accent populaire, elle venait pourtant d'une famille bourgeoise. Si elle n'a jamais été mariée, on lui connaît une liaison avec le poète et écrivain genevois Jean Violette qu'elle adorait. Il se rencontrèrent en 1914 et restèrent ensemble 50 ans, jusqu'au décès de ce dernier. Elle refusa de se marier, même après le divorce de Jean Violette, et elle n'eut pas d'enfants.

Elle fut une grande amie de Sacha Guitry[2] qui l'appréciait pour sa culture et son intelligence et l'avait surnommée sa « bibliothèque ambulante ». Contrairement aux rôles de servantes qu’on lui confiait souvent, elle avait horreur des contraintes domestiques et des tâches ménagères. À la mort de sa mère, dont elle était très proche, elle s'installa à l’hôtel Saint-James et Albany dans le 1er arrondissement de Paris, où elle louait une chambre. L'été, elle séjourna beaucoup entre Menton, Nice et la villa Claudine, sise sur la corniche maritime d'Agay (Var).

Son frère, Auguste Biarez, ingénieur centralien comme son père (Promotion 1898)[1], épousa Hélène Ferrié, la sœur du général Gustave Ferrié, savant et inventeur français dans le domaine de la télégraphie sans fil (TSF).

Théâtre

Elle s'engage très jeune dans le théâtre, jouant devant sa famille et ses amis. Une passion partagée par sa mère qui l'emmène presque tous les jours au théâtre. Elle réussit à se faire engager sans aucune expérience et sans rémunération  pour le seul plaisir d'être sur scène  en 1904 dans la pièce de Pierre Wolff, Le Ruisseau. Elle y est une fille de petite vertu dont elle utilisera le nom pour la scène.

Chanson

Pauline Carton participe à des revues de music-hall et joue dans des opérettes. C’est dans l’une d’elles, Toi, c'est moi, d’Henri Duvernois et Moisés Simóns, qu'elle fait un tube en chantant en duo avec René Koval : Sous les palétuviers (1934). Elle enregistre son premier disque en 1972, J'ai un faible pour les forts. Elle jouait également du piano.

Cinéma

Pauline Carton débute au cinéma en 1907 dans des rôles de second plan dont elle fait sa spécialité. On la voit dans Blanchette, de René Hervil (1921), Feu Mathias Pascal, de Marcel L'Herbier (1925), Éducation de prince, d'Henri Diamant-Berger (1927), Le Sang d'un poète, de Jean Cocteau (1930) et dans Nuits de princes, de Vladimir Strijevski (ru) (1937).

Le passage du muet au parlant n'interrompt pas sa carrière : elle continue de jouer des rôles de soubrette, de concierge ou de mégère. Elle s'exprime d'une voix très particulière, avec des intonations très parigotes. À partir de 1927, Sacha Guitry, dont elle devient la confidente et la chargée de casting non officielle, lui offre un rôle dans 22 films dont : Bonne chance, Le Nouveau Testament (1935), Mon père avait raison (1936), Le Roman d'un tricheur (1936), Désiré (1937), Le Mot de Cambronne (1937), Quadrille (1938), La Poison (1951), ou encore Assassins et Voleurs (1957). Sacha Guitry fait d'elle sa secrétaire chargée des recherches historiques pour le tournage de ses films d'époque. Des lettres montrent qu'elle critiquait aussi ses mises en scène au théâtre avec son assentiment.[réf. nécessaire]

Elle joue pour Abel Gance dans Le Roman d'un jeune homme pauvre (1936) et Louise (1938), pour Max Ophüls dans Sans lendemain (1939), pour Henri-Georges Clouzot dans Miquette et sa mère (1949), et Ken Annakin dans Le Jour le plus long (1961).

Elle a tourné dans plus de 250 films.

Citations

  • « Quand j'étais jeune, j'avais le visage lisse et des robes plissées, maintenant, c'est le contraire[3]. »
  • Évoquant sa décision de faire don de son corps à la faculté de médecine : « Je ne peux pas dire que je ferai un beau cadeau aux étudiants. J'ai même pensé à me faire tatouer autour du cou, "Tant pis pour vous !"[4] »

Témoignages

« Guitry l’envoyait voir les pièces des autres ; lui ne pouvait pas les voir : il jouait. C’est ainsi qu’elle lui avait récité par cœur le premier acte de Fric-Frac[5], en ne l’ayant vu qu’une seule fois ! Quelle mémoire prodigieuse ! […] Pauline Carton, en plus de sa mémoire d’éléphant, avait un esprit rare. Sacha l’employait aussi pour préparer sa documentation à la Bibliothèque nationale. À l’occasion, il la chargeait de missions de confiance. Ensuite, point par point, elle lui faisait son compte rendu détaillé ! C’est ainsi que Sacha recrutait les acteurs et se tenait au courant de tout. J’ajoute au sujet de Pauline qu’elle était d’un niveau supérieur, tant au niveau culturel qu’intellectuel. Trop souvent, elle était cantonnée dans les rôles de bonnes : peut-être avait-elle l’âme d’un premier rôle, sans en avoir malgré tout le physique[6]. »

 Arletty, Arletty ou la Liberté d’être

Filmographie

Années 1900 à 1929

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960 et 1970

Télévision

Radio

Elle interpréta aussi le personnage de la « maharané » (maharani) du Sama Kutra (Pauline IV puis Pauline V) dans le feuilleton radiophonique Signé Furax en 1951-1952 sur la Chaîne parisienne de la RTF, puis de 1956 à 1960 sur Europe 1.

Théâtre

Publications

  • Les Théâtres de Carton, Librairie académique Perrin, 1938 ; réédition J'ai lu, 1947
  • Histoires de cinéma, Éditions du Scorpion, 1958

Notes et références

  1. Annuaires des anciens élèves de l'École centrale de Paris.
  2. 13h, Journal Parlé du 17/09/2019, sur La Première en radio
  3. Cité in Marthe Mercadier, Je jubilerai jusqu’à 100 ans !, Flammarion, 2011.
  4. Cité in Pauline Carton, Histoires de cinéma, Éditions du Scorpion, 1958.
  5. Pièce de théâtre d'Édouard Bourdet, 1936.
  6. Arletty ou la liberté d’être, portrait-entretien de Christian Gilles, Librairie Séguier, Paris, 1988 (ISBN 2-906284-86-6).

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Debot, Pauline Carton, Jean Dullis éditeur, Paris, 1975, 192 p. (ISBN 2-7083-0033-4).
  • Raymond Chirat et Olivier Barrot, Les Excentriques du cinéma français : 1929-1958, Paris, H. Veyrier, (ISBN 978-2-851-99304-5).
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1185 p. (ISBN 978-2-953-11390-7).
  • Yves Uro, Pauline Carton. Itinéraire d'une actrice éclectique, L'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2296105706).
  • Armel de Lorme, Raymond Chirat et Italo Manzi, Ceux de chez lui ou Le Cinéma de Sacha Guitry et ses interprètes - Volume 1 : De Pauline Carton à Howard Vernon, éd. L'@ide-Mémoire, 2010 (ISBN 978-2-952-60653-0).

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