Pierre Fresnay

Pierre Laudenbach, dit Pierre Fresnay, est un acteur français né le à Paris 5e et mort le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)[1].

Pour les articles homonymes, voir Fresnay et Laudenbach.
Pierre Fresnay
Pierre Fresnay en 1939.
Nom de naissance Pierre Jules Louis Laudenbach
Naissance
Paris (France)
Nationalité France
Décès
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine (France)
Profession Acteur
Films notables Marius
Fanny
César
La Grande Illusion
L'assassin habite au 21
Le Corbeau

En quarante ans sur les plateaux de tournage, il joue sous la houlette de grands réalisateurs de l’époque, de Maurice Tourneur et Abel Gance à Jeff Musso, en passant par Marc Allégret et Alfred Hitchcock (dans la première version de L’Homme qui en savait trop en 1934), et Henri-Georges Clouzot. Outre son rôle de Marius dans la trilogie marseillaise, ses compositions dans La Grande Illusion (1937) où il incarne Boëldieu, un aristocrate fier et nostalgique, et dans Le Corbeau (1943), sont restées dans les mémoires.

Biographie

Jeunesse et débuts

Pierre Fresnay est le fils de Jean Henri Laudenbach (né en 1855)[2], professeur de philosophie, et de Désirée Claire Dietz (1870-1960).

Il monte sur scène pour la première fois à quatorze ans. Grâce à son oncle maternel Claude Garry, ex-pensionnaire de la Comédie-Française et acteur en vogue de l’époque, il joue un petit rôle dans L’Aigrette, au Théâtre Réjane. C'est à cette occasion qu’il choisit son premier nom de scène, Pierre Vernet.

En 1914, il fait son entrée au Conservatoire national de musique et de déclamation, dans la classe de Paul Mounet et de Georges Berr. Un an plus tard, il est engagé à la Comédie-Française[3].

Dès 1915, il décroche un premier grand rôle au théâtre dans Le Jeu de l’amour et du hasard. La même année, il débute au cinéma muet avec France d’abord d’Henri Pouctal.

Carrière

Pierre Fresnay passe ensuite au cinéma parlant et interprète un rôle majeur en 1931 dans Marius, premier volet de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol transposée à l’écran par Alexandre Korda. Il reprend ce rôle dans Fanny (1932) et César (1936).

Pierre Fresnay et Erich von Stroheim dans La Grande Illusion (1937).

En 1934, il joue Armand Duval au côté d’Yvonne Printemps, qui est sa compagne, dans La Dame aux camélias, de Fernand Rivers. Sa diction incisive[4] lui confère des rôles d’hommes de commandement : officier dans La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) et Alerte en Méditerranée de Joannon, en inspecteur dans deux adaptations des romans de Stanislas-André Steeman, Le Dernier des six (1941) et L'assassin habite au 21 (1942), en marquis dans Les Aristocrates (1955). Il interprète aussi des journalistes (La Bataille silencieuse de Pierre Billon, en 1934 et Le journal tombe à cinq heures, de Georges Lacombe, en 1942), un bagnard dans Chéri-Bibi, un homme d’église dans Dieu a besoin des hommes (1949) et Le Défroqué (1954) et dans Il est minuit, Docteur Schweitzer (1952) et même en saint Vincent de Paul dans Monsieur Vincent (1947). À la fin de sa carrière cinématographique, il passe au registre comique, dans Les Affreux (1959) et dans Les Vieux de la vieille (1960).

En quarante ans sur les plateaux de tournage, il joue sous la houlette de grands réalisateurs de l’époque, de Maurice Tourneur et Abel Gance à Jeff Musso, en passant par Marc Allégret et Alfred Hitchcock (dans la première version de L’Homme qui en savait trop), et Henri-Georges Clouzot. Outre son rôle de Marius dans la trilogie marseillaise, ses compositions dans La Grande Illusion, où il incarne Boëldieu, un aristocrate fier et nostalgique, et dans Le Corbeau, sont restées dans les mémoires.

En 1939, il passe à la réalisation avec Le Duel, aux côtés d’Yvonne Printemps ; Le film ne sort qu'en 1941. Le couple Printemps-Fresnay apparaît à de nombreuses reprises à l’écran et triomphe dans l'adaptation de l'opérette d'Oscar Straus, Trois valses (L. Berger, Albert Willemetz, 1938).

Sous l'État français, il prend la direction de la première sous-commission du COIC, instance de décision financière et de censure du cinéma au sein du Comité d'organisation[5].

À la Libération, les films qu’il avait tournés sous l’Occupation pour le compte de la firme allemande Continental films, dirigée par Alfred Greven, et sa décoration de la Francisque lui valent un séjour de six semaines au Dépôt[6],[7], jusqu’à ce qu’il soit blanchi pour absence de preuves.

George Adam écrit alors dans Les Lettres Françaises du  : « M. Pierre Fresnay n'étant pas sur la paille, puisqu'il a gagné pas mal d'argent sous l'occupation, pouvait vivre à la campagne ; il serait peut-être parvenu ainsi à faire oublier que cet argent a été gagné par une collaboration active avec la Continentale, société de films purement boche. »[8]

En 1950, il adhère à l'Association des amis de Robert Brasillach[9].

Campant après-guerre des personnages sérieux, voire édifiants, dans des films de portée secondaire, il abandonne le cinéma au début des années 1960, pour se consacrer exclusivement au théâtre, qu’il n'a jamais vraiment abandonné. Sociétaire de la Comédie-Française qu’il avait quittée avec fracas en 1927, il s’illustre sur les planches notamment dans Un miracle, La Chienne aux yeux de femme, Cyrano de Bergerac, Marius, Bloomfield, Cette vieille canaille, Jean III, L'Hermine, L’Idée fixe, Visitation. À la télévision, il interprète notamment Tête d'horloge (1969) de Jean-Paul Sassy.

En 1954, il publie ses mémoires, Je suis comédien.

Vie privée et mort

Tombe de Pierre Fresnay et d'Yvonne Printemps au cimetière de Neuilly-sur-Seine.

Pierre Fresnay se marie le avec Rachel Berendt (Marie Monique Arkell), jeune condisciple au Conservatoire et comédienne de l’Odéon ; le couple divorce en 1920. Il se remarie le avec Berthe Bovy, comédienne d’origine belge (née en 1887 à Liège) de dix ans son aînée ; le couple se sépare la même année, leur divorce n'aurait été prononcé qu'en 1932. Il devient ensuite le compagnon d’Yvonne Printemps, de 1932 à sa mort le . Ils sont enterrés ensemble au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.

En , Pierre Fresnay est victime d'une crise cardiaque qui le plonge dans le coma[4]. Il meurt des suites de problèmes respiratoires à l'âge de 77 ans, le [4] à Neuilly-sur-Seine et est inhumé au cimetière municipal de la ville.

Dans son autobiographie (My Name Escapes Me), l'acteur britannique Alec Guinness rapporte que Fresnay était son acteur favori[10],[4].

Pierre Fresnay était l'oncle de Roland Laudenbach (fondateur des éditions de La Table Ronde) et également celui de l'acteur Philippe Laudenbach. Il est donc le cousin direct de Bernard You, descendant de Dominique You, un flibustier de sa majesté.[réf. souhaitée]

Filmographie

Cinéma

Acteur

Réalisateur

Courts métrages et documentaires

  • 1929 : Ça aussi!... c'est Paris, court métrage d'Antoine Mourre
  • 1949 : Combourg, visage de pierre, documentaire de Jacques de Casembroot : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1949 : Les Gisants, documentaire de Jean-François Noël : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1951 : Vézelay, documentaire de Pierre Zimmer : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1953 : Étoiles au soleil, court métrage de Jacques Guillon : lui-même
  • 1954 : Le pèlerin de la Beauce, documentaire de Claude Chuteau : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1958 : Rhône, fleuve perdu, documentaire de Pierre Jallaud : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1959 : Sont morts les bâtisseurs, court métrage documentaire d'Édouard Berne : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1961 : Le Grand Secret, documentaire de Gérard Calderon : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1963 : Malmaison, documentaire de Jacques de Casembroot : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1965 : Dieu a choisi Paris, documentaire de Gilbert Prouteau et Philippe Arthuys : P. Fresnay prête sa voix dans le film
  • 1966 : La Vallée aux loups, documentaire de Jacques de Casembroot : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1966 : Ecce homo, documentaire d'Alain Saury : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1968 : Souvenance, documentaire de Jacques de Casembroot : P. Fresnay assure le commentaire
  • 1969 : Le Courage d'aimer, documentaire d'Emmanuel Renard : P. Fresnay assure le commentaire

Télévision

Théâtre

Comédien

Comédie-Française

Autres théâtres

Metteur en scène

Distinctions

Publications

  • 1964 : Je suis comédien, Édition du conquistador, collection Mon métier (notice BnF no FRBNF37626495)
  • 1975 : Pierre Fresnay, écrit avec François Possot, La Table ronde (notice BnF no FRBNF34549000)

Notes et références

  1. 8398 Acte de naissance sur les Archives de l'état civil de Paris en ligne, page 25, acte no 1047
  2. Geneanet.org
  3. « La mort de Balzac ; Pierres Hugo, Victor », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le 24 janvier 2018)
  4. Fiche de Pierre Fresnay, Maximilien Pierrette, Allociné.fr (consulté le 24 février 2018).
  5. S. Added, Le Théâtre dans les années Vichy: 1940-1944., p. 195, Ramsay, Paris, 1992.
  6. 3 quai de l’Horloge à Paris
  7. Ford, Pierre Fresnay (voir Bibliographie), extraits sur Google livres
  8. Les Lettres Françaises no 58 du 2 juin 1945, p. 2
  9. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 397.
  10. (en) Alec Guinness, My Name Escapes Me: The Diary of a Retiring Actor, Penguin, 1998, p.65. (ISBN 0140277455)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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